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[TERRIBLE SEQUELS] : #8. A Good Day to Die Hard

Copyright Twentieth Century Fox France

Qu'on se le dise, même si elles arrivent à incarner des morceaux de cinéma légitimes - voire même franchement excellentes pour certaines -, les suites ont toujours eu mauvaise presse.
Raison de plus donc pour que nous, petite bande de cinéphiles qui aiment sadiquement se faire du mal (mais pour la bonne cause), nous nous penchions non pas sur ses dits cas mais bel et bien sûr le fond de la cuvette du pire, ses suites regrettables, inutiles et terribles; le tout dans un esprit un minimum ludique (car pourquoi ne pas si les mauvais films ne sont même pas là pour nous faire triper, à quoi bon ?).
Alors prends ton magnétoscope (ou ton lecteur DVD, mais c'est moins fun), enveloppe-toi dans le drap de la nostalgie et laisse-toi aller à une bonne dose de régression qui sent bon le bousin, la Fucking Team est là pour jouer les pilotes de l'impossible !


#8. Die Hard : Belle journée pour mourir de John Moore (2013)

Force est d'admettre qu'il aura quand-même fallu une sacré paire de corones, grosse comme des boules de bowling, du côté des grosses pontes de chez la Fox pour saccager avec autant d'enthousiasme malsain, une saga aussi fédératrice et populaire que Die Hard, gangbangisée à outrance avant d'être vulgairement jetée dans le cannivot, avec un désintérêt propre aux DTV de luxe.
Même si Wiseman y était déjà allé assez fort avec le quatrième opus (faire surfer McClane sur un F35 était génial - non), les potards de la honte ont été poussés à un niveau inimaginable avec le cinquième film, une pantalonade extrême à la limite du cas d'école.

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Délocaliser son cadre pour mieux éblouir - et économiser des ronds -, les aléas de McClane ne se dérouleront donc désormais plus au coeur des cités moches et hyper bondées du pays de l'oncle Sam, mais bien en pleine Russie, terre d'accueil bouillonnante de vodka et d'usines désaffectées franchement dépaysantes (d'autant plus que tout y péter ne changera pas fondamentalement le paysage), une contrée au circuit touristique incomparable (Tchernobyl, qui peut rivaliser avec ça, hein ? Pas le Nakatomi Plaza en tout cas...) et à la franche camaraderie, surtout envers leurd anciens amis de la Guerre Froide.
Plus fun encore, plutôt que de l'handicaper avec un sidekick bruyant et pleinement ancré dans la société 2.0 (coucou Justin Long), autant jouer la carte de la famille encombrante avec un rejeton abject et méprisant (histoire de ne pas à perdre du temps leur offrir une complicité poignante), un duo de l'enfer autour duquel gravite une pléthore d'inutiles personnages peu charismatiques et embarrassants, allant du bad guy féminin sexy à l'associé surexcité en complet roue-libre.
Fort d'un bingo suffisamment diabolique comme peu on réussit à l'obtenir jusqu'à maintenant (récit transparent et piteux qui ne raconte pas grand chose signé Skip Woods + utilisation de l'éternelle ex-URSS comme dans les 80s + budget riquiqui + twists absurdes + menace terroriste peu menaçante + duo peu complice ni charismatique entouré de personnages tout aussi peu charismatiques,...), la péloche surenchérit dans le bon goût avec le plus mauvais faiseur de la saga à sa barre, John Moore (on parlait un temps de Justin Lin, Joe Cornish, Nicolas Winding Refn ou encore... Noam Murro), dont le précédent long, Max Payne, annonçait clairement la couleur.

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Artisan de la série B ringarde et sans saveur, il magnifie les scènes d'actions abracadabrantesques en les rendant illisibles, mal découpées et incohérentes via des pirouettes d'effets spéciaux couteuses et souvent peu utiles, le tout faisant au final un sacré pied de nez hautement salvateur à la mise en scène virtuose et viscérale de John McTiernan.
Laborieux, impersonnel et blindé de faux raccords (Steve Wonder et Gilbert Montagné ont torchés le montage en cinq minutes), à la durée ridicule comparé aux anciens épisodes (90 minutes à tout péter, quand les autres fleurtaient avec les deux belles heures de bonheur), avare en générosité, peu agréable et au rythme encore plus mou qu'une enquête crossover entre Derrick et Louis la Brocante, le film est un supplice pur et simple qui crache à la tronche de son auditoire, un gros " Yippee ki-yay mother fucka " qui pue la médisance et l'irrespect le plus total.
RIP l'Hymne à la Joie de Beethoven (usé à outrance histoire de te faire comprendre, parce qu'il n'y a pas moyen autrement, que t'es bien devant un film Die Hard) et surtout à ce pauvre John McClane, incarnation héroïco-virile faisandée du héros américain à la progéniture encore plus insupportable, devenu la caricature de lui-même (son âme est tombé dans la cuvette des WC du vol L.A. - Moscou) et des méchants sans nuances qu'il zigouille sans sourciller.
Avec la grâce d'un poulpe en chaleur qui n'aurait aucune connaissance de la notion de la beauté du geste, Moore embrasse la surenchère bête pour - vainement - masquer le manque d'identité d'un " film " traumatisé et traumatisant, un actionner anonyme pantouflard et ridiculeusement absurde.

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Vivement un crossover avec la saga Fast and Furious ou l'on apprendrait que le John est le papa secret de Dom Toretto, et qu'il doit in fine se rabibocher avec son ex-femme Holly pour sauver le monde d'une menace terroriste mondiale, orchestrée par les frangins Gruber revenus d'entre les morts comme Han.
Oui, vivement...


Jonathan Chevrier


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