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[CRITIQUE] : The Boy Who Harnessed The Wind


Réalisateur : Chiwetel Ejiofor
Acteurs : Maxwell Simba, Chiwetel Ejiofor, Aïssa Maïga, ...
Distributeur : Netflix France
Budget : -
Genre : Drame
Nationalité : Américain, Malawites, Français, Britannique
Durée : 1h53min

Synopsis:
Contre toute attente, un jeune Malawite de 13 ans invente un système ingénieux pour sauver sa famille et son village de la famine.
Inspiré de l'histoire vraie de William Kamkwamba et adapté de son roman best-seller.




Critique :



Sans l'ombre d'un doute, Chiwetel Ejiofor est l'un des comédiens les plus talentueux et mésestimés du moment, un performeur d'exception aussi discret qu'il est d'une justesse rare à l'écran, même quand il se laisse aller à squatter quelques blockbusters pas toujours recommandables.
Le voir passer pour la première fois derrière la caméra à donc quelque chose de profondément excitant, surtout que le bonhomme ne se donne pas une tâche facile en adaptant lui-même le très beau roman autobiographique The Boy Who Harnessed The Wind de William Kamkwamba, pour lequel il s'offre même un second rôle de choix.
Formidable leçon de vie et d'humanité, l'histoire du roman, et celle du film qui l'adapte au pied de la lettre, suit au Malawi, le destin bouleversant et inspirant de William, jeune adolescent de 13 ans qui, contraint de quitter l'école la faute à un retard de paiement (ses parents font tout pour joindre les deux bouts tant bien que mal, et malgré des soucis financiers, ils placent l'éducation de leurs enfants comme une priorité majeure), va tout faire pour aider non seulement sa famille, mais également une communauté en proie à la famine, par la force de son ingéniosité sans bornes.




Réussissant l'équilibre précaire mais incroyablement sincère, de rendre son film aussi bien adulte qu'enfantin sans ne jamais renier le sens de la dure réalité, Ejiofor, malgré une inexpérience évidente derrière la caméra, fait de son premier long un sommet de charme et d'émotion, un beau drame certes incroyablement classique dans sa forme, mais infiniment touchant et entraînant tant il se défait de plusieurs facilités avec panache (notamment ne pas toujours faire parler ses personnages en anglais).
Prenant son temps pour rendre son voyage initiatique et fantastique d'un gamin génial passant de simple ado enjoué à un véritable héros philanthropique, aussi émotionnellement juste (une nécessité évidente vu le sujet) que d'un enthousiasme férocement contagieux, offrant un portrait passionnant de l'Afrique rurale (entre tradition et modernité, avec des personnages hantés et complexes) sans ne jamais nuancer la noirceur réelle et brutale qui frappe le Malawi (la crise alimentaire du début des années 2000, loin d'être réglée même aujourd'hui), Chiwetel Ejiofor fait de son premier essai un poignant moment de cinéma entre résilience et espoir.


Jonathan Chevrier 



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