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[TOUCHE PAS À MES 80ϟs] : #68. The Principal

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Nous sommes tous un peu nostalgique de ce que l'on considère, parfois à raison, comme l'une des plus plaisantes époques de l'industrie cinématographique : le cinéma béni des 80's, avec ses petits bijoux, ses séries B burnées et ses savoureux (si...) nanars.
Une époque de tous les possibles où les héros étaient des humains qui ne se balladaient pas tous en collants, qui ne réalisaient pas leurs prouesses à coups d'effets spéciaux et de fonds verts, une époque où les petits studios (Cannon ❤) venaient jouer dans la même cour que les grosses majors légendaires, où les enfants et l'imaginaire avaient leurs mots à dire,...
Bref, les 80's c'était bien, voilà pourquoi on se fait le petit plaisir de créer une section où l'on ne parle QUE de ça et ce, sans la moindre modération.
Alors attachez bien vos ceintures, mettez votre overboard dans le coffre, votre fouet d'Indiana Jones et la carte au trésor de Willy Le Borgne sur le siège arrière : on se replonge illico dans les années 80 !




#68. Le Proviseur de Christopher Cain (1987)

Dans les 80's, tout le monde ou presque pouvait incarner un Action Hero, c'était le petit plus d'un cinéma de tous les possibles - dans le bon comme dans le mauvais sens du terme -, même un lascar aussi bedonnant et blagueur que le génial James Belushi, sidekick de luxe (le génial Double Détente de Walter Hill) qui a vu son statut parfois upgrader dans la jungle Hollywoodienne, avant qu'il ne savate au fil du temps, le peu de crédit qui lui était alloué en se ridiculisant dans des comédies familiales peu défendables - pour être poli.
Un regular guy, qui n'a pas des aptitudes de castagnes intenses, ni des ceintures de fichiers aguerris et encore moins les guns qui vont avec, mais un vrai mec qui porte des corones et qui est crédible le jour ou l'on a besoin de lui.
Au firmament de sa carrière, le frangin de l'éternellement regretté John s'était payé le rôle loin d'être évident d'un proviseur badass dans le très rude Le Proviseur de Christopher Cain, petit B movie jouant sur le succès encore certain de Class of 1984, pour plonger son auditoire au coeur d'un lycée bouillant de L.A., ou la délinquance juvénile porte une définition toute particulière. 

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Belushi y campe Rick Latimer, professeur déclassé catapulté à la suite d'un incident, en tant que dirlo de Brandel High, aka le pire bahut des États-Unis.
Un loser violent et accro à la bibine, qui dans l'effort d'un métier loin d'être évident et encore moins rêvé (lui-même n'aime pas fondamentalement enseigner, c'est dire), va se découvrir une conscience intime et professionnelle, en voulant bousculer les règles d'un monde perdu - aussi bien physiquement que psychologiquement - et totalement délaissé par le système éducatif, la justice et même le pays tout entier.
Face à l'adversité, il ne va pas courber l'échine et va s'employer à appliquer une politique du " no more ".
Il n'hésitera pas à verser du sang, de la sueur ou encore des larmes pour, accompagné du plus solide des acolytes, le responsable de la sécurité Jake Phillips (Louis " Fucking " Gossett Jr, parfait comme à son habitude), purger le lycée de son poison le plus létal : Victor Duncan (Michael Wright, terrifiant), chef de file du véritable empire criminel qui éclabousse les murs de l'établissement, et qui est capable de tout pour le garder prospère, même commettre les actes les plus impardonnables...
Actionner solide faisant fît de ses incohérences et utilisant l’école comme un champs de bataille confiné tel que pouvait l'être le commissariat d'Assaut du roi Carpenter, n'hésitant pas à forcer le trait pour alarmer son auditoire sur une violence bien réelle et toujours cruellement d'actualité (il n'y a pas forcément qu'outre-Atlantique où le métier d'enseignant est ingrat et dangereux), The Principal y va franco dans la brutalité frontale (tabassage en règle, tentative de viol,...) et les stéréotypes faciles, accentuée par une ambiance franchement sinistre, mais dilue suffisamment son propos sombre (et utopique à la fois, aussi contradictoire que cela puisse paraître) par un humour salvateur et un vrai souci de donner du corps et du coeur à ses personnages titres (notamment celui de la sublime Rae Dawn Chong, parfaite en professeur courage préoccupée par ses élèves et qui ne cède pas face à la violence de sa condition), pour ne pas tomber dans la caricature de bas étage molle de la cuisse (coucou Esprits Rebelles).

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Pur produit de son époque, véritable récit sur la rédemption intime d'un homme que sur celui collectif du corps étudiant, il peut même se voir comme un double récit initiatique sur la notion de seconde chance, que ce soit celle d'un homme en quête d'un but dans une vie morose, où celles de mômes paumés ne demandant qu'à être raccroché à un système les ayant volontairement oublié, pour avoir une chance d'avoir un avenir. 
Cru, réaliste et musclé, Le Proviseur n'a sans doute pas marqué tous les esprits mais nous, on ne l'a décemment pas oublié. 


Jonathan Chevrier 

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