[CRITIQUE] : Une histoire à soi
Réalisatrice : Amandine Gay
Acteurs : -
Distributeur : Les Films du Losange
Budget : -
Genre : Documentaire.
Nationalité : Français.
Durée : 1h40min
Synopsis :
Iels s’appellent, Anne-Charlotte, Joohee, Céline, Niyongira, Mathieu. Iels ont entre 25 et 52 ans, sont originaires du Brésil, du Sri Lanka, du Rwanda, de Corée du Sud ou d’Australie. Ces cinq personnes partagent une identité : celle de personnes adoptées. Séparé.e.s dès l’enfance de leurs familles et pays d’origine, ils ont grandi dans des familles françaises. Leurs récits de vie et leurs images d’archives nous entraînent dans une histoire intime et politique de l’adoption internationale.
Critique :
On avait laissé Amandine Gay avec un formidable premier long-métrage, le documentaire Ouvrir la Voix ou, justement, elle donnait à 24 femmes noires issues de l'histoire coloniale européenne en Afrique et aux Antilles, pu elles évoquaient leur expérience de la différence en tant que femme noire et des clichés qui leur sont associés en tant que « femme » et « noire » dans une optique à l'intersection des différentes discriminations.
Une claque à la hauteur de son second essai, lui aussi prenant les contours d'un documentaire libérant la parole : Une Histoire à soi, un effort à la résonance encore une fois toute particulière (elle est elle-même, née sous X et aborde donc son sujet avec toute l'intimité dont il a besoin) ou elle recueille avec respect et attention le témoignage de cinq âmes féminines et masculines, abandonnées à la naissance par leurs parents.
En sondant la complexité de ses vies certes heureuses mais fracturées, obscurcit plus ou moins fortement par le mystère planant sur leur origine et l'abandon affectif de leur mère - voire de leurs parents -, la vision de Gay, entre renoncement des uns et l'assouvissement d'un désir parental chez les autres, semble vouloir relier toutes les pièces du puzzle entre elles dans un tout aussi authentique que serein, là où la réalité elle-même n'a jamais pu le faire auparavant.
Quête impossible pour chacun de se réapproprier sa propre histoire face à la complexité féroce des coulisses de l'adoption internationale et de ses couloirs administratifs interminables (et ôtant quasiment tout facteur humain dans sa mécanique harassante), tronquant toute relation entre les familles adoptantes et biologiques (rares sont celles à pouvoir tisser des liens); Une Histoire à soi cherche à donner des réponses à des questions - et des craintes - d'une vie via des récits qui s'entremêlent et s'épousent avec justesse et sans le moindre tabou (comme ce racisme aberrant et systémique vécus par tous les intervenants, et ce dès leur plus tendre enfance).
En questionnant les passés pour essayer de mieux appaiser les présents et essayer d'appréhender les futurs, le documentaire offre un formidable et bouleversant canevas subtilement contrasté et nuancé sur l'adoption (dont les enjeux et constats politiques ne sont jamais laissés sur les carreaux), défiant continuellement ses faux airs d'embouteillage de temoignages pour incarner une oeuvre aussi rare qu'elle est vraie, aussi nécessaire qu'elle secoue son auditoire - dans le bon sens du terme.
Jonathan Chevrier
Acteurs : -
Distributeur : Les Films du Losange
Budget : -
Genre : Documentaire.
Nationalité : Français.
Durée : 1h40min
Synopsis :
Iels s’appellent, Anne-Charlotte, Joohee, Céline, Niyongira, Mathieu. Iels ont entre 25 et 52 ans, sont originaires du Brésil, du Sri Lanka, du Rwanda, de Corée du Sud ou d’Australie. Ces cinq personnes partagent une identité : celle de personnes adoptées. Séparé.e.s dès l’enfance de leurs familles et pays d’origine, ils ont grandi dans des familles françaises. Leurs récits de vie et leurs images d’archives nous entraînent dans une histoire intime et politique de l’adoption internationale.
Critique :
En sondant 5 âmes fracturées, obscurcit + ou - fortement par le mystère planant sur leur origine et leur abandon affectif,#UneHistoireASoi relie toutes les pièces du puzzle complexe des coulisses de l'adoption internationale, dans un tout aussi juste et authentique que nécessaire pic.twitter.com/32HPmlj3v8
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) June 26, 2021
On avait laissé Amandine Gay avec un formidable premier long-métrage, le documentaire Ouvrir la Voix ou, justement, elle donnait à 24 femmes noires issues de l'histoire coloniale européenne en Afrique et aux Antilles, pu elles évoquaient leur expérience de la différence en tant que femme noire et des clichés qui leur sont associés en tant que « femme » et « noire » dans une optique à l'intersection des différentes discriminations.
Une claque à la hauteur de son second essai, lui aussi prenant les contours d'un documentaire libérant la parole : Une Histoire à soi, un effort à la résonance encore une fois toute particulière (elle est elle-même, née sous X et aborde donc son sujet avec toute l'intimité dont il a besoin) ou elle recueille avec respect et attention le témoignage de cinq âmes féminines et masculines, abandonnées à la naissance par leurs parents.
En sondant la complexité de ses vies certes heureuses mais fracturées, obscurcit plus ou moins fortement par le mystère planant sur leur origine et l'abandon affectif de leur mère - voire de leurs parents -, la vision de Gay, entre renoncement des uns et l'assouvissement d'un désir parental chez les autres, semble vouloir relier toutes les pièces du puzzle entre elles dans un tout aussi authentique que serein, là où la réalité elle-même n'a jamais pu le faire auparavant.
Copyright Les Films du Losange |
Quête impossible pour chacun de se réapproprier sa propre histoire face à la complexité féroce des coulisses de l'adoption internationale et de ses couloirs administratifs interminables (et ôtant quasiment tout facteur humain dans sa mécanique harassante), tronquant toute relation entre les familles adoptantes et biologiques (rares sont celles à pouvoir tisser des liens); Une Histoire à soi cherche à donner des réponses à des questions - et des craintes - d'une vie via des récits qui s'entremêlent et s'épousent avec justesse et sans le moindre tabou (comme ce racisme aberrant et systémique vécus par tous les intervenants, et ce dès leur plus tendre enfance).
En questionnant les passés pour essayer de mieux appaiser les présents et essayer d'appréhender les futurs, le documentaire offre un formidable et bouleversant canevas subtilement contrasté et nuancé sur l'adoption (dont les enjeux et constats politiques ne sont jamais laissés sur les carreaux), défiant continuellement ses faux airs d'embouteillage de temoignages pour incarner une oeuvre aussi rare qu'elle est vraie, aussi nécessaire qu'elle secoue son auditoire - dans le bon sens du terme.
Jonathan Chevrier