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[CRITIQUE] : Raoul Taburin

 

Réalisateur : Pierre Godeau
Acteurs : Benoît Poelvoorde, Édouard Baer, Suzanne Clément, Vincent Desagnat,...
Distributeur : Pathé Films
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Français.
Durée : 1h35min

Synopsis :
Raoul Taburin, c’est l’histoire d’un petit garçon devenu grand sans savoir faire du vélo. L’histoire d’un immense malentendu vécu comme une malédiction. Un imposteur malgré lui.



Critique :


Aussi fou que cela puisse paraître, le cinéma hexagonal, sauf rares exceptions, s'est donner comme mission Ubuesque de s'amuser comme un petit fou à saloper tout notre héritage - et celui de nos voisins belges par la même occasion - littéraire à bulles, à coups d'adaptations trop souvent à côté de la plaque et ne rendant jamais justice ni respect aux oeuvres originales.
Heureusement, quelques irréductibles gaulois, et pas uniquement sortie des cases d'Uderzo et Goscinny, se sont mis en tête de contredire plusieurs décennies de folie créative pour corriger un brin le tir, et le cinéaste Pierre Godeau se revendique clairement comme l'un de ceux-là.
Passé un Éperdument un brin mou du genou voire sensiblement anecdotique (un comble quand on sait que le couple vedette était incarné par les excellents Guillaume Gallienne et Adèle Exarchopoulos), il nous revient en ses premières heures du printemps avec Raoul Taburin, mise en images du roman graphique populaire de Sempé.
Et une mise en images respectueuse jusqu'au bout de la pellicule, tant elle est teinté du même charme candide et retranscrit avec justesse l'univers de la BD, trop d'ailleurs peut-être, puisque dans son respect, elle ne transcende jamais réellement un propos qui tient sur des pages illustrées, mais plus peniblement sur grand écran.


Contant l'histoire cocasse et tendre d'un imposteur formidable, Raoul Taburin, un réparateur de bicyclettes n'ayant pourtant jamais su en faire, le film de Godeau roule toujours sur le bitume lisse et jamais vraiment sur les routes pavés de l'originalité, n'apporte jamais une valeur ajoutée à une histoire simpliste et minimaliste aux soubresauts de régime et de rythmes conséquents, d'où ne surgit que trop fugacement de vrais instants de poésie.
Tout du long, Godeau se résout à ne prendre aucune liberté avec le matériau d'origine, une intention louable et salutaire autant qu'elle est critiquable face à un argumentaire aussi léger.
Dur de tirer sur une si jolie ambulance, surtout que les bonnes intentions sont là - comme le Bécassine ! de Bruno Podalydès -, et que le casting en impose, que ce soit les merveilleux Suzanne Clément et Édouard Baer, toujours impeccables, mais surtout Benoît Poelvoorde, fan assumé de Sempé, dont la prestation est absolument irrésistible et touchante.
Adapté librement ou scrupuleusement une oeuvre qui nous est cher, avec toutes nuances que cela peut comporter, tel est la question aujourd'hui dans les salles obscures, et Raoul Taburin n'y échappe malheureusement pas...


Jonathan Chevrier

 

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