[CRITIQUE] : 7500

Réalisateur : Patrick Vollrath
Acteurs : Joseph Gordon-Levitt, Omid Memar, Aylin Tezel,...
Distributeur : Amazon Prime France
Budget : -
Genre : Drame, Thriller.
Nationalité : Allemand, Autrichien.
Durée : 1h32min.

Synopsis :
Alors qu'il pilote un Airbus A319 entre Berlin et Paris, le co-pilote Tobias Ellis se retrouve menacé par un groupe d'hommes armés. Parviendra-t-il à mener ses passagers sans encombre ?

Critique :

Viscéral et bien exécuté, tout autant qu'il s'évite joliment le lourd écueil de l'héroïsme à l'américaine, #7500Movie, dominé par l'interprétation authentique de Joseph Gordon-Levitt, est un solide et oppressant thriller, à la narration compacte qui tient en haleine sans trembler pic.twitter.com/70azsb5l8c
— FuckingCinephiles (@FuckCinephiles) June 19, 2020

Quelle joie non feinte de pouvoir retrouver, après quelques années d'absence, le talentueux Joseph Gordon-Levitt en vedette d'un long-métrage, même si celui-ci n'est malheureusement pas destiné à atteindre nos salles obscures.
Imparfait mais impressionnant, le bien nommé 7500, qui incarne les débuts remarqués de Patrick Vollrath, est un thriller joliment ficelé et original, qui se déroule entièrement à l'intérieur du cockpit d'un avion détourné.
Le chaos dans les airs est un élément plus que récurrent dans le cinéma d'action, et s'il est facile de gentiment plonger tête la première dans l'incohérence la plus totalement, Vollrath - également derrière le script -, reste solidement ancré dans un réalisme salvateur et resserré, qui ne se concentre qu'à l'essentiel : l'horreur palpable, tendue et atténuante d'une prise d'otages, qui nous rapprocherait presque du diamant brut follement anxiogène qu'est Vol 93 de Paul Greengrass.

Viscéral et bien exécuté - le cinéaste limite l'histoire à ce qui se passe ou à ce qui peut être observé depuis le cockpit -, tout autant qu'il s'évite intelligemment le lourd écueil de l'héroïsme à l'américaine, la péloche aspire à l'authenticité la plus totale (les premières minutes installent justement l'intrigue dans une banalité naturelle), dans son histoire d'un vol de nuit Berlin-Paris supposément tranquille,
Vissé sur le pilote Tobias Ellis - dont la femme, hôtesse de l'air, est également à bord -, victime directe d'une attaque, l'intrigue le voit alors prendre des décisions de vie ou de mort, tout en tentant de garder le contrôle de l'avion et de négocier un moyen de se sortir de cette situation.
Limité, comme dit plus haut, au cockpit, endroit exigu et unique qui aurait pu titiller à merveille l'ingéniosité d'Hitchcock, Vollrath ne fait que retranscrire (avec des gros plans appuyés qui accentue l'intensité de la composition remarquable et naturaliste d'un Joseph Gordon-Levitt littéralement habité), l'anxiété irrespirable et suintante qui transpire du visage d'un homme emprisonné à tous les niveaux, oscillant entre un professionnalisme stoïque et un désespoir follement empathique.

Vrai petit bout de cinéma qui implique une croyance totale de son auditoire pour fonctionner pleinement, un poil plombé par un dernier tiers qui laisse un sentimentalisme maladroit atteindre une efficacité vive et plutôt impressionnante pour un premier essai; 7500 est un solide thriller à la narration compacte qui tient en haleine sans trembler, pendant une toute petite heure et demie.
On appelle ça une agréable séance, juste avant de pouvoir faire notre retour dans les salles obscures...

Jonathan Chevrier