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[CRITIQUE] : Lil’ Buck : Real Swan

8/12/2020 05:08:00 PM , , ,

Réalisateur : Louis Wallecan
Acteurs : -
Distributeur : Sophie Dullac Distribution
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Américain, Français.
Durée : 1h25min.

 Synopsis :
Lil’ Buck, jeune prodige de la street dance de Memphis baptisée « jookin’ » est rapidement devenu l’un des meilleurs danseurs de la ville avant de décider de prendre des cours de ballet.
De cette alchimie va naître un mythe, celui d’un virtuose défiant la gravité, réconciliant deux styles et s’imposant comme une référence pour des artistes comme Yo-Yo Ma, Benjamin Millepied, Spike Jonze ou encore Madonna.

Critique :


 La danse est de ses pratiques qui sont une véritable source de joie universelle : peut importe qui nous sommes, peut importe d'où nous venons ou même si nous avons tout simplement deux pieds gauches et la coordination chaotique qui va avec, TOUT le monde - sauf quelques exceptions évidentes - peut danser.
Dans les rues pauvre de Memphis, le fait même de se servir de la moindre parcelle de bitume pour laisser s'exprimer son corps, est sans aucun doute l'une des sources d'évasion et d'usage de l'imaginaire, les plus saines et salvatrice qui soit.
Une vraie manière de communiquer même, que démontre avec habileté la caméra de Louis Wallecan dans son très beau documentaire Lil' Buck : Real Swan, qui montre comment Lil' Buck, incarnation douée et bondissante d'une pluie de jeunes ados afro-américains, en a fait un outil culturel et identitaire incroyable, une manière de s'affirmer et d'avoir confiance en soi, tout en inspirant le respect des autres.

Prodige autodidacte, incroyablement léger sur ses pieds et d'une flexibilité folle, le bonhomme rend presque l'impossible facile, usant avec ludisme et inventivité de tous les éléments qui l'entoure : il est doué, et la caméra épouse avec amour le moindre de ses gestes.
Passé de figure populaire local (qui l'amènera à s'impliquer dans un programme de ballet local qui enseigne gratuitement aux enfants issus de milieux pauvres), à véritable star du net - immortalisé sur téléphone par Spike Jonze himself -, le film s'intéresse à ses origines, à la façon dont il utilise son corps mais surtout comment cela a affecté sa vie, au point de devenir une célébrité immense alors qu'il était encore très jeune.
Jamais frappé par l'égocentrisme facile, constamment mué par un émerveillement et une candeur essentielle pour autant encaisser les affres du star-système qu'aborder au mieux la danse, Lil' Buck : Real Swan dresse un portrait aimant et passionné du danseur, un regard fluide et magique dans sa manière de confondre les shows de danses avec les paysages de Memphis.
Foisonnant d'informations et d'observations fascinantes, accessible même pour les non-amateurs de danse, le documentaire traite la danse de rue - et indirectement, la culture gangsta - avec le même respect que toute autre danse (notamment le ballet), et nous invite à partager son émerveillement face au talent d'un véritable prodige.
Autant dire qu'il est bien difficile de ne pas se laisser entraîner par cette belle proposition...
Jonathan Chevrier