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[CRITIQUE] : The Trip

Réalisateur : Tommy Wirkola
Avec : Noomi Rapace, Aksel Hennie, André Eriksen,...
Distributeur : The Jokers Films
Budget : -
Genre : Action, Thriller.
Nationalité : Norvégien, Américain.
Durée : 1h54min

Synopsis :
Un couple au bord de la rupture décide de s’isoler dans une cabane paradisiaque au bord d’un lac. Sous prétexte de se retrouver, les deux partagent en fait, sans le savoir, la même volonté : tuer l’autre. Alors qu’ils cherchent chacun le moyen de mener à bien leurs plans respectifs, des visiteurs inattendus s’introduisent dans la maison. Ils vont devoir mettre leurs griefs de côté pour s’en débarrasser...



Critique :


Même si sa verve humoristico-dark a disparue aussi vite qu'elle est apparue (ses deux premiers longs, les régressifs Kill Buljo : Ze Film et Dead Snow), le norvégien barré Tommy Wirkola à une place non-négligeable au coeur de la réponse nordique de la fin des années 2000, aux péloches décomplexés made in US.
A Somewhat Gentle ManHeadhunters ou encore Jackpot avaient une approche similaire aux films de Tarantino ou même ceux de Ritchie, une vision étonnamment libérale du langage et de la violence, au sein d'une narration ironique qui embrassant fougueusement ses parts d'ombres.
Après une petite escapade Hollywoodienne, le bonhomme revient à ses premiers amours avec The Trip, sorte de version apocalyptique du déjà corsé La Guerre des Roses sur un mariage dysfonctionnel et à l'agonie, ou chacun des conjoints cherche - VRAIMENT - à en finir pour de bon avec cette union, avant de devoir faire face à une menace beaucoup importante qu'un divorce dans le sang...

Copyright Leonine

Soit Lars, un réalisateur de feuilleton, qui forme avec l'actrice en herbe Lisa, un couple marié gentiment toxique qui se lance dans une sorte d'ultime week-end " en amoureux " dans une cabane isolée du monde, histoire d'essayer de raviver la flamme de leur romance.
Le hic, c'est que Lars à des intentions beaucoup plus sinistres, allant de pair avec ses voeux maritaux (le sacro saint " Jusqu’à ce que la mort nous sépare ") : il veut assassiner sa femme et ainsi récupérer l'argent de sa police d'assurance-vie.
Malheureusement pour lui, Lisa a un instinct clairement plus développer qu'elle ne le laisse penser, et strictement rien ne va se passer comme prévu au coeur d'une nuit franchement infernale.
Rappelant aussi bien la rage des Funny Game d'Haneke que l'énergie frénétique et imprévisible des premières heures folles du cinéma de Peter Jackson - toute propension gardée, évidemment -, autant dans l'aspect surréaliste et cartoonesque de la violence viscérale qui habite ses personnages et leurs actes, que la sensibilité que peut avoir son cinéaste à tout envoyer contre les murs - surtout ces personnages -; la péloche est un délire ridiculeusement absurde, gore et macabre, certes pas toujours maîtrisé ni bien équilibré (notamment dans son émotion, pas toujours bien amenée), mais à l'inventivité enthousiasmante tant ses rebondissement sont incroyablement WTF-esque (même quand ils sont désamorcés par des flashbacks qui tronque la fluidité du récit).

Copyright Leonine

Indéniablement jouissif même s'il est d'un mauvais goût assumé parfois gênant - voire injustifié -, captivant en grande partie grâce à la partition endiablée du tandem Hennie/Rapace (toujours aussi solaire) vend avec entrain l'antipathie profonde qui unit les deux époux, The Trip aurait cependant mérité qu'on lui enlève un bon bout de gras pour son bien (il frôle les deux heures), pour être le vrai trip ultime et peu répétitif qu'il aspirait à l'être.
Reste que pour un DTV cynique et joyeusement excessif, le Wirkola nouveau fait agréablement bien le café, et ce n'est pas toujours le cas avec le bonhomme.


Jonathan Chevrier


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