[CRITIQUE] : Maryline
Réalisateur : Guillaume Gallienne
Acteurs : Adeline D'Hermy, Vanessa Paradis, Alice Pol, Eric Ruf,...
Distributeur : Gaumont Distribution
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Français
Durée : 1h47min
Synopsis :
Maryline a grandi dans un petit village. Ses parents ne recevaient jamais personne et vivaient les volets clos. À 20 ans, elle "monte à Paris" pour devenir comédienne. Mais, elle n'a pas les mots pour se défendre. Elle est confrontée à tout ce que ce métier et le monde peuvent avoir d'humiliant mais aussi de bienveillant. C'est l'histoire d'une femme, d'une femme modeste, d'une blessure.
Critique :
#Maryline ou une épopée tragique et mélancolique sur une femme courage, bouffée par le monde et son rêve de cinéma, porté par le regard sincère et bienveillant d'un Guillaume Gallienne joliment sensible— FuckingCinephiles (@FuckCinephiles) November 13, 2017
Notre avis : https://t.co/66P9MJSrCf
On ne reviendra pas sur la qualité indéniable du premier passage derrière la caméra de l'excellent Guillaume Gallienne, Les Garçons et Guillaume, à Table !, merveilleux récit autobiographique aussi hilarant que touchant, adoubé autant par le septième art hexagonal que par le public dans les salles obscures.
Le plus difficile pour le bonhomme restait donc maintenant de revenir avec une seconde péloche, celle de la " confirmation ", et toujours dans le même esprit de psychanalyse cinématographique - mais plus la sienne -, il nous revient avec le bien nommé Maryline; épopée tragique et mélancolique d'une wannabe actrice dans le Paris des 80's.
Et on est sincèrement touché par cette odyssée chaotique, entre réalité et fiction, d'une jeune femme naïve, quittant sa province natale pour monter vers la capitale et réaliser son rêve de cinéma (et le prénom prophétique Maryline, prend de facto tout son sens), avant de se faire broyer les ailes par un envers du décor cruel et propice aux humiliations diverses.
On se laisse porter par le regard sincère et bienveillant d'un Gallienne sensible se posant comme le porte-voix de ses âmes bouffées par l'industrie du cinéma, même quand celui-ci masque volontairement la déchéance de son empathique héroïne (magnifique Adeline D'Hermy), pour lui préférer une renaissance salvatrice grâce à quelques êtres bienveillants.
Alors tant pis si les quelques longueurs qui émaillent son portrait vibrant d'une femme courage, doublé à une mise en scène un poil trop théâtralisé, viennent entacher un brin la vision de ce second essai (pour diverses raisons, on lui préfèrera clairement son premier film), Maryline n'en est pas moins un beau film poétique et émouvant, une vraie prise de risque de la part d'un cinéaste sensible et loin d'être décidé à être engoncé dans le cadre restreint de la comédie populaire.
Vivement la suite donc.
Jonathan Chevrier