[CRITIQUE] : The Last Girl - Celle qui a tous les dons
Réalisateur : Colm McCarthy
Acteurs : Sennia Nanua, Gemma Arterton, Paddy Considine, Glenn Close,...
Distributeur : La Belle Company
Budget : -
Genre : Thriller, Drame, Epouvante-Horreur.
Nationalité : Britannique, Américain.
Durée : 1h52min.
Synopsis :
Au fin fond de la campagne anglaise, une base militaire héberge et retient prisonniers un groupe d’enfants peu ordinaires qui, malgré le fait d’avoir été infectés par un agent pathogène « zombie » qui a décimé la planète, demeurent capables de penser et de ressentir des émotions. Lorsque la base est attaquée, Melanie, qui semble être la plus surdouée d’entre eux, réussit à s’échapper en compagnie de son professeur, de deux soldats et d’une biologiste qui ne voit en elle qu’un cobaye indispensable à la découverte d’un vaccin. Dans une Angleterre dévastée, Melanie doit découvrir qui elle est vraiment et décider ainsi de son propre sort comme celui de l’humanité tout entière.
Critique :
Même s'il est très (trop ?) référencé,#TheLastGirl est un envoûtant thriller/drame qui détonne par son approche originale du film de zombies— FuckingCinephiles (@FuckCinephiles) 18 juin 2017
Comme à une époque pas si lointaine - et finalement loin d'être révolue - ou les vampires faisaient leur loi autant sur le petit que sur le grand écran, les zombies sont désormais le phénomène de mode (un peu en perte de vitesse, il est vrai) à décliner à toutes les sauces possibles, même les plus indigestes.
Difficile du coup, de se démarquer au milieu d'une pluie de propositions diverses, totalement vampirisée par la référence The Walking Dead.
Si Danny Boyle avait bousculé le genre canonisé par la légende George Romero (mais aussi tout le cinéma fantastique british, définitivement revenu de l'au-delà depuis), avec son merveilleux 28 Jours Plus Tard au début des années 2000, on ne peut pas réellement dire que Colm McCarthy (l'inédit Outcast) en a fait de même avec son The Last Girl - Celle qui a tous les dons, aussi singulier et réussi soit-il; adaptation appliquée du roman The Girl with All the Gifts (titre en v.o) de M.R. Carrey.
Louchant généreusement sur le brillant Je suis une Légende - dans son dernier acte - mais surtout sur le chef d'oeuvre vidéoludique The Last of Us (autant pour son ambiance et ses décors, que pour l'origine de son virus, mais pas uniquement...), le second film de McCarthy détonne en revanche, pour son point de vue étonnant : prendre fait et cause d'une gamine aussi touchante qu'attachante, Mélanie (formidable Sennia Nanua), infectée par l'épidémie qui contamine tout le globe, mais qui ne se transforme en bête assoiffée de sang uniquement lorsqu'elle sent l'odeur de la viande; une particularité mystérieuse qui pourrait faire d'elle, l'antidote pour éradiquer a fin du monde (coucou The Last of Us again).
Pas original donc (ça sent même salement le déjà-vu), maladroit mais sincère et prenant, The Last Girl embrasse à plein poumons la face d'ombre du conte initiatique, avec l'initiation à la dure d'une enfant/monstre follement empathique qui va devoir découvrir et assumer, sa véritable - et très dangereuse - nature, au sein d'un mélange des genres copieux (road movie, action movie, drame sensible et intime, film d'horreur pur et dur...), cochant gentiment les cases du " passage obligé " sans jamais réellement approfondir ses nombreuses sous-intrigues pourtant malines (le thème de la transmission à la nouvelle génération, notamment); ni étoffer une galerie de personnages fournit, interprété avec conviction par un casting vedette solide (la sublime Gemma Arterton en tête).
Dommage, car si McCarthy botte parfois en touche côté fond, sur la forme en revanche, il signe quelques plans joliment iconiques, et s'avère plutôt habile caméra au poing (à l'aise dans le drame, il ne se débine pas du tout dans l'action), bien aidé par un score subtil, une esthétique léchée et des CGI vraiment bien foutus.
The Last Girl - Celle qui a les tous les dons, loin de la référence qui renouvellera durablement le genre, n'en est pas moins une bonne petite série B référencé (trop ?), solide et habitée.
De quoi démarrer l'été horrifique en grande pompe, après le génial It Comes at Night...
Jonathan Chevrier