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[CRITIQUE] : The Spy Gone North


Réalisateur : Yoon Jong-bin
Acteurs : Jung-Min Hwang, Sung- min Lee, Ji-hoon Ju,...
Distributeur : Metropolitan FilmExport
Budget : -
Genre : Action, Espionnage, Drame.
Nationalité : Sud-coréen
Durée : 2h25min.

Synopsis :
Séoul, 1993. Un ancien officier est engagé par les services secrets sud-coréens sous le nom de code "Black Venus". Chargé de collecter des informations sur le programme nucléaire en Corée du Nord, il infiltre un groupe de dignitaires de Pyongyang et réussi progressivement à gagner la confiance du Parti. Opérant dorénavant en autonomie complète au coeur du pays le plus secret et le plus dangereux au monde, l’espion "Black Venus" devient un pion dans les tractations politiques entre les gouvernements des deux Corées. Mais ce qu’il découvre risque de mettre en péril sa mission et ce pourquoi il a tout sacrifié.



Critique :

Entre Cannes et le cinéma Coréen, c'est une belle histoire d'amour qui ne se contredit pas mais surtout, qui brille de mille feux tant les liens de cette étroite collaboration nous réserve une pluie de péloches absolument incroyables.
Et en 2018 encore une fois, ce ne sera ni le chef-d'oeuvre Burning, ni le très réussi The Spy Gone North qui contredira cela, même si le second s'est vu offrir une projection en séance de minuit un poil inadéquat tant le film Yoon Jong-bin (The Unforgiven, Nameless Gangster), n'a rien d'une péloche fantastique et encore moins d'une bande horrifique, même s'il est s'inspire d'une histoire vraie qui fait franchement froid dans le dos...



Péloche d'espionnage suivant le parcours tortueux d’un agent des services de renseignements sud-coréens (formidable Hwang Jung-ming, vu en mars dernier dans le jouissif Battleship Island) envoyé jouer les taupes chez l'ennemi du Nord, histoire de récolter des informations sur le programme nucléaire de Kim Jong-il (montré comme un vilain Bondiesque bigger than life); Gonjack - titre en v.o - est un sommet de thriller cérébral et intense, une oscultation complexe et loin d'être binaire certes très bavard (mais surtout très informatif) et un poil étiré sur la longueur - près de 2h30 au compteur - mais qui a le mérite de constamment replacer le conflit géopolitique Coréen (plus souple depuis peu) à hauteur d'hommes.



Une vision qui ressemble sensiblement d'ailleurs à celle opéré autant par Park Chan-wook avec JSA (ressorti tout récemment) que le roi Steven Spielberg - et les frangins Coen au scénario - avec le merveilleux Le Pont des Espions, Jong-bin plaçant ici deux héros empathiques confrontés au désastre collatéral de l'humanité et son besoin vitale de réunification, face aux basses manipulations des hommes de pouvoir.
Une oeuvre froide et volontairement old school, il est vrai pas toujours abordable mais in fine férocement recommandable et passionnante.


Jonathan Chevrier