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[CRITIQUE] : Les Parfums


Réalisateur : Grégory Magne
Avec : Emmanuelle Devos, Grégory Montel, Gustave Kervern,...
Distributeur : Pyramide Distribution
Budget : -
Genre : Comédie.
Nationalité : Français.
Durée : 1h40min.

Synopsis :
Anne Walberg est une célébrité dans le monde du parfum. Elle crée des fragrances et vend son incroyable talent à des sociétés en tout genre. Elle vit en diva, égoïste, au tempérament bien trempé. Guillaume est son nouveau chauffeur et le seul qui n’a pas peur de lui tenir tête. Sans doute la raison pour laquelle elle ne le renvoie pas.




Critique :



Tranquillement mais sûrement, même si les conditions ne sont pas encore optimum (mais déjà convenables, ne jouons pas trop les fines bouches), le cinéphile refait son nid dans les salles obscures hexagonales, à mesure que les propositions se font de plus en plus importantes mais, surtout, diverses.
Et si les ressorties sont légion pour attirer en masse les spectateurs - quitte à truster un poil abusivement l'affiche -, la découverte de nouvelles bandes se fait avec plus de timidité, mais pas moins d'intérêt.
Preuve en est avec le second passage derrière la caméra de Grégory Magne (L’Air de Rien), Les Parfums, petit bout de cinéma délicat et léger comme une douce journée ensoleillée... et ça tombe bien, on est en plein dedans.
Comédie romantico-dramatique singulière et à la lisière du road movie feel good, le film s'attache aux aléas de d'Anne Walberg, stat mondiale dans le monde du parfum, derrière la création de quelques fragrances (on pense un peu à Prête-moi ta main d'Éric Lartigau, à l'univers quasi-similaire), et qui son incroyable talent aux sociétés qui ont un cruel besoin de la solliciter.
Parfaitement consciente de son statut, la madame est une diva égoïste et hautaine à qui personne ne tient tête, excepté Guillaume, son nouveau chauffeur personnel qui se fout royalement des caprices de madame.




Et c'est justement parce qu'il n'est pas comme les autres et qu'il n'a pas peur de lui dire ses quatre vérités, qu'Anne ne l'a pas encore viré et que la flamme de la vie va venir peu à peu, les faire vibrer à nouveau.
Sans péter dans la soie de l'originalité mais porté par un soin du détail admirable, pointant du bout de la pellicule un métier méconnu et pas forcément cinégenique sur le papier (Nez), tout en misant son capital sympathie/charme, sur une écriture fine et subtile (même si assez sage) et des personnages empathiques - surtout dans leur union improbable -, qui s'unissent pour mieux rompre une solitude infiniment pesante; la péloche est une évasion douce et inoffensive, qui n'a pour seul but que de soulager le stress qui empoisonne la vie de son auditoire, le temps d'une séance aussi vite appréciée qu'oubliée.
Loin de se contenter du minimum dans son opposition des classes et des personnalités combattant les (fausses) apparences, porté par des comédiens offrant de vraies partitions enlevées (que ce soit la grande Emmanuelle Devos, parfaite en bobo rigide, ou l'excellent Grégory Montel, juste en papa aimant et loyal, en passant par le - toujours - génial Gustave Kervern), Les Parfums, esthétiquement soigné (et doublé d'un joli score de Gaëtan Roussel), fait son office sans trembler et laisse un doux parfum d'insouciance, envahir les sens pendant un tout petit peu plus d'une heure et demie.
On n'en demandait pas forcément plus.


Jonathan Chevrier