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[CRITIQUE] : Meurs, Monstre, Meurs



Réalisateur : Alejandro Fadel
Acteurs : Victor Lopez, Esteban Bigliardi, Jorge Prado,...
Distributeur : UFO Distribution
Budget : -
Genre : Thriller.
Nationalité : Argentin, Français.
Durée : 1h49min.

Synopsis : 

Dans une région reculée de la Cordillère des Andes, le corps d’une femme est retrouvé décapité. L’officier de police rurale Cruz mène l’enquête. David, le mari de Francisca, amante de Cruz, est vite le principal suspect. Envoyé en hôpital psychiatrique, il y incrimine sans cesse les apparitions brutales et inexplicables d’un Monstre. Dès lors, Cruz s’entête sur une mystérieuse théorie impliquant des notions géométriques, les déplacements d’une bande de motards, et une voix intérieure, obsédante, qui répète comme un mantra : “Meurs, Monstre, Meurs”… 




Critique :


On avait laissé le cinéaste argentin Alejandro Fadel en 2012 avec le plus où moins réussi The Wild Ones/Los Savajes, western (très) languissant et sensorielles sur une génération perdue engluée dans des terres argentines rarement aussi écrasante et animale; une chronique radicale, épurée et parfois même brutale, face à laquelle le manque d'empathie et l'ennui poli pointaient parfois (honteusement) le bout de leur nez.




Pas de quoi nous faire attendre avec une excitation plus imposante, l'arrivée de son nouveau long-métrage, même dans le cadre luxuriant de l'Étrange Festival.
Et pourtant, Meurs, Monstre, Meurs, s'avère au final une petite claque épurée comme on n'en attendait plus, esthétiquement renversante (sauf, SPOILERS, pour ce qui est du monstre justement mentionné dans le titre).

Joli thriller gore et baroque au cadre sauvage - la Cordillère des Andes -, décorum aussi hostile et mystérieux qu'il est sujet à tous les possibles pour les imaginations fertiles (du pain béni donc pour les amateurs de cinéma de genre), glissant peu à peu vers le polar noir articulé autour d'une intrigue labyrinthique et surnaturelle volontairement nébuleuse - " Lynchiesque " serait plus juste -; le second long de Fadel, dont le mélange des genres trouble autant qu'il séduit, est une expérience sensorielle et émotionnelle étonnamment hypnotique ou chacun des personnages se trouvent confronté autant à un véritable monstre, qu'à leur propre monstruosité - horrible au possible.





Abstrait, opaque - trop peut-être - et totalement engoncé dans les limbes (à la limite de la folie),  Meurs, Monstre, Meurs, solidement charpenté et incarné, aurait certainement mérité un poil plus d'enjeux où même de maitrise dans son dernier tiers.
Dans l'état, on a clairement droit à une belle petite séance somnambulique et envoûtante.


Jonathan Chevrier