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[SƎANCES FANTASTIQUES] : #60. The Amusement Park

Copyright George A. Romero

Parce que les (géniales) sections #TouchePasAMes80s et #TouchePasNonPlusAMes90s, sont un peu trop restreintes pour laisser exploser notre amour du cinéma de genre, la Fucking Team se lance dans une nouvelle aventure : #SectionsFantastiques, ou l'on pourra autant traiter des chefs-d'œuvres de la Hammer que des pépites du cinéma bis transalpin, en passant par les slashers des 70's/80's ; mais surtout montrer un brin la richesse des cinémas fantastique et horrifique aussi abondant qu'ils sont passionnant à décortiquer. Bref, veillez à ce que les lumières soient éteintes, qu'un monstre soit bien caché sous vos fauteuils/lits et laissez-vous embarquer par la lecture nos billets !


#60. The Amusement Park de George A. Romero (1973)

Découvrir une nouveauté posthume d’un réalisateur aussi culte que Romero, c’est un peu comme avoir à nouveau 8 ans, le matin de Noël. Sauf qu’après le visionnage de ce film, on a plus l’impression d’avoir 90 ans que 8 et qu’il est en plus très malvenu pour évoquer celui-ci de citer une fête devenue aussi mercantile que Noël. Mais vous comprenez l’idée. L’excitation face à un tel objet cinématographique est assez élevée.
The Amusement Park est un film de commande de la Lutheran Service Society, organisation religieuse, qui avait pour objet la sensibilisation à la maltraitance des personnes âgées aux Etats-Unis. Si la bobine a été perdue, c’est tout simplement parce que l’association a trouvé le film trop noir et politique et a décidé de ne pas l’exploiter.

Copyright George A. Romero

C’est suite à la mort du réalisateur en 2017 que sa femme retrouve le film. Commence alors un travail de restauration par la fondation George A. Romero et IndieCollect, qui nous amène donc aujourd’hui à la sortie en salle de ce moyen-métrage qui sera disponible dans d’autres pays sur la plateforme Shudder. 
Ce film est une plongée noire dans les affres du vieillissement. Romero file la métaphore du parc d'attractions pour exposer toutes les injustices que vivent les personnes âgées au quotidien. Les aspects habituellement ludique du lieu prennent alors une toute autre image. Le cinéaste nous oblige à nous mettre à la place du personnage. On débute, doucement, par un petit tour de montagnes russes. Les pancartes “You must be this tall” sont remplacées par d’autres contre-indiquant le manège aux personnes cardiaques. Et une pensée toute bête vient à l’esprit, “Effectivement, jusqu’à quel âge peut-on faire un tour dans un grand huit ?”. Le film nous met face à nos angles morts, cette vieillesse qu’on ne veut pas voir, encore moins regarder. Ce ne sera qu’un début. Rien ne nous est épargné. Le film enchaîne les saynètes à l’humour noir déchirant et aux thématiques assez larges : l’inadéquation du système de santé, le manque de considération pour leur humanité, la marginalisation dans la société et le dégoût pour un corps vieillissant.

Copyright George A. Romero

The Amusement Park fait tout juste cinquante minutes. La durée est parfaite pour ce type d’objet filmique assez expérimental. L'esthétique joue beaucoup avec l’onirisme et l’idée de trip, et cela permet de marquer son spectateur. Le film a peu de temps mort, et il a l’objectif de fatiguer, dans le bon sens du terme. On partage alors le point de vue de notre personnage qui arrive fringant dans ce parc, pour en ressortir épuisé, essoufflé et incohérent. Efficacité terrifiante.


Éléonore


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