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[TOUCHE PAS À MES 80ϟs] : #25. Road House

© Metro-Goldwyn-Mayer Studios Inc. All Rights Reserved

Nous sommes tous un peu nostalgique de ce que l'on considère, parfois à raison, comme l'une des plus plaisantes époques de l'industrie cinématographique : le cinéma béni des 80's, avec ses petits bijoux, ses séries B burnées et ses savoureux (si...) nanars.
Une époque de tous les possibles où les héros étaient des humains qui ne se balladaient pas tous en collants, qui ne réalisaient pas leurs prouesses à coups d'effets spéciaux et de fonds verts, une époque où les petits studios (Cannon ❤) venaient jouer dans la même cour que les grosses majors légendaires, où les enfants et l'imaginaire avaient leurs mots à dire,...
Bref, les 80's c'était bien, voilà pourquoi on se fait le petit plaisir de créer une section où l'on ne parle QUE de ça et ce, sans la moindre modération.
Alors attachez bien vos ceintures, mettez votre overboard dans le coffre, votre fouet d'Indiana Jones et la carte au trésor de Willy Le Borgne sur le siège arrière : on se replonge illico dans les années 80 !




#25. Road House de Rowdy Herrington (1989).

De tous les héros de notre enfance, Patrick Swayze est sans doute avec Robin Williams, celui que l'on regrette le plus à la fois par nostalgie pour tous les beaux moments qu'ils ont su nous offrir sur nos petits et grands écrans, que par tristesse quand on pense qu'ils auraient pu nous en donner bien plus avec le temps.
Fantasme ambulant pour la gente féminine étant tombé sous son charme depuis son rôle un poil ridicule il est vrai, de professeur de danse un tantinet gigolo dans Dirty Dancing - voire en fantôme amoureux dans Ghost -, il était aussi et surtout un vrai et charismatique action man, souvent crédible (un instructeur pour anciens du Vietnam dans l'excellent Retour Vers l'Enfer, joueur de hockey dans Youngblood, guerrier mad-maxien dans Steel Down, flic vengeur dans Un Flic à Chicago) et même parfois réellement inoubliable (le frère ainé des Curtis dans Outsiders, le big boss des Wolverines Jed Eckert dans Red Dawn, le légendaire surfeur/braqueur/philosophe Bodhi dans Point Break), comme pour le génial B movie Road House de Rowdy Herrington, qui transpire les 80's de tous les pores de sa pellicule.


© Metro-Goldwyn-Mayer Studios Inc. All Rights Reserved

Produit par le pape de l'époque, Joel Silver, et préféré par Swayze au pourtant excellent Tango & Cash (son rôle fut ensuite repris par Kurt Russell... et c'est tant mieux), la péloche suit le pitch hautement simpliste - la magie des années 80 - contant les aventures burnées de Dalton, légende des videurs de bar, aussi expert en art martiaux qu'il est zen et très cultivé (il est diplômé du N.Y.U., a une licence de philosophie s'il vous plait, et il lit Légendes d'Automne entre deux séances de Tai Chi au grand air), dont le mojo " Be Nice " va vite être remise en question lorsqu'il sera engagé pour remettre de l'ordre au Double Deuce, bar de bouseux au standing changeant d'une petite ville du Missouri, mais surtout lorsqu'il entre en guerre avec un notable friqué et corrompu, qui tient le bled sous sa coupe avec son organisation et ses hommes (bras cassés) de mains.
Kitsch comme ce n'est pas permit autant qu'il est aussi jouissif qu'une bonne baston parfumée à la bière et à la sueur, Road House est une série B régressive comme on les aime, vrai western moderne bourré jusqu'à la gueule de fights homériques tournés avec fougue et chorégraphié au couteau (Charles Picerni aux commandes, déjà derrière L'Arme Fatale et Die Hard).


© Metro-Goldwyn-Mayer Studios Inc. All Rights Reserved

Profondément old school (superbe photo d'ailleurs de Dean Cundey, chef-opérateur sur plusieurs films de Carpenter), transpirant le cool comme peu de film du genre, autant grâce aux aptitudes physiques de Swayze (parfait) que par la présence du grand Sam Eliott en mentor de Dalton (qui aurait limite mérité à lui seul son propre métrage), ne se refusant rien (c'est sanglant et assez cul), pas même une love story express expédiée en deux temps, trois mouvements - avec la craquante Kelly Lynch - ou un fight avec l'immense Ben Gazzara (parfait en crevure ultime); le film est vrai petit plaisir coupable qui truste tout en haut de la filmographie d'un comédien fait de muscle mais surtout de beaucoup de coeur.
On n'a pas mit bébé dans un coin, qu'on ne pense même pas une seule seconde à vouloir faire pareil avec Dalton...


Jonathan Chevrier

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