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[CRITIQUE] : Un Raccourci dans le Temps


Réalisateur : Ava DuVernay
Acteurs : Storm Reid, Oprah Winfrey, Reese Witherspoon, Mindy Kaling, Chris Pine, Gugu MBatha-Raw, Zach Galifianakis, Michael Pena, Helena Bonham Carter, Levi Miller,,..
Distributeur : The Walt Disney Company France
Budget : -
Genre : Fantastique, Famille.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h50min.

Synopsis :
Comme la plupart des collégiens, Meg Murry manque d’assurance et tente de trouver sa place. Très intelligente (ses parents sont des scientifiques mondialement connus), elle possède - tout comme son petit frère Charles Wallace - un don rare qu’elle ne n’a pas encore exploité. La disparition inexpliquée de son père va l’amener à faire la connaissance de trois guides – Mme Quidam, Mme Qui, Mme Quiproquo– venues sur Terre pour l’aider à le retrouver. Accompagnés de Calvin, un camarade de classe,  ils trouvent au cours de leur quête un raccourci spatiotemporel les entraînant vers des mondes insoupçonnés sur lesquels règne un personnage maléfique… 



Critique :




Qu'on se le dise et avant même sa vision, Un Raccourci dans le Temps était, comme Tomorrowland - A la Poursuite de Demain, de ses divertissements familiaux que l'on désire défendre coûte que coûte, autant pour les talents impliqués que pour la poésie évidente qui se dégage d'une histoire que l'on peut décemment affirmer comme inadaptable - le roman éponyme de Madeleine L’Engle - et encore plus à une heure où le mot blockbuster se doit de très (trop ?) souvent rimer avec production régressive et peu réflexive.



Mais si le film de Brad Bird brillait autant par sa complexité que par la nostalgie touchante qui s'en dégageait, difficile en revanche de retirer quelque chose de franchement convaincant de celui signé par la talentueuse Ava DuVernay (officiellement la troisième femme de l'histoire du cinéma à s'être vu confier un film budgété à plus de 100M$).
Adaptation très libre du roman d'origine qui peine tout du long à masquer la vacuité de son entreprise en s'autorisant autant de libertés que de raccourcis à la limite du discutable, A Wrinkle in Time en v.o, ne rend jamais vraiment justice à l'idéologie poignante (et férocement naïve également) ni même aux belles envolées fantastico-colorées de son histoire, et se perd dans une accumulation de discours ennuyeux et moralistes à souhait, à peine bousculés par une pluie de CGI tous plus foireux les uns que les autres (WETA Digitals aux commandes pourtant), rendant encore plus artificiel un message qui n'avait pas vraiment besoin de cela pour se plomber par lui-même.



Pire, outre une mise en scène peu inspirée, aucun des comédiens prestigieux du casting (ni même la jeune vedette Storm Reid, attachante mais dont le surjeu est vite agaçant), n'arrivera réellement à tirer son épingle du jeu, ni à relever ce qui n'est au final qu'un énième ratage à la Alice aux Pays des Merveilles prônant l'acceptation de soi, l'amour, l'entraide et le (bon) vivre ensemble, dans un Gloubi-boulga touristique au pays du fond vert.
Singulier, rarement enchanteur (il y avait matière pourtant), bancal (le scénario ne va ni au bout de ses idées, ni même au bout de son histoire tout court) et s'offrant involontairement quelques moments de cinéma franchement gênant, Un Raccourci dans le Temps est un fascinant ratage, indigeste et ennuyeux, qui aurait pu (dû ?) compter dans les productions Disney de ses dernières années, mais qui se condamne lui-même à rejoindre ses camarades John Carter et autres Lone Ranger, il est vrai plus ambitieux et défendable au fil du temps. 

Jonathan Chevrier


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