[CRITIQUE/RESSORTIE] : Le Pacte des Loups
Réalisateur : Christophe Gans
Avec : Samuel Le Bihan, Mark Dacascos, Jérémie Renier, Vincent Cassel, Émilie Dequenne, Monica Bellucci, Jacques Perrin,...
Distributeur : Metropolitan FilmExport
Budget : -
Genre : Aventure, Épouvante-horreur, Historique.
Nationalité : Français.
Durée : 2h22min.
Date de sortie : 31 janvier 2001
Date de ressortie : 10 juin 2022
Synopsis :
En 1766, une bête mystérieuse sévit dans les montagnes du Gévaudan et fait de nombreuses victimes, sans que quiconque puisse l'identifier ou la tuer. Les gens ont peur. C'est un monstre surgi de l'enfer ou une punition de Dieu. L'affaire prend rapidement une dimension nationale et porte atteinte à l'autorité du Roi. Le chevalier Grégoire De Fronsac, naturaliste de surcroît, est alors envoyé dans la région du Gévaudan pour dresser le portrait de la bête. Bel esprit, frivole et rationnel, il est accompagné de l'étrange et taciturne Mani, un indien de la tribu des Mohawks. Ces derniers s'installent chez le Marquis Thomas d'Apcher. Au cours d'une soirée donnée en son honneur, Fronsac fait la connaissance de Marianne De Morangias ainsi que de son frère Jean-François, héritiers de la plus influente famille du pays. Fronsac se heurte bientôt à l'animosité des personnages influents de la région.
Critique :
Ce qu'on ne pourra jamais reprocher à Christophe Gans c'est son amour pour le septième art, de la bisserie qui tâche au blockbuster Hollywoodien pétaradant, un amour aussi sincère qu'il peut être maladroit et dont la propension d'user du processus de citation/regurgitation de ses foisonnantes références rappelle inéluctablement un certain Quentin Tarantino.
Pas forcément son épopée la plus brillante (on laissera ce titre volontiers, en bon gamer qu'il est, à sa magistrale adaptation de Silent Hill), Le Pacte des Loups reste cependant sa plus ambitieuse et imposante (200 millions de francs de budget, pas mal pour un second effort), une fresque historico-surnaturelle mâtinée d'action, d'art martiaux, de thriller, de films à costumes, de capes et d'épées et même de Révolution française (!), articulée autour d'une légende bien de chez nous : le mythe de la bête du Gevaudan, dont l'aspect furieusement nébuleux (où s'arrête la réalité des faits et où commence la fiction nourrit par le folklore ambiant ?) était plus que propice pour que le cinéma s'y penche plus où moins frontalement.
Sorte de Dernier des Mohicans fusionné au Chien des Baskerville le tout à la sauce franco-hongkongaise, entre bourgeoisie imbuvable et bordels un brin creapy, assumant totalement toutes les boursouflures de son cocktail surchargé qui aurait mérité qu'on lui taille un petit bout de gras (2h25 de montage qui se ressentent clairement passé la première heure), Le Pacte des Loups suit les aléas d'un chevalier mi-naturaliste, mi-badass, Grégoire De Fronsac (Samuel Le Bihan, entre Totoff Lambert d'Highlander et Les Liaisons vachement dangereuses des Inconnus), dépêché par le roi et l'église pour aller enquêter au coeur du Gévaudan, où sévit une bête mystérieuse qui enchaîne les victimes sans que l'on ne puisse l'identifier ni même l'approcher.
Accompagné de son BFF Mani, un indien taciturne et doué pour la castagne issu de la tribu des Mohawks (génial Mark Dacascos), mais aussi de l'héritier de la plus influente famille du pays (un tout jeune Jérémie Rénier), le Marquis Thomas d'Apcher, le bonhomme se heurt à l'animosité d'une région qui n'aime pas trop que la capitale vienne fouiner dans ses placards, ce que lui font très bien comprendre le curé local Sardis (Stevenin) et le sadique et dérangeant Jean-François de Morangias, qui en pince autant pour sa soeur Marianne, que Fronsac. Ambiance...
Au coeur d'une France profonde encore plus barbare et sauvage que le monstre qui la terrorise, où la bête (mélange entre un lion et une version maléfique et surévoluée de Sonic Le Hérisson) n'est que le symbole d'une violence pré-Révolutionnaire, Gans s'amuse comme un gosse en créant un trip aventuro-foutraque constamment sur la brèche, entre débauche et soupçon de mysticisme amérindien, jouant des décalages improbables que propose sa folie créative et son amour pour le cinéma gentiment outrancier.
Ce qu'il perd en lisibilité narrative (un scénario foutraque où les sous-intrigues s'emmêlent autant que les personnages), il le compense continuellement avec des scènes de combats (finement chorégraphiées) et des morceaux de bravoure entraînants, saupoudré par des SFX dont la restauration 4K redonne clairement une seconde jeunesse, et une photographie joliment immersive - signée Dan Laustsen.
Oeuvre postmoderne incarnant autant une aventure " samouraï ", une relecture ironico-fantastique de l'histoire française où encore le western spaghetti dans un final gentiment foutraque, Le Pacte des Loups prend le pouls du blockbuster tentaculaire à l'américaine pour mieux incarner un véritable OFNI made in France qui n'aura finalement jamais fait de petits.
S'y perdre à nouveau, deux décennies après sa sortie en salles, est un petit plaisir nostalgique dont il serait bien bête de se priver.
Jonathan Chevrier
Avec : Samuel Le Bihan, Mark Dacascos, Jérémie Renier, Vincent Cassel, Émilie Dequenne, Monica Bellucci, Jacques Perrin,...
Distributeur : Metropolitan FilmExport
Budget : -
Genre : Aventure, Épouvante-horreur, Historique.
Nationalité : Français.
Durée : 2h22min.
Date de sortie : 31 janvier 2001
Date de ressortie : 10 juin 2022
Synopsis :
En 1766, une bête mystérieuse sévit dans les montagnes du Gévaudan et fait de nombreuses victimes, sans que quiconque puisse l'identifier ou la tuer. Les gens ont peur. C'est un monstre surgi de l'enfer ou une punition de Dieu. L'affaire prend rapidement une dimension nationale et porte atteinte à l'autorité du Roi. Le chevalier Grégoire De Fronsac, naturaliste de surcroît, est alors envoyé dans la région du Gévaudan pour dresser le portrait de la bête. Bel esprit, frivole et rationnel, il est accompagné de l'étrange et taciturne Mani, un indien de la tribu des Mohawks. Ces derniers s'installent chez le Marquis Thomas d'Apcher. Au cours d'une soirée donnée en son honneur, Fronsac fait la connaissance de Marianne De Morangias ainsi que de son frère Jean-François, héritiers de la plus influente famille du pays. Fronsac se heurte bientôt à l'animosité des personnages influents de la région.
Critique :
#LePactedesLoups ou un vrai morceau de spectacle total, un OFNI foutraque mais généreux comme le cinéma FR n'en a jamais refait, ou quand Gans revisite l'histoire de la bête du Gévaudan dans un cocktail fou mélangeant western, kung-fu, épouvante et film de capes et d'épées. Culte pic.twitter.com/EVbQPzcJjq
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) June 11, 2022
Ce qu'on ne pourra jamais reprocher à Christophe Gans c'est son amour pour le septième art, de la bisserie qui tâche au blockbuster Hollywoodien pétaradant, un amour aussi sincère qu'il peut être maladroit et dont la propension d'user du processus de citation/regurgitation de ses foisonnantes références rappelle inéluctablement un certain Quentin Tarantino.
Pas forcément son épopée la plus brillante (on laissera ce titre volontiers, en bon gamer qu'il est, à sa magistrale adaptation de Silent Hill), Le Pacte des Loups reste cependant sa plus ambitieuse et imposante (200 millions de francs de budget, pas mal pour un second effort), une fresque historico-surnaturelle mâtinée d'action, d'art martiaux, de thriller, de films à costumes, de capes et d'épées et même de Révolution française (!), articulée autour d'une légende bien de chez nous : le mythe de la bête du Gevaudan, dont l'aspect furieusement nébuleux (où s'arrête la réalité des faits et où commence la fiction nourrit par le folklore ambiant ?) était plus que propice pour que le cinéma s'y penche plus où moins frontalement.
Copyright Metropolitan FilmExport |
Sorte de Dernier des Mohicans fusionné au Chien des Baskerville le tout à la sauce franco-hongkongaise, entre bourgeoisie imbuvable et bordels un brin creapy, assumant totalement toutes les boursouflures de son cocktail surchargé qui aurait mérité qu'on lui taille un petit bout de gras (2h25 de montage qui se ressentent clairement passé la première heure), Le Pacte des Loups suit les aléas d'un chevalier mi-naturaliste, mi-badass, Grégoire De Fronsac (Samuel Le Bihan, entre Totoff Lambert d'Highlander et Les Liaisons vachement dangereuses des Inconnus), dépêché par le roi et l'église pour aller enquêter au coeur du Gévaudan, où sévit une bête mystérieuse qui enchaîne les victimes sans que l'on ne puisse l'identifier ni même l'approcher.
Accompagné de son BFF Mani, un indien taciturne et doué pour la castagne issu de la tribu des Mohawks (génial Mark Dacascos), mais aussi de l'héritier de la plus influente famille du pays (un tout jeune Jérémie Rénier), le Marquis Thomas d'Apcher, le bonhomme se heurt à l'animosité d'une région qui n'aime pas trop que la capitale vienne fouiner dans ses placards, ce que lui font très bien comprendre le curé local Sardis (Stevenin) et le sadique et dérangeant Jean-François de Morangias, qui en pince autant pour sa soeur Marianne, que Fronsac. Ambiance...
Au coeur d'une France profonde encore plus barbare et sauvage que le monstre qui la terrorise, où la bête (mélange entre un lion et une version maléfique et surévoluée de Sonic Le Hérisson) n'est que le symbole d'une violence pré-Révolutionnaire, Gans s'amuse comme un gosse en créant un trip aventuro-foutraque constamment sur la brèche, entre débauche et soupçon de mysticisme amérindien, jouant des décalages improbables que propose sa folie créative et son amour pour le cinéma gentiment outrancier.
Copyright Metropolitan FilmExport |
Ce qu'il perd en lisibilité narrative (un scénario foutraque où les sous-intrigues s'emmêlent autant que les personnages), il le compense continuellement avec des scènes de combats (finement chorégraphiées) et des morceaux de bravoure entraînants, saupoudré par des SFX dont la restauration 4K redonne clairement une seconde jeunesse, et une photographie joliment immersive - signée Dan Laustsen.
Oeuvre postmoderne incarnant autant une aventure " samouraï ", une relecture ironico-fantastique de l'histoire française où encore le western spaghetti dans un final gentiment foutraque, Le Pacte des Loups prend le pouls du blockbuster tentaculaire à l'américaine pour mieux incarner un véritable OFNI made in France qui n'aura finalement jamais fait de petits.
S'y perdre à nouveau, deux décennies après sa sortie en salles, est un petit plaisir nostalgique dont il serait bien bête de se priver.
Jonathan Chevrier