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[CRITIQUE] : Casse-Noisette et les Quatre Royaumes


Réalisateur : Lasse Hallström et Joe Johnston
Acteurs : Mackenzie Foy, Keira Knightley, Helen Mirren, Morgan Freeman, Jayden Fowora-Knight, ...
Distributeur : The Walt Disney Company France
Budget : -
Genre : Fantastique, Famille
Nationalité : Américain
Durée : 1h39min

Synopsis :
Tout ce que souhaite Clara, c’est une clé. Une clé unique en son genre, celle qui ouvrira la boîte contenant l’inestimable cadeau que sa mère lui a laissé avant de mourir. À la fête de fin d’année organisée par son parrain, Drosselmeyer, Clara découvre un fil d’or qui la conduit jusqu’à cette précieuse clé … mais celle-ci disparaît aussitôt dans un monde étrange et mystérieux. C’est dans ce monde parallèle que Clara va faire la connaissance d’un soldat nommé Phillip, d’une armée de souris, et des souverains de trois Royaumes : celui des Flocons de neige, celui des Fleurs et celui des Délices. Pour retrouver cette clé et restaurer l’harmonie du monde, Clara et Phillip vont devoir affronter la tyrannique Mère Gingembre qui vit dans le quatrième Royaume, le plus sinistre d’entre tous…



Critique :

Féru de danse classique ou non, le ballet Casse-Noisette est indémodable. Nous avons tous entendu les merveilleuses musique de Tchaïkovski (beaucoup utilisé dans les publicités aux périodes de Noël). Ce conte, écrit par Hoffman a été adapté de nombreuses fois. En littérature, par Alexandre Dumas. En ballet, par Piotr Tchaïkovski et Marius Petipa. Et surtout en œuvres audiovisuelles, avec de nombreux films d’animation, dont un célèbre de Barbie (le meilleur film Barbie, on va pas se le cacher). Chaque adaptation apporte une nouvelle relecture. Ce Casse-Noisette et les quatre royaumes ne fait pas exception. Précédé par une production absolument chaotique, pas aidé par une promotion plutôt timide, le film a été reçu moyennement aux Etats-Unis. Si l’on peut partager quelques réserves, le film se révèle moins catastrophique que prévu.



C’est une grande première que de voir au même niveau sur les affiches le réalisateur “officiel" et le réalisateur des reshoots. Lasse Hallström partage donc l’affiche avec Joe Johnston, directeur artistique de la première trilogie Star Wars et de deux Indiana Jones, réalisateur de Jumanji, de Chérie, j’ai rétrécie les gosses, de Captain America : First Avenger (rien que ça). Le monsieur a donc plus que prouvé qu’il pouvait maîtriser des projet de grande envergure, des effets spéciaux ambitieux. Le chaos de la production se ressent malheureusement. Particulièrement au début du film, avec une entrée en matière beaucoup trop mécanique, qui se contente de se dépêcher de rentrer dans le fantastique, au lieu de creuser les personnages, surtout celui de Clara. Le découpage laisse peu de temps au spectateur de découvrir son caractère, ses aptitudes. Mais heureusement, une fois dans le monde féerique, Clara se montre une véritable héroïne badass, à la fois courageuse et intelligente. Cette fois-ci, c'est Clara la princesse, celle qui gouverne le royaume et non le fameux casse-noisette du titre (un prince emprisonné dans le jouet dans le ballet). S'il prête encore son nom au titre, Phillip n'est pas le personnage principal, relégué en second rôle et soutien de l’héroïne.



Malgré ses défauts, il ne faut pas enterré Casse-Noisette et les quatre royaumes dans la catégorie  "raté”. Si le film, à l’instar du ballet, creuse les thématiques de la sortie de l’enfance vers le monde des adultes et du fait de vouloir rester à tout prix dans sa bulle, il va plus loin cependant en abordant le deuil et la difficulté de fêter Noël dans ce cas-là. Il a une approche sincère et le film essaye de montrer l’émotion visuellement. Si les quatre royaumes paraissent aussi superficiels, c’est qu’ils le sont. Tout paraît forcé, figé dans une candeur et une félicité qui est tout sauf naturelle. La direction artistique soignée aide à le montrer, grâce à différentes techniques. C’est cette capacité à rendre crédible la fantaisie avec des vrais décors et de le mélanger à des mouvements numériques qui font la force du film. Et si tout paraissait faux, c’est parce qu’il l’est finalement. Ne pas vouloir fêter Noël, laisser la place à la tristesse, au changement, au vide, c’est cela faire son deuil.



Casse-Noisette souffre d’une genèse bancale, il ne creuse pas assez loin son ambition. Cependant, le film offre une véritable émotion, un vent frais de sincérité, de féerie qui fait du bien.


Laura Enjolvy


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