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[CRITIQUE] : Sleeping Dogs


Réalisateur : Adam Cooper
Acteurs : Russell Crowe, Karen Gillan, Marton CsokasTommy Flanagan,...
Distributeur : Amazon Prime Vidéo France
Budget : -
Genre : Thriller, Action, Policier.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h50min

Synopsis :
Un ancien inspecteur de la police criminelle ayant perdu la mémoire est contraint de résoudre un meurtre brutal et de découvrir des secrets effrayants de son passé oublié.




Lancé dans un walk of shame certes pavé de billets verts mais dont on se demande bien si une issue y est encore possible (le remake de Highlander signé Chad Stahelski où encore Nuremberg de James Vanderbilt, restent de gros points d'interrogation), Russell Crowe, qui n'a évidemment plus rien à prouver, continue gentiment mais sûrement à enchaîner les rôles les plus opposés qui soit (et les productions faisandées donc) et semble s'éclater comme jamais.

Si on l'avait laissé particulièrement inspiré il y a quelques semaines, dans le pourtant pas fifou The Exorcism de Joshua John Miller (l'éternel Homer du génial Near Dark de Queen Kathryn Bigelow), morceau d'horreur métaphysico-ronflant façon descente aux enfers sans tension et beaucoup trop familière, moins hantée qu'épouvantable et surtout définitivement moins fun qu'un L'Exorcisme du Vatican bourré jusqu'à la poire d'incohérences et de SFX foireux; le voilà déjà de retour avec une séance pas forcément plus recommandable, directement dégainée dans l'anonymat général, par une Prime Vidéo qui aligne ce type de sorties à la pelle.

Copyright Paramount Pictures Germany

Faites entrer le nouvel accusé donc, Sleeping Dogs du scénariste Adam Cooper - dont c'est le premier long-métrage -, adaptation du roman Jeux de Miroirs de E.O. Chirovici prenant les contours d'un polar psychologico-laborieux et soporifique qui vient gentiment loucher du côté du Memento de Christopher Nolan (toute propension gardée), maladroitement vissé qu'il est dans l'état d'esprit chaotique et de la mémoire endommagée d'un ancien flic, Roy Freeman, souffrant de la maladie d'Alzheimer (pas la raison de son licenciement, dû à un accident de la route en état d'ivresse) et patient d'un traitement expérimental, lancé à redécouverte d'une affaire de meurtre à l'enquête bâclée - le meurtre brutal d'un célèbre professeur d'université -, qu'il va tenter tant bien que mal de résoudre.

Plombé par un puzzle narratif tout en facilités et en incohérences (Freeman peut suivre des instructions complexes, mais ne se souvient même pas de son nom) quand il n'est pas tristement absurde (l'introduction nous crie littéralement au visage, que le personnage titre souffre de la maladie d'Alzheimer), qui n'arrive jamais réellement à densifier sa réflexion sur la mémoire et sa subjectivité, ni à rendre captivante la quête de vérité de Freeman; Sleeping Dogs ne vaut au final que pour l'engagement réel de Crowe qui, à l'instar d'un Nicolas Cage, n'a pas de mal à montrer qu'il est bien meilleur que les projets auxquels il prête sa trogne.
Pas difficile ici, en même temps...


Jonathan Chevrier