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[TOUCHE PAS À MES 80ϟs] : #21. No Holds Barred

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Nous sommes tous un peu nostalgique de ce que l'on considère, parfois à raison, comme l'une des plus plaisantes époques de l'industrie cinématographique : le cinéma béni des 80's, avec ses petits bijoux, ses séries B burnées et ses savoureux (si...) nanars.
Une époque de tous les possibles où les héros étaient des humains qui ne se balladaient pas tous en collants, qui ne réalisaient pas leurs prouesses à coups d'effets spéciaux et de fonds verts, une époque où les petits studios (Cannon ❤) venaient jouer dans la même cour que les grosses majors légendaires, où les enfants et l'imaginaire avaient leurs mots à dire,...
Bref, les 80's c'était bien, voilà pourquoi on se fait le petit plaisir de créer une section où l'on ne parle QUE de ça et ce, sans la moindre modération.
Alors attachez bien vos ceintures, mettez votre overboard dans le coffre, votre fouet d'Indiana Jones et la carte au trésor de Willy Le Borgne sur le siège arrière : on se replonge illico dans les années 80 !




#21. Cadence de Combat de Thomas J. Wright (1989)

Fin des 80's, la Hulkamania est à son apogée et le catch professionnel commence gentiment mais sûrement à se vendre à l'international, avant de littéralement explosé au milieu des 90's grâce à la savoureuse guerre entre la WWF (qui deviendra peu après la WWE) et la WCW; c'est la période idéale pour capitaliser un maximum sur la hype " catch-esque ", et encore plus sur celle imposante d'Hulk Hogan, qui avait déjà " joué " les comédiens sur grand écran dans Rocky III - l'Oeil du Tigre de Sylvester Stallone, dans lequel il campait un catcheur... comme pour son premier rôle vedette dans No Holds Barred, produit pour sa propre personne et son propre culte par la WWF.
Et si aujourd'hui les péloches estampillées WWE ne sont pas forcément toutes défendables (elles sont, au mieux, d'honnêtes B movies plus ou moins bien joués), inutile de dire qu'au crépuscule des années 80, elles étaient tout simplement... abominables.
Tournant autour d'une immense star du catch appelée à fighter le terrible Deebo - ici Zeus - quelques années avant Craig et Smokey dans Friday, Cadence de Combat en VF, devait autant lancer la carrière d'Hogan sur grand écran que capitaliser sur la hype grandissante du catch professionnel.

 
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Résultat, le film n'a décemment pas fait péter la carrière du Hulkster et pire, il donne une image méchamment ringarde du catch pro (Hogan à un move set encore plus basique qu'un débutant des rings), au sein d'un sommet de nanardise absolu où tous les coups sont permis, surtout les plus mauvais.
Montrant le catch comme de la boxe professionnelle - un champion du monde dont les matchs sont retransmit en ppv -, l'histoire furieusement limitée et prétexte du film suit donc celle de Rip (R.I.P., tout un symbole), la plus grande star du business, qu'essaye de faire signer Brell (qu'il faut prononcer Brême, tout un symbole bis), pdg d'une grosse chaîne du câble qui aimerait bien profiter des audiences de dingue du bonhomme quand il se présente sur le ring.
Et le dit Brell est capable de tout : lui envoyer ses sbires pour le tabasser dans un hangar, faire en sorte qu'une collaboratrice le séduise (pas de bol, elle va tomber in love de Rip... comment on ne sait pas), kidnapper la famille du héros et même créer une fédération concurrente en mode " bar fight ", dans laquelle il propulsera au firmament Zeus, une montagne de muscle qui ne sait que grogner et dire son nom - Groot avant l'heure -, un plus quand on a un Z tatoué sur le front...
Et tout ça n'est rien comparé à toutes les pépites que réserve ce monument du vulgaire, entre des scènes de malaise immense (un chauffeur pas gentil qui se chie dessus par peur, une nuit un brin romantique dans un hôtel, du bar fight fini à la pisse, un frère devenu paraplégique pour la beauté d'un main event sans que la justice ne s'en mêle,...), des péripéties grotesques et une caractérisation des personnages effrayante de bêtise, le tout saupoudré d'un humour encore plus foireux qu'une comédie familiale made in Gulli sous cocaïne.

 
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Le pire dans tout ça, c'est que même si c'est nul à chier et bête comme ses pieds, on en redemanderait presque tant on se délecte de voir Hogan cabotiner comme un malade avec un sourire en coin (il est un piètre acteur hors du ring, et on est tous persuadé qu'il le sait), de le voir jouer du muscle comme si c'était un super-héros du pauvre, tant on adore voir le génial Kurt Fuller jouer les crevures sans limites mais surtout, parce qu'on rit comme des baleines devant le ridicule involontaire de la quasi intégralité du métrage, véritable véhicule à une connerie résolument culte pour faire d'Hulk Hogan la star du grand écran qu'il ne sera jamais (il ne sera même pas une star du petit écran non plus, avec la fugace Caraïbes Offshore, passée un temps sur M6 et au générique vraiment génial).
Si on ne boude absolument pas notre plaisir devant les nanars des 80's - qui ont aussi fait le sel de cette époque béni -, il ne faut donc absolument pas le faire devant l'un de ses plus beaux représentants, une péloche jouissivement mauvaise sur tous les bords de sa pellicule, et c'est tout ce qui en fait sa magie.


Jonathan Chevrier


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