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[CRITIQUE] : Le Château de Verre


Réalisateur : Destin Cretton
Acteurs : Brie Larson, Woody Harrelson, Naomi Watts, Ella Anderson, Max Greenfield,...
Distributeur : Metropolitan FilmExport
Budget : -
Genre : Drame, Biopic.
Nationalité : Américain.
Durée : 2h08min.

Synopsis :
Jeannette Walls, chroniqueuse mondaine à New-York, a tout pour réussir et personne ne peut imaginer quelle fut son enfance. Elevée par un père charismatique, inventeur loufoque qui promet à ses enfants de leur construire un château de verre mais qui reste hanté par ses propres démons, et une mère artiste fantasque et irresponsable, elle a dû, depuis son plus jeune âge, prendre en charge ses frères et sœurs pour permettre à sa famille dysfonctionnelle de ne pas se perdre totalement. Sillonnant le pays, poursuivis par les créanciers, et refusant de scolariser leurs enfants, les Walls ont tout de même vécu une vie empreinte de poésie et de rêve, qui a laissé des marques indélébiles mais qui a créé des liens impossibles à renier.



Critique :


Brie Larson... si pour beaucoup ce doux petit nom ne dit pas grand chose (shame on you !), pour les cinéphiles purs et durs en revanche, il est synonyme d'exception depuis un bon bout de temps tant elle est - à l'instar de Jennifer Lawrence, Alicia Vikander et Emma Stone -; l'incarnation séduisante et talentueuse du Hollywood de demain.
Et tout comme les trois actrices nommées plus haut, il suffit qu'elle pointe le joli bout de son nez pour faire craquer tout son monde.
Que ce soit dans la glorieuse sitcom Community, en ex-petite amie de Michael Cera dans le délirant et mésestimé Scott Pilgrim vs The World, en mère courage du so cute Jacob Tremblay dans Room (oscar à la clé) ou en femme fatale dans le jouissif Free Fire; partout ou elle passe, la belle Brie ne laisse personne indifférent.


Après un début d'année ciné 2017 plutôt chargé (Kong : Skull Island, Free Fire), la voilà de retour en ces dernières heures de septembre avec le très attendu Le Château de Verre, nouveau long-métrage de Destin Cretton (qui lui avait offert l'un de ses plus beaux rôles dans le douloureux States of Grace), drame familial basé sur les mémoires de la chroniqueuse mondaine Jeannette Walls.
En s'attachant au destin de la jeune femme sur deux temporalités bien distinctes (le présent, absolument anecdotique, et son enfance), Cretton s'échine à croquer une critique plus ou moins acerbe des dérives du capitalisme, aux féroces similarités avec le brillant Captain Fantastic de Matt Ross.Si le second incarnait une fable utopiste fantasmée et légère sur le vivre ensemble façon feel good movie/road movie dynamique et moraliste - sans être barbant ni trop dérangeant -, questionnant avec humour sur les conséquences d'une extraction extrême avec des personnages savamment complexes; le premier, lui aussi flanqué d'une famille dysfonctionnelle - mais bien moins attachante -, mise trop lourdement sur la carte du drame indépendant, dans ses qualités comme ses nombreux défauts.


Là ou les aventures de la famille de papa Viggo nous passionnaient sans forcer, difficile en revanche, de suivre avec autant d'intérêt celle bien moins épique de la " Woody's Family ", dominé par un Géo Trouvetout aussi charismatique qu'il est alcoolique et colérique, seul personnage qui semble réellement avoir d'intérêt aux yeux du cinéaste (Naomi Watts est transparente dans la peau d'une mère institutrice/artiste dans l'âme).
Campé avec prestance par un Woody Harrelson des grands jours (l'un des acteurs les plus mésestimés de sa génération), sorte de Doc Jekyll et Mr Hyde dont le mantra est l'autonomie coûte que coûte, l'acteur donne vie à cette réflexion sans le moindre misérabilisme, sur la quête de liberté - impossible - et la manière d'éduquer nos enfants dans le monde contemporain; totalement plombé par des bons dans le temps rarement maitrisé.
Quand le fil narratif suit Walls adulte (Brie Larson n'est d'ailleurs pas assez présente), le personnage, empathique dans sa version enfantine (parfaite Ella Anderson), ne parvient jamais attachante, même si le cinéaste pointe furieusement du doigt comment le traumatisme d'une enfance atypique et abusive, peut marque une existence à jamais.


Chronique bouleversante qui n'accuse rien ni personne, aussi noble et touchant qu'il est plombé par toutes ses maladresses (notamment un final faussement positif, censé réhabiliter les choix d'éducation du père de Walls) et une écriture un poil bancale (notamment dans la caractérisation des personnages), Le Château de Verre est un mélodrame attachant sur le passage à l'âge adulte, un road movie intense à la fois sensible et nuancé tout autant que brouillon et prévisible.
Un excellent exercice même si on lui préfèrera - évidemment - le bien plus grisant (pertinent ?) Captain Fantastic...


Jonathan Chevrier



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