[CRITIQUE] : La Déesse des mouches à feu
Réalisatrice : Anaïs Barbeau-Lavalette
Avec : Kelly Depeault, Caroline Neron, Normand d'Amour,...
Distributeur : Les Alchimistes
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Canadien.
Durée : 1h45min
Synopsis :
Adaptation du livre éponyme de Geneviève Pettersen sorti en 2014.
Le jour de ses 16 ans, Catherine fait face à la séparation de ses parents et entre dans l’adolescence avec perte et fracas. C’est l’année des premières fois et dans l'ambiance grunge des 90's, la jeune fille repousse chaque jour ses propres limites. Rebelle, affranchie et éclatante, elle ne quitte plus ses santiags fétiches… Mais cela sera-t-il suffisant pour la protéger ?
Critique :
Depuis quelques années et même si sa production peine un brin à atteindre nos salles obscures hexagonales, l'industrie cinématographique québécoise s'est faite experte dans les récits initiatiques adolescents, ses durs passages à la vie d'adulte catapultés dans les régions rurales et suburbaines d'un pays rugueux mais somptueux (on pense, instinctivement, à Une Colonie de Geneviève Dulude-De Celles, Jeune Juliette de Anne Émond, Mon cirque à moi de Miryam Bouchard ou encore Antigone de Sophie Deraspe et Charlotte à 17 ans de Sophie Lorain).
Nouvel effort en date, La Déesse des mouches à feu d'Anaïs Barbeau-Lavalette, adaptation du roman éponyme de Geneviève Pettersen, catapultée au coeur des 90s et plus directement dans le quotidien difficile de Catherine, au moment où le divorce de ses parents coïncide durement avec un apprentissage de la vie de plus en plus incontrôlable.
Contrainte de vivre avec sa mère, délaissé par un père qui ne lui montre son amour qu'à coups de chèques, elle échappe à son déprimant et délétère climat familial au contact de sa bande d'amis mais surtout au prix d'un comportement aussi insouciant que destructeur : elle boit, fume, tombe éperdument amoureuse et développe une sérieuse une dépendance à la mescaline...
Sensiblement cousu de fil blanc, le nouvel effort de Barbeau-Lavalette se démarque pourtant de la concurrence récente en croquant un coming of age movie sensiblement tragique et perturbée sur une âme rebelle et torturée (superbe Kelly Depeault), dont la sensibilité à fleur de peau devient de plus palpable au fil de sa lente descente aux enfers, seul moyen qu'elle trouve pour compenser son mal-être face à la fissure violente et brutale de ses repères familiaux.
Récit bordélique à la première personne rafraîchissant dans la franchise de sa représentation du sexe et de la toxicomanie chez les adolescents (en usant des images explicites sans jamais franchir le territoire de la gratuité gênante), La Déesse des mouches à feu se fait une expérience réaliste et radicale même dans son jusqu'au-boutiste chaotique, un récit initiatique coloré et souvent déchirant certes un poil trop programmatique, mais qui vaut décemment son pesant de pop-corn en ces brumeuse journées d'automne.
Jonathan Chevrier
Avec : Kelly Depeault, Caroline Neron, Normand d'Amour,...
Distributeur : Les Alchimistes
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Canadien.
Durée : 1h45min
Synopsis :
Adaptation du livre éponyme de Geneviève Pettersen sorti en 2014.
Le jour de ses 16 ans, Catherine fait face à la séparation de ses parents et entre dans l’adolescence avec perte et fracas. C’est l’année des premières fois et dans l'ambiance grunge des 90's, la jeune fille repousse chaque jour ses propres limites. Rebelle, affranchie et éclatante, elle ne quitte plus ses santiags fétiches… Mais cela sera-t-il suffisant pour la protéger ?
Critique :
Récit franchement bordélique à la première personne rafraîchissant dans la franchise de sa représentation du sexe et de la toxicomanie chez les adolescents, #LaDéessedesmouchesàfeu incarne un récit initiatique coloré, réaliste et radicale même dans son jusqu'au-boutisme chaotique pic.twitter.com/lCU9vgcJka
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) November 11, 2021
Depuis quelques années et même si sa production peine un brin à atteindre nos salles obscures hexagonales, l'industrie cinématographique québécoise s'est faite experte dans les récits initiatiques adolescents, ses durs passages à la vie d'adulte catapultés dans les régions rurales et suburbaines d'un pays rugueux mais somptueux (on pense, instinctivement, à Une Colonie de Geneviève Dulude-De Celles, Jeune Juliette de Anne Émond, Mon cirque à moi de Miryam Bouchard ou encore Antigone de Sophie Deraspe et Charlotte à 17 ans de Sophie Lorain).
Nouvel effort en date, La Déesse des mouches à feu d'Anaïs Barbeau-Lavalette, adaptation du roman éponyme de Geneviève Pettersen, catapultée au coeur des 90s et plus directement dans le quotidien difficile de Catherine, au moment où le divorce de ses parents coïncide durement avec un apprentissage de la vie de plus en plus incontrôlable.
Copyright Laurent Guérin |
Contrainte de vivre avec sa mère, délaissé par un père qui ne lui montre son amour qu'à coups de chèques, elle échappe à son déprimant et délétère climat familial au contact de sa bande d'amis mais surtout au prix d'un comportement aussi insouciant que destructeur : elle boit, fume, tombe éperdument amoureuse et développe une sérieuse une dépendance à la mescaline...
Sensiblement cousu de fil blanc, le nouvel effort de Barbeau-Lavalette se démarque pourtant de la concurrence récente en croquant un coming of age movie sensiblement tragique et perturbée sur une âme rebelle et torturée (superbe Kelly Depeault), dont la sensibilité à fleur de peau devient de plus palpable au fil de sa lente descente aux enfers, seul moyen qu'elle trouve pour compenser son mal-être face à la fissure violente et brutale de ses repères familiaux.
Récit bordélique à la première personne rafraîchissant dans la franchise de sa représentation du sexe et de la toxicomanie chez les adolescents (en usant des images explicites sans jamais franchir le territoire de la gratuité gênante), La Déesse des mouches à feu se fait une expérience réaliste et radicale même dans son jusqu'au-boutiste chaotique, un récit initiatique coloré et souvent déchirant certes un poil trop programmatique, mais qui vaut décemment son pesant de pop-corn en ces brumeuse journées d'automne.
Jonathan Chevrier