[CRITIQUE] : The Deep House
Réalisateurs : Julien Maury et Alexandre Bustillo
Acteurs : Camille Rowe, James Jagger, Eric Savin.
Distributeur : Apollo Films
Budget : -
Genre : Épouvante-horreur.
Nationalité : Français.
Durée : 1h21min
Synopsis :
Un jeune couple américain spécialisé dans l'urbex (exploration urbaine) décide d’aller explorer une maison réputée hantée qui a été ensevelie sous un lac artificiel. Mais celle-ci semble se refermer sur eux et le couple se retrouve prisonnier de cet endroit chargé des plus sombres histoires…
Critique :
On ne reviendra pas sur les galères rencontrés au fil du temps par les excellents Julien Maury et Alexandre Bustillo, papa de l'une des meilleures bandes horrifiques made in France de ses vingt dernières années - À l'Intérieur -, partis vivre l'American Dream avant de goûter à l'envers du décor d'une Hollywood la putain, qui a la facheuse habitude de bouffer les cinéastes talentueux expatriés sur ses terres.
Surtout qu'entre deux projets plutôt ambitieux, les deux lascars se sont bornés à jouer avec le feu en tentant de toucher aux franchises/péloches cultes du giron horrifiques béni des 70s/80s (ils ont été attachés aux remakes d'Halloween, Massacre du Train Fantôme, Hellraiser, Les Griffes de la Nuit,...), un exercice périlleux particulièrement scruté par les cinéphiles endurcis et autres amoureux du cinéma de genre.
Finalement, dragué avec insistance par Millenium Films, les deux franchiront la ligne jaune en cornaquant en 2017 un nouveau prequel au chef-d'oeuvre Massacre à la Tronçonneuse de Tobe Hopper, Leatherface (dix ans pile poil après celui plus ou moins inspiré de Jonathan Liebesman, qui faisait suite au remake solide de Marcus Nispel); vrai road movie craspec au milieu des rednecks, plutôt riche en moments sanglants et pervers, mais qui se perdait pourtant très (trop?) vite dans les limites d'un concept déjà férocement bancal sur le papier : dévoiler les origines d'un monstre qui n'avait pas besoin d'un tel traitement.
Une (petite) pantalonnade qui aurait pu écorné autant leur image auprès des aficionados de l'horreur, que leur passion pour le cinéma de genre mais, bon gré malgré, cette mésaventure certaine - le film a eu une sortie DTV en catimini ici -, a poussé d'une certaine manière le tandem à revenir a ce qu'il sait le mieux : des concepts originaux qui ont pour but de dépoussiérer les sous-genre qu'ils abordent avec amour.
En plaçant dans leur viseur le film de maison hanté, tout en le juxtaposant avec une horreur sous-marine jamais arpenté dans l'hexagone, Maury et Bustillo ont fait de The Deep House une bande savoureusement singulière (comme son idée : enfermer deux plongeurs dans l'eau), certes aussi perfectible que le laissait présager son concept entre deux eaux (pardon), mais dont le mélange des genres alliés à une direction artistique des plus soignés (superbe travail de Hubert Pouille, couplé à une jolie photographie de Jacques Ballard) et à une vraie connaissance/retranscription de son environnement, en fait une expérience totalement recommandable.
Prenant son temps pour installer autant ses personnages que ses enjeux (simpliste : un couple ricain pro du urbex, explore une maison à l'histoire horrible, engloutie par les flots d’un barrage; vrai personnage à part entière dont l'esthétique sert toujours intelligemment l'histoire), avant de glisser vers une immersion en temps réel techniquement irréprochable et assez palpitante (entre une tension évidente face à l'urgence de la plongée, et des effets horrifiques joliment épurés), The Deep House roule habilement sa bosse, privilégiant volontairement les contours d'une expérience immersive et angoissante plus qu'un vrai vertige narratif nageant à contre-courant d'eaux familières, jouant physiquement sur nos peurs les plus primaires (la noyade, la claustrophobie, le manque d'oxygène dans un milieu hostile,...).
Prévisible et plus ou moins bien interprété (Camille Rowe est juste en héroïne suivant par amour un James Jagger arriviste et irritant plus qu'autre chose), autant qu'il est anxiogène et macabre, le nouvel effort de Maury et Bustillo, au final terriblement suffocant, est un cauchemar en eaux troubles et profondes radical, pas dénué de légers défauts donc, mais qui assume son concept et ses parti pris jusqu'au bout.
Et dans une horreur hexagonale qui peine toujours autant à exister, un tel effort fait vraiment, vraiment du bien.
Jonathan Chevrier
Acteurs : Camille Rowe, James Jagger, Eric Savin.
Distributeur : Apollo Films
Budget : -
Genre : Épouvante-horreur.
Nationalité : Français.
Durée : 1h21min
Synopsis :
Un jeune couple américain spécialisé dans l'urbex (exploration urbaine) décide d’aller explorer une maison réputée hantée qui a été ensevelie sous un lac artificiel. Mais celle-ci semble se refermer sur eux et le couple se retrouve prisonnier de cet endroit chargé des plus sombres histoires…
Critique :
Prévisible et plus ou moins bien interprété autant qu'il est anxiogène et macabre,#TheDeepHouse, au final terriblement suffocant, est un cauchemar en eaux troubles et profondes radical pas dénué de légers défauts certes, mais qui assume son concept et ses parti pris jusqu'au bout pic.twitter.com/0r6Vp4QfjT
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) June 28, 2021
On ne reviendra pas sur les galères rencontrés au fil du temps par les excellents Julien Maury et Alexandre Bustillo, papa de l'une des meilleures bandes horrifiques made in France de ses vingt dernières années - À l'Intérieur -, partis vivre l'American Dream avant de goûter à l'envers du décor d'une Hollywood la putain, qui a la facheuse habitude de bouffer les cinéastes talentueux expatriés sur ses terres.
Surtout qu'entre deux projets plutôt ambitieux, les deux lascars se sont bornés à jouer avec le feu en tentant de toucher aux franchises/péloches cultes du giron horrifiques béni des 70s/80s (ils ont été attachés aux remakes d'Halloween, Massacre du Train Fantôme, Hellraiser, Les Griffes de la Nuit,...), un exercice périlleux particulièrement scruté par les cinéphiles endurcis et autres amoureux du cinéma de genre.
Finalement, dragué avec insistance par Millenium Films, les deux franchiront la ligne jaune en cornaquant en 2017 un nouveau prequel au chef-d'oeuvre Massacre à la Tronçonneuse de Tobe Hopper, Leatherface (dix ans pile poil après celui plus ou moins inspiré de Jonathan Liebesman, qui faisait suite au remake solide de Marcus Nispel); vrai road movie craspec au milieu des rednecks, plutôt riche en moments sanglants et pervers, mais qui se perdait pourtant très (trop?) vite dans les limites d'un concept déjà férocement bancal sur le papier : dévoiler les origines d'un monstre qui n'avait pas besoin d'un tel traitement.
Copyright Marie-Camille Orlando - RADAR FILMS - LOGICAL PICTURES - APOLLO FILMS - 5656 FILMS |
Une (petite) pantalonnade qui aurait pu écorné autant leur image auprès des aficionados de l'horreur, que leur passion pour le cinéma de genre mais, bon gré malgré, cette mésaventure certaine - le film a eu une sortie DTV en catimini ici -, a poussé d'une certaine manière le tandem à revenir a ce qu'il sait le mieux : des concepts originaux qui ont pour but de dépoussiérer les sous-genre qu'ils abordent avec amour.
En plaçant dans leur viseur le film de maison hanté, tout en le juxtaposant avec une horreur sous-marine jamais arpenté dans l'hexagone, Maury et Bustillo ont fait de The Deep House une bande savoureusement singulière (comme son idée : enfermer deux plongeurs dans l'eau), certes aussi perfectible que le laissait présager son concept entre deux eaux (pardon), mais dont le mélange des genres alliés à une direction artistique des plus soignés (superbe travail de Hubert Pouille, couplé à une jolie photographie de Jacques Ballard) et à une vraie connaissance/retranscription de son environnement, en fait une expérience totalement recommandable.
Prenant son temps pour installer autant ses personnages que ses enjeux (simpliste : un couple ricain pro du urbex, explore une maison à l'histoire horrible, engloutie par les flots d’un barrage; vrai personnage à part entière dont l'esthétique sert toujours intelligemment l'histoire), avant de glisser vers une immersion en temps réel techniquement irréprochable et assez palpitante (entre une tension évidente face à l'urgence de la plongée, et des effets horrifiques joliment épurés), The Deep House roule habilement sa bosse, privilégiant volontairement les contours d'une expérience immersive et angoissante plus qu'un vrai vertige narratif nageant à contre-courant d'eaux familières, jouant physiquement sur nos peurs les plus primaires (la noyade, la claustrophobie, le manque d'oxygène dans un milieu hostile,...).
Copyright Marie-Camille Orlando - RADAR FILMS - LOGICAL PICTURES - APOLLO FILMS - 5656 FILMS |
Prévisible et plus ou moins bien interprété (Camille Rowe est juste en héroïne suivant par amour un James Jagger arriviste et irritant plus qu'autre chose), autant qu'il est anxiogène et macabre, le nouvel effort de Maury et Bustillo, au final terriblement suffocant, est un cauchemar en eaux troubles et profondes radical, pas dénué de légers défauts donc, mais qui assume son concept et ses parti pris jusqu'au bout.
Et dans une horreur hexagonale qui peine toujours autant à exister, un tel effort fait vraiment, vraiment du bien.
Jonathan Chevrier