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[CRITIQUE] : La Tour Sombre


Réalisateur : Nikolaj Arcel
Acteurs : Idris Elba, Matthew McConaughey, Tom Taylor, Jake Chambers, Claudia Kim, Abbey Lee, Kathryn Winnick, Dennis Haysbert, Jackie Earle Haley,...
Distributeur : Sony Pictures Releasing France
Budget : -
Genre :  Fantastique, Western, Aventure.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h34min.

Synopsis : 
Désireux de se venger du mystérieux Homme en noir, le Pistolero Roland Deschain erre dans un monde ressemblant au Far West, à la recherche de la légendaire Tour Sombre, qu'il espère capable de sauver son monde qui se meurt.
D'après la série de romans de Stephen King.



Critique :



De sa production houleuse en passant par sa recéption glaciale outre-Atlantique par une critique US particulièrement affutée cet été; La Tour Sombre, dernière adaptation en date sur grand écran d'une oeuvre phare du maître Stephen King, a tout de la production maudite jusqu'au bout de la pellicule - et le mot est faible.



Et maudit, le film l'est indiscutablement, tout en incarnant un divertissement suffisamment bandant à l'image, pour contenter des spectateurs pas forcément bien servis en ce début de mois d'août, mis à part la (grosse) claque La Planète des Singes : Suprématie.
Prenant appuie sur l'une des oeuvres majeures du King, porté par un univers d'une richesse folle brassant une multitude de genre avec une maestria incroyable (l'héroïc fantasy, le western, le fantastique, le post-apocalyptique,...), le pavé The Dark Tower était une entreprise bien trop colossale pour être pleinement satisfaisante sur grand écran, et encore plus réduite à une durée plus que ridicule (1h35), et flanqué entre les mains d'un Nikolaj Arcel n'ayant rien prouvé ou presque jusqu'alors.
Exit la pertinence, bonjour la mise en abyme expéditive au sein d'une péloche puisant allègrement dans toutes les aventures écrites (huit au compteur) du pistolero, tout en offrant de nombreuses références aux autres écrits de l'écrivain.



Un choix osé, qui permet non seulement à Arcel d'éviter une longue introduction tout en simplifiant à l'extrême la densité d'un univers ici complètement dénaturé, ouvrant autant de pistes passionnantes (les multiples mondes que l'on rêve déjà d'arpenter) que de maladresses scénaristiques à la limite du supportable (peu de personnages à l'écran, et on balance une tonne de dialogues pour combler les trous de l'histoire); et faisant indubitablement basculer La Tour Sombre du statut de potentielle référence fantastique à celle, plus réductrice, de série B prenante mais point marquante.
Survolant tout du long la formidable mythologie de l'oeuvre originale pour incarner une introduction en bon et du forme à un univers qui devrait pleinement s'exprimer sur le petit écran - sauf renversement de dernière minute -, porté par un rythme soutenu (logique), une B.O au poil (Junkie XL à son meilleur après Batman v Superman) et des SFX élégants qui masquent l'aspect un poil cheap des décors; le film de Arcel - pas forcément habile caméra au poing - vaut avant tout et surtout pour la partition impliquée d'un Idris Elba au charisme animal, parfait dans la peau du pistolero Roland Deschain.



Sobre et imposant face à un Matthew McConaughey qui cachetonne gaiement en sorcier vicieux, il est la glue qui fait tenir en place une aventure attractive qui aurait mérité un bon bout de gras en plus (une bonne demi-heure pour étendre un minimum l'intrigue et la description des personnages), pour prétendre à être plus qu'un simple blockbuster estival à peine au-dessus de la mêlée grâce à son univers et sa mythologie grisante.
Papy King méritait mieux, et les talents impliqués également.


Jonathan Chevrier