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[PEAK TV] : #2. A Young Doctor’s Notebook : The - not so - Good Doctor





La production télévisuelle américaine n’a jamais était aussi folle en termes de quantité, mais également de qualité. Malheureusement, dans cette déferlante, beaucoup de séries ne parviennent pas à avoir l’exposition qu’elle mérite. Pire encore, cette époque qu’on appelle la Peak TV semble ne pouvoir être dédiée qu’aux nouvelles productions, à tel point qu’on oublie que la série n’est pas apparue avec Netflix. Alors avec cette chronique, je vous propose de faire un pas de côté, délaisser les évidences pour mettre en lumière des séries moins connues, elles sont d’aujourd’hui ou pas, brèves ou pas, mais mérite votre attention.


A Young Doctor’s Notebook – The -not so- Good Doctor

Parfois débuter une série ne tient a pas grand-chose. Ici, deux noms ont suffi à me convaincre de me lancer dans cette — petite — aventure. John Hamm et Daniel Radcliffe. L’un fume des clopes comme personne, alors que l’autre se maintient admirablement bien sur un balai volant. Mad Men. Harry Potter. Deux œuvres, deux acteurs, réunis donc au sein de ce projet foutrement déjanté.
Alors pour le coup, A Young Doctor’s Notebook est une série brève, 8 épisodes — de 25minutes environ — étalaient sur deux saisons de 2012 à 2013. L’histoire — adapté d’un roman — suit le Dr Mikhail Bulgakov sur deux lignes temporelles s’entremêlant. D’un côté, Daniel Radcliffe campe la version jeune de ce médecin, en pleine Révolution russe il se retrouve à gérer un hôpital perdu au milieu de nulle part. De son côté, John Hamm incarne la version âgée du personnage, qui tente de conseiller son jeune lui dans une veine tentative de rattraper ses erreurs commises.



Napper d’une ambiance singulière tenant par moment du « A Christmas Carol » de Dickens, A Young Doctor’s Notebook s’apprivoise comme un immense huis clos faisant glisser la série dans un esprit très théâtral. Renforcé par la construction même du show, en effet, l’inexpérimenté Dr Mikhail Bulgakov doit composer avec une petite troupe de personnages, un brin farfelus, vouant un véritable culte à son prédécesseur. Tout ce microcosme va ainsi devoir venir à bout de situations souvent ubuesques.
Car, la médecine de Mikhail est comment dire... approximative. Soucieux de se faire bien voir de son personnel, il se donne des airs d’érudit aux cours de diagnostic hasardeux. De façon assez simple, la douleur d’une jambe s’achève souvent en une amputation faite maison. Une grande partie de la cocasserie du show repose sur la jeunesse du personnage que campe admirablement bien Daniel Radcliffe. Épisodiquement sanglante, la série peut facilement retourner l’estomac, mais elle manie l’humour noir de façon jubilatoire. Dans le même temps, les scénaristes cultivent l’art du dialogue. C’est bien entendu, les échanges entre les deux versions de Mikhail qui sont le nœud de la série ; ceux-ci sont d’un beau raffinement à la fois désopilant, extravagants et philosophiques.
Mais, derrière son aspect « bulle », A Young Doctor’s Notebook n’édulcore rien du quotidien de ses personnages, l’âpre réalité de l’époque ou la médecine est limité et toute opération est un risque. Loin d’éluder la racine même de son récit, l’addiction, la série nous confronte aux prises de morphine et a l’impuissance du Mikhail du futur pour endiguer ses erreurs du passé, apportant à l'ensemble une émotion. Lentement, la série glisse de l’ubuesque à la mélancolie, et parvient à montrer l’étendue des talents de ses comédiens passant avec aisance d’un ton à l’autre.



Daniel Radcliffe. John Hamm. Du sang. Du caustique. Du froid. Du singulier, ai-je besoin de continuer à énumérer infiniment les raisons qui font de A Young Doctor’s Notebook un petit bijou ignoré ? Une dernière chose, peut-être, avec 8 épisodes d’une vingtaine de minutes ne serait-il pas criminel de ne pas laisser une chance à cette série ? Je vous laisse sur cette interrogation à laquelle vous trouverez, j’en suis sur, la réponse adéquate.



Thibaut Ciavarella

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