[CRITIQUE] : Gloria Bell
Réalisateur : Sebastián Lelio
Acteurs : Julianne Moore, John Turturro, Caren Pistorius, Michael Cera, Brad Garrett, Holland Taylor,...
Distributeur : Mars Films
Budget : -
Genre : Romance, Comédie dramatique
Nationalité : Américain
Durée : 1h41min
Synopsis :
La cinquantaine frémissante, Gloria est une femme farouchement indépendante. Tout en étant seule, elle s'étourdit, la nuit, dans les dancings pour célibataires de Los Angeles, en quête de rencontres de passage. Jusqu'au jour où elle croise la route d'Arnold. S'abandonnant totalement à une folle passion, elle alterne entre espoir et détresse. Mais elle se découvre alors une force insoupçonnée, comprenant qu'elle peut désormais s'épanouir comme jamais auparavant…
Critique :
Quand certains réalisateurs ont une filmographie plus ou moins cohérente et réussie, d’autres passent de films en films comme si tout cela était facile pour eux. Sebastián Lelio fait bien évidemment parti de la seconde catégorie. Depuis 2013 et son film Gloria (qui a valu à son actrice principale Paulina García l’ours d’argent au Festival de Berlin), Lelio a tourné son cinéma vers les femmes, pour raconter avec délicatesse leur façon de prendre leur destin (hors du commun ou non) en main. Une Femme Fantastique lui a ouvert les portes des Oscars et lui a permis de faire un film avec les deux Rachel les plus “bankable” de Hollywood (McAdams et Weiz). Désobéissance, adaptation du livre du même nom de Naomi Alderman, était le film le plus intimiste, tendre et délicat de 2018 (sans aucun doute possible). Il nous revient avec un autre film en anglais, avec cette fois Julianne Moore.
Que faire après avoir tenu toutes les promesses faites à la société ? Mariée, puis divorcée, mère de deux enfants devenus adultes, Gloria (Julianne Moore), la cinquantaine passée goûte à une liberté bien méritée. Elle fréquente un bar réservé aux célibataires de son âge, aime boire, danser, s’amuser, chanter. Toutes nouvelles activités sont les bienvenues : le yoga, un atelier du rire, le paintball, etc… Une vie solitaire, peut-être mais où le fun est de mise. Un soir, alors qu’elle se livre à une danse endiablée sur la piste, elle croise le regard de Arnold (John Turturro), un homme divorcé. Gloria se surprend à renoncer à sa liberté et à réfléchir en tant que couple. Mais sont-ils prêts ? Si l’histoire vous dit quelque chose, c’est parce que c’est la même que celle de Gloria, celui de 2013. Sebastián Lelio n’a pas caché que Gloria Bell était un remake. Cependant, si vous avez déjà vu le premier, il n’est peut-être pas intéressant de voir le deuxième, car il ne propose pas de nouveau point de vue. Nous avons à faire au même film, plan par plan, mais à la place de la géniale Paulina García, la non moins géniale Julianne Moore.
Le réalisateur ne met pas l’histoire d’amour au premier plan. Ce qui lui importe, c’est son personnage principal et sa progression. Elle exprime ses sentiments via des chansons phares des années 80’s, qu’elle chante à tue tête dans sa voiture. Gloria Bell suit le quotidien de cette femme, bien loin du cliché de la célibataire ménopausée, éprise d’une bluette sur le tard, qui l’ouvre à la vie. Ce serait plutôt l’inverse. Cet épisode amoureux lui ouvre la possibilité de ressentir ses émotions sans forcément les cacher : comme quand elle fait demi-tour à l’aéroport pour dire au revoir à sa fille, se laissant aller aux sanglots à la vue de tous (au lieu de chanter sa tristesse dans sa voiture) ou se laisse aller à la colère avec un pistolet de paintball sur son ex. Lelio donne aussi la part belle à ses autres relations : amicales mais aussi avec ses enfants, avec qui elle reste assez complice.
A contrario de son film Une Femme Fantastique, magnifique fresque sur une femme trans, où le réalisateur n’hésitait pas à se montrer visuellement original, Gloria Bell se contente de suivre son héroïne simplement, ce qui donne de la place à Gloria pour s’épanouir. C’est l’écriture fine et la lumière en néon de Natasha Braier qui vient sublimer le film.
Il est rare de voir des films s’intéresser autant à une femme libre, filmée en tout simplicité par un cinéaste talentueux. Gloria Bell saura vous toucher, grâce au charme évident de Julianne Moore, mais aussi grâce au sous-texte : il n’y a rien de plus beau qu’une femme qui n’a pas besoin d’un homme pour danser et briller.
Laura Enjolvy
Budget : -
Genre : Romance, Comédie dramatique
Nationalité : Américain
Durée : 1h41min
Synopsis :
La cinquantaine frémissante, Gloria est une femme farouchement indépendante. Tout en étant seule, elle s'étourdit, la nuit, dans les dancings pour célibataires de Los Angeles, en quête de rencontres de passage. Jusqu'au jour où elle croise la route d'Arnold. S'abandonnant totalement à une folle passion, elle alterne entre espoir et détresse. Mais elle se découvre alors une force insoupçonnée, comprenant qu'elle peut désormais s'épanouir comme jamais auparavant…
Critique :
Rares sont les films s’intéressant aux femmes libres en tout simplicité. #GloriaBell vous touchera grâce au charme évident de Julianne Moore, mais aussi à son sous-texte: il n’y a rien de plus beau qu’une femme qui n’a pas besoin d’un homme pour danser et briller (@CookieTime_LE) pic.twitter.com/yKg8JKvvIx— FuckingCinephiles (@FuckCinephiles) April 29, 2019
Quand certains réalisateurs ont une filmographie plus ou moins cohérente et réussie, d’autres passent de films en films comme si tout cela était facile pour eux. Sebastián Lelio fait bien évidemment parti de la seconde catégorie. Depuis 2013 et son film Gloria (qui a valu à son actrice principale Paulina García l’ours d’argent au Festival de Berlin), Lelio a tourné son cinéma vers les femmes, pour raconter avec délicatesse leur façon de prendre leur destin (hors du commun ou non) en main. Une Femme Fantastique lui a ouvert les portes des Oscars et lui a permis de faire un film avec les deux Rachel les plus “bankable” de Hollywood (McAdams et Weiz). Désobéissance, adaptation du livre du même nom de Naomi Alderman, était le film le plus intimiste, tendre et délicat de 2018 (sans aucun doute possible). Il nous revient avec un autre film en anglais, avec cette fois Julianne Moore.
Que faire après avoir tenu toutes les promesses faites à la société ? Mariée, puis divorcée, mère de deux enfants devenus adultes, Gloria (Julianne Moore), la cinquantaine passée goûte à une liberté bien méritée. Elle fréquente un bar réservé aux célibataires de son âge, aime boire, danser, s’amuser, chanter. Toutes nouvelles activités sont les bienvenues : le yoga, un atelier du rire, le paintball, etc… Une vie solitaire, peut-être mais où le fun est de mise. Un soir, alors qu’elle se livre à une danse endiablée sur la piste, elle croise le regard de Arnold (John Turturro), un homme divorcé. Gloria se surprend à renoncer à sa liberté et à réfléchir en tant que couple. Mais sont-ils prêts ? Si l’histoire vous dit quelque chose, c’est parce que c’est la même que celle de Gloria, celui de 2013. Sebastián Lelio n’a pas caché que Gloria Bell était un remake. Cependant, si vous avez déjà vu le premier, il n’est peut-être pas intéressant de voir le deuxième, car il ne propose pas de nouveau point de vue. Nous avons à faire au même film, plan par plan, mais à la place de la géniale Paulina García, la non moins géniale Julianne Moore.
Le réalisateur ne met pas l’histoire d’amour au premier plan. Ce qui lui importe, c’est son personnage principal et sa progression. Elle exprime ses sentiments via des chansons phares des années 80’s, qu’elle chante à tue tête dans sa voiture. Gloria Bell suit le quotidien de cette femme, bien loin du cliché de la célibataire ménopausée, éprise d’une bluette sur le tard, qui l’ouvre à la vie. Ce serait plutôt l’inverse. Cet épisode amoureux lui ouvre la possibilité de ressentir ses émotions sans forcément les cacher : comme quand elle fait demi-tour à l’aéroport pour dire au revoir à sa fille, se laissant aller aux sanglots à la vue de tous (au lieu de chanter sa tristesse dans sa voiture) ou se laisse aller à la colère avec un pistolet de paintball sur son ex. Lelio donne aussi la part belle à ses autres relations : amicales mais aussi avec ses enfants, avec qui elle reste assez complice.
A contrario de son film Une Femme Fantastique, magnifique fresque sur une femme trans, où le réalisateur n’hésitait pas à se montrer visuellement original, Gloria Bell se contente de suivre son héroïne simplement, ce qui donne de la place à Gloria pour s’épanouir. C’est l’écriture fine et la lumière en néon de Natasha Braier qui vient sublimer le film.
Il est rare de voir des films s’intéresser autant à une femme libre, filmée en tout simplicité par un cinéaste talentueux. Gloria Bell saura vous toucher, grâce au charme évident de Julianne Moore, mais aussi grâce au sous-texte : il n’y a rien de plus beau qu’une femme qui n’a pas besoin d’un homme pour danser et briller.
Laura Enjolvy
Les remakes américains de films étrangers ne manquent pas à Hollywood : avec Gloria Bell, Sebastian Lelio fait le choix - plutôt curieux de prime abord - de réaliser le remake de son propre long-métrage Gloria, d’origine chilienne et sorti en 2013 seulement. Le réalisateur justifie cette décision par l’actualité dans laquelle est ancrée l’histoire de Gloria, notamment avec les profonds changements sociétaux qui ont commencé à se mettre en place ces dernières années.
L’affaire Weinstein et le mouvement Times Up donnent, il est vrai, une force supplémentaire à ce récit somme toute plutôt simple : Gloria Bell, pétillante quinquagénaire divorcée, vit à Los Angeles, partagée entre son boulot, ses enfants devenus grands, et ses soirées au dance club, seule ou accompagnée. Julianne Moore succède dans le rôle-titre à Paulina García, qui avait reçu pour ce rôle l’Ours d’argent de la meilleur actrice au Festival de Berlin en 2013.
Le choix de Julianne Moore est totalement pertinent pour incarner les revendications du personnage de Gloria : celle d’être une femme d’âge mûr épanouie, qui aspire à l’indépendance et au respect, qui ne s’excuse pas d’exister et qui ne se cache pas. Dans le film, Gloria est souvent montrée seule chez elle, dans sa voiture ou en boîte de nuit, mais elle se suffit à elle-même et n’est pas gênée de ne pas être accompagnée. Lorsque John Torturro, qui interprète le rôle d’Arnold, son petit ami (insupportable au possible d’ailleurs), lui demande pourquoi elle se rend seule en boîte, elle lui répond qu’elle aime danser. L’hypocrisie de la société envers les femmes est aussi montrée à travers les personnages des enfants de Gloria, qui s’offusquent qu’elle vienne accompagnée à un repas de famille tandis que leur père, lui, peut venir accompagné de sa femme. Comme si les femmes, après un certain âge, ne pouvaient plus prétendre à une vie amoureuse et se cantonner à leur rôle de mère. L’authenticité de Julianne Moore, couplée à son look simple dans le film, colle parfaitement à Gloria Bell et à certaines de ses scènes et dialogues incroyablement simples mais justes.
Le film se concentrant presqu’uniquement sur le personnage de Gloria et la performance de Julianne Moore, il ne manque pas de certaines longueurs, mais surtout il contient quelques scènes qui paraissent répétitives : notamment celles de Gloria dans sa voiture, chantant au son de sa playlist. Pour Sebastián Lelio, ce choix se justifie par le fait que Gloria Bell est une comédie musicale non assumée. De fait, les chansons (souvent un peu vieillottes) correspondent à l’état d’esprit de Gloria : entre amour, colère, rupture, les titres paraissent assez clichés, et manquent un peu de subtilité. On gardera surtout en tête la scène finale sur la chanson Gloria, qui propose une scène de liberté et de bonheur sublimement interprétée par Julianne Moore.
Sans avoir vu le film original de 2013, Gloria Bell n’est pourtant pas un simple remake et propose une véritable vision en lui-même, surtout grâce au charme de Julianne Moore qui porte le film à bout de bras. Une performance agréable à regarder, malgré les quelques creux du long-métrage.
Victoire