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[CRITIQUE] : Reste un peu


Réalisateur : Gad Elmaleh
Acteurs : Gad Elmaleh, Régine Elmaleh, David Elmaleh,...
Distributeur : StudioCanal
Budget : -
Genre : Comédie.
Nationalité : Français.
Durée : 1h33min

Synopsis :
Après trois années à vivre l’« American dream » Gad Elmaleh décide de rentrer en France. Sa famille et ses amis lui manquent. Du moins, c’est la réponse officielle pour justifier son retour… car Gad n’est pas (seulement) rentré pour le couscous de sa mère. Non, c’est une autre femme qu’il vient retrouver à Paris… la Vierge Marie.



Critique :


Ces dernières années, le nom de Gad Elmaleh résonnait dans les conversations - pas uniquement sur les réseaux sociaux - bien plus pour des tirs à balles réelles quant aux sources visiblement très ciblées de ses inspirations (comprendre : purement et simplement du plagiat), que pour la qualité - réelle - de son talent scénique.
Un retour de bâton qui aura sensiblement (à raison) écorné son image publique mais aussi et surtout artistique, qui entache sensiblement la promotion - presque fantomatique - de son second passage derrière la caméra, Reste un peu, mis en boîte treize ans après le sympathique mais (très) oubliable Coco.
Voulu comme une comédie intimiste et familiale jouant la carte de l'auto-psychanalyse, s'inscrivant de facto dans la veine de sa propre série Netflix Huge in France, le film surprend dans sa manière de prendre à rebours son auditoire et de flirter avec les codes du documentaire pour mieux nourrir ce qui s'apparente à plus qu'une simple crise de foi où qu'une simple crise de la cinquantaine.

Copyright Laura Gilli

Inspiré de ses propres questionnements spirituels et existentiels, Reste un peu dévoile Gad Elmaleh sous un visage nouveau, assez familier certes lorsqu'il laisse parler son humour mais résolument plus doux-amer et emprunt au doute qu'il ne le laisse présager quant il est sur scène, un homme qui passé toute une vie à être ce qu'il est, se lance finalement malgré lui dans une quête religieuse mais surtout identitaire, une introspection qu'il transpose à l'écran de manière étonnamment posée laissant tout du long transparaître autant les remous de cette potentielle conversion (voire même d'émancipation spirituelle) au catholicisme sur sa propre vie, que sur celles de ses proches - et même un cercle un peu plus large.
Une introspection qui rappelle in fine les ballades comico-existentielles de Woody Allen, à ceci près qu'il se met lui-même en scène et surtout à nu, s'interrogeant tout autant qu'il interroge son auditoire sur le poids des traditions et d'un héritage religieux qui se transmet sans que l'on puisse réellement le remettre en question - tout dû moins pas sans heurts.

Copyright Laura Gilli

Touchant même s'il tourne parfois un peu à vide dans son opposition redondante famille vs Gad (sans compter une direction d'acteurs un brin balbutiante), Reste un peu aborde avec simplicité et honnêteté la question dogmatique au travers d'une odyssée cabossée d'un homme qui se pose plus de questions qu'il n'a de réponses, qui prône l'ouverture aux autres et la bienveillance plus que le repli sur soi; un beau message à une heure où une médiatisation forcée ses extrêmes, renforcent les idées de communautarisme et même la méfiance/haine de l'autre.


Jonathan Chevrier


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