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[CRITIQUE] : Random Acts of Violence


Réalisateur : Jay Baruchel
Acteurs : Jesse Williams, Jordana Brewster, Jay Baruchel, Niamh Wilson,...
Distributeur : -
Budget : -
Genre : Épouvante-Horreur.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h20min.

Synopsis :
Deux créateurs de comics sont dans une mauvaise passe, de même que le dernier personnage qu'ils ont inventé, l'horrible Slasherman. Les deux dessinateurs sont victimes de leur propre succès et leur créature prend vie pour semer mort et destruction sur son passage.




Critique :



Si le Jay Baruchel comédien attire sans trop de peine la sympathie de tous les spectateurs - ou presque -, gageons que le Jay Baruchel cinéaste lui, à bien plus de peine à susciter quoique ce soit, pas même l'indifférence puisque ses réalisations sont soit des déceptions (la suite de Goon, aussi inutile qu'anecdotique), soit des déconvenues à la limite de la sortie de route embarrassante... comme Random Acts of Violence.
Une put*** de tranche déprimante et cynique de nihilisme pur, un film qui pense stupidement qu'il a quelque chose de pertinent à dire sur la violence gratuite et l’exploitation de vraies tragédies qui gangrène le monde contemporain - et encore plus l'Amérique sous la présidence de Trump -, mais qui est au final encore plus hypocritement creux et problématique que les films et la société qu’il prétend critiquer.
Pourtant sur le papier, les intentions de Baruchel (également co-scénariste et second couteau) sont sensiblement bonnes et même - parfois - énergique, notamment dans son désir d'interroger une culture ambiguë et malsaine dans laquelle nous idolâtrons tres souvent les tueurs en série (alors qu'à contrario, nous ne connaissons même pas les identités de leurs nombreuses victimes), mais jamais son exécution n'arrive à créer un point d'ancrage cohérent et encore moins défendable (même dans sa manière alambiquée de théoriser sur le thème de l'inspiration artistique), au-delà de sa représentation douteuse et extrême de la souffrance humaine.

Courtesy of Shudder

Adaptation d'un roman graphique multimédia-méta dans son incarnation imprimée du slasher pur et dur, filtrant encore plus sa sensibilité cinématographique en répétant le même processus (encore un souci de faire plus pour démontrer moins), pour accoucher d'un flashy et superficiel qu'ingénieux, et encore moins plaisant à suivre; Random Acts of Violence est plus que laborieux, il est surtout salement risible à souhait, et encore plus quand il se sent plus intelligent que la moyenne, en croquant un commentaire plus ou moins (bon surtout moins) avisé sur le genre, tout en célébrant et en critiquant simultanément les bandes dessinées avec un angle similaire - syndrome girouette au cul qui tourne plus vite que la tête.
Jouant de prime abord la carte de la parodie à la tension tellement soulignée et exagérée qu'elle en devient profondément ridicule (rien ne paraît authentique), le film se perd ensuite dans un dédale de surenchère et de fragilité faussement récréatives (entre impulsions contradictoires et peu explorées, flashbacks foireux même de comportements irrationnels, tous fruits de défaillances narratives très étranges), qui ferait presque passé le plus mal torché des Saw, pour du Fulci en charentaise; sorte de gorefest interne ou toute l'équipe technique semblait tuer le temps à ne rien foutre, avec une satisfaction au moins aussi indécente que la morale finale.
Dénué de toute urgence émotionnelle ou de sentiment d'empathie/d'identification, le seul plaisir (coupable ?) reste alors à trouver derrière les quelques fulgurances affirmées de la photographie de Karim Hussain, aux couleurs lugubres (le seul ayant compris que le film se devait de baigner dans une ambiance bis rital hyper-stylisés).
C'est maigre, rachitique même...


Jonathan Chevrier



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