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[CRITIQUE] : The Gentlemen


Réalisateur : Guy Ritchie
Acteurs : Matthew McConaughey, Hugh Grant, Charlie Hunnam, Michelle Dockery, Henry Golding, Eddie Marsan, Colin Farrell,...
Distributeur : SND
Budget : -
Genre : Policier, Action, Comédie.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h53min.

Synopsis :
Quand Mickey Pearson, baron de la drogue à Londres, laisse entendre qu’il pourrait se retirer du marché, il déclenche une guerre explosive : la capitale anglaise devient le théâtre de tous les chantages, complots, trahisons, corruptions et enlèvements… Dans cette jungle où l’on ne distingue plus ses alliés de ses ennemis, il n’y a de la place que pour un seul roi !




Critique :



Si ses meilleurs efforts sont clairement derrière lui, et qu'il est évident qu'il en a parfaitement conscience, ce bon vieux Guy Ritchie continue tranquillement son petit bout de chemin caméra au poing, avec l'idée de se faire autant plaisir que d'en donner à son auditoire.
Si l'on a pas forcément adhéré à son live-action Aladdin pour Disney, qui ne recelle pas une once de son style et de sa folie visuelle (assez logique quand on dirige un blockbuster friqué pour la firme aux grandes oreilles) même s'il est honnêtement emballé, gageons que son nouveau long lui, avait tout sur le papier pour nous réconcilier avec le bonhomme et encore plus, pour qu'il se réconcilie lui-même avec un mojo de plus en plus déclinant : The Gentlemen, pur gangster movie façon comédie d'action fleurant bon la Guinness et le F*ck bien gras, au casting vedette absolument dingue (Matthew McConaughey, Hugh Grant, Charlie Hunnam, Michelle Dockery, Henry Golding, Eddie Marsan et Colin Farrell).



Vrai retour marqué - et sincèrement génial - à ses racines londoniennes, tout en ayant la limpidité et la fanfaronnade so Hollywoodienne qu'il a emmagasiné durant ses deux décennies outre-Atlantique, la péloche suit les péripéties criminelles de Michael " Mickey " Pearson, un expatrié américain extrêmement impitoyable qui a découvert sa véritable vocation de baron de drogue pendant ses études à Oxford.
Pendant vingt ans, Pearson a construit un empire de marijuana à l'échelle nationale en concluant des accords privés lucratifs avec des aristocrates britanniques appauvris, complétant leur fortune familiale en échange de la dissimulation de ses vastes plantations de cannabis sur leurs propriétés de campagne.
Un mini Pablo Escobar au service de sa Majesté, en somme
Maintenant un homme d'affaires bien nanti, mari d'âge moyen et bien connecté autant dans la société qu'il entoure que dans " l'industrie " qu'il domine, le bonhomme a soif d'une vie tranquille et prévoit clairement de s'offrir une retraite anticipée, en vendant son vaste empire.
Le hic, c'est que la revente ne se passe pas forcément sous les meilleurs ospices et provoque un bordel pas possible dans la capitale anglaise...




Il y a un petit côté étonnamment mature à la vision de ce Ritchie nouveau, une cuvée aussi familière et drôle que solidement charpenté, entre lignes spirituelles et envolées de violence toujours pregnantes, à la différence que celles-ci, essentielles, se retrouvent cette fois plus hors-champ (et avec un nombre de victimes assez bas), tout comme les saillies comiques s'en retrouvent moins machiste - même si toujours grossières, et heureusement.
Même en zone de confort, le cinéaste se renouvelle avec The Gentlemen, revisite sa vision fantasmagorique de sa chère Angleterre dans un pur délire cartoonesque où les classes supérieures anglaises vendent le vice sans le mondre remords et même avec une satisfaction incroyable.
Mais un film de Guy Ritchie reste un film de Guy Ritchie : la bande originale, entre tubes old school populaires et titres plus récents, a toujours une place primordiale, le montage est toujours aussi frénétique, le script est toujours aussi savoureusement volubile et un brin référencé (ce qui le rapproche une fois n'est pas coutume, de son cousin ricain Quentin Tarantino), et sa direction d'acteurs est toujours sensationnelle.



Si tout le monde est clairement au diapason, d'un Hunnam en caméra connue à un McConaughey tout en coolitude incarné, on retiendra avant tout et surtout la prestation de Hugh Grant, désopilant en enquêteur privé on ne peut plus louche, au look aussi salement atypique que son accent, qui semble peu à peu prendre le pas de la légende Michael Caine (et c'est clairement un compliment).
Son talent comique et un tantinet méta (son personnage fait son beurre en déterrant les cadavres de la haute bourgeoisie pour en abreuver les tabloïds, lui qui dans la vraie vie, s'est toujours battus contre les journaux chassant les potins), n'ont jamais été aussi bien mis en valeurs, et son duo avec Ritchie - déjà entamé avec The Man From U.N.C.L.E. - est le petit miracle parfait dont sa carrière avait cruellement besoin.
Il est l'une des valeurs sûres évidentes de cette belle comédie de caractère fiable et joyeuse, un solide gangster movie qui est peut-être bien le meilleur film du cinéaste depuis Snatch.
Continue de tourner à la maison Guy, vraiment.


Jonathan Chevrier






Moins d’un an après son insipide Aladdin pour Disney, Guy Ritchie revient — déjà — derrière une caméra avec The Gentlemen. Un long-métrage en forme de quintessence du style du cinéaste, qui renoue ici avec ses débuts, autrement dit, un film de gangsters vulgairement élégant.
Au sein d’une narration filandreuse faite d’aller et venir sur l’espace temporel, The Gentlemen tient à raconter une histoire simple dans son fond; avec une forme ne cessant de farfouiller afin de trouver la manière la plus fun de dérouler cette intrigue. Et surprise, cela marche diablement bien, et pourrait acter d’une réconciliation entre le réalisateur et son public ayant plus ou moins bien encaissé sa carrière depuis ces dernières années.




Si le film est truffé de rebondissement, c’est avant tout le style Ritchien qui apporte à l’œuvre toute sa puissance. Le cinéaste fait de la conversation entre Ray (Charlie Hunnam impeccable) et Fletcher (Hugh Grant génial) la colonne vertébrale du long-métrage, qui va alors créer un récit dans le récit. C’est là que réside tout le plaisir, car, on se trouve face à un pur film de narration, qui va jouer avec son montage afin de maintenir le spectateur attentif aux moindres détails pour mieux le surprendre. La réalisation prolonge ce labyrinthe narratif en rembobinant l’action, laissant sur un suspense à base de cut, ou encore immiscer ici et là un humour ô combien british.
Car The Gentlemen n’est pas simplement un film de gangsters, c’est un film de gangsters à l’anglaise, une nuance me direz-vous ? Oui, mais qui fait toute la différence. Économe en scènes d’actions, le film de par l’importance de sa narration, est avant tout, un bijou d’écriture aux dialogues délicatement ciselés apportant cette British touch. Il se dégage de cet univers une élégance, même les vulgarités prennent avec cet accent un chic royal, et le casting semble tout droit sorti d’un épisode de Downton Abbey avec ces magnifiques costumes chatoyants. Matthew McConaughey est particulièrement délicieux en baron de la drogue embourgeoisé, tout comme Jeremy Strong campant un personnage ambigu a plus d’un titre.



Sorti très satisfait de ma séance, j’ai essayé de scruter les défauts pas toujours évidents à chaud. Mais, après quelques jours, je dois avouer ne pas avoir grand-chose à souligner. Alors bien sûr certains trouveront le film un peu englué dans une époque révolue, d’autres évoqueront une intrigue simple à la construction bien trop alambiquée. Pour ma part, The Gentlemen fut un excellent moment, qui trouve sa place dans le haut de la filmographie de Ritchie, et que je prendrais un plaisir monstre à revoir.


Thibaut Ciavarella 



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