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[CRITIQUE] : Premier Contact


Réalisateur : Denis Villeneuve
Acteurs : Amy Adams, Jeremy Renner, Forest Whitaker, Tzi Ma,...
Distributeur : Sony Pictures Realeasing France
Budget : 32 000 000 $
Genre : Science-Fiction.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h56min.

Synopsis :
Lorsque de mystérieux vaisseaux venus du fond de l’espace surgissent un peu partout sur Terre, une équipe d’experts est rassemblée sous la direction de la linguiste Louise Banks afin de tenter de comprendre leurs intentions.
Face à l’énigme que constituent leur présence et leurs messages mystérieux, les réactions dans le monde sont extrêmes et l’humanité se retrouve bientôt au bord d’une guerre absolue. Louise Banks et son équipe n’ont que très peu de temps pour trouver des réponses. Pour les obtenir, la jeune femme va prendre un risque qui pourrait non seulement lui coûter la vie, mais détruire le genre humain…



Critique :




Depuis son merveilleux Incendies qui lui a permis d'être connu à l'international, le génial Denis Villeneuve est tout simplement devenu l'un des cinéastes les plus à suivre du moment, tout simplement.
Un esthète de la pellicule aussi polyvalent qu'il est insaisissable, même si son penchant pour la SF pure et dure semble délibérément se confirmer avec ces deux nouveaux projets en date, celui hautement casse-gueule de Blade Runner 2049, mais également Premier Contact donc; mélodrame fantastique sous fond d'invasion extraterrestre (et adaptée d'une nouvelle de Ted Chiang), ou une belle lettre d'amour aux cinémas de Stanley Kubrick et Steven Spielberg.



Vrai-faux blockbuster prodigieux jonglant constamment sur le fil tenu du spectacle total et du film d'auteur à forte tendance métaphysique, Arrival (en v.o) prend à bras le corps le sous-genre éculé de l'invasion extraterrestre avec un sérieux scientifique rare, posant sa caméra sur les aventures d'une experte en linguistique, le Dr Louise Banks, dont la mission est de décrypter le language et les intentions de créatures venues d'ailleurs.
À cette quête de communication/compréhension fascinante d'un potentiel envahisseur, piochant de-ci de-là dans quelques références cultissimes du genre (Alien, 2001 : L'Odyssée de l'Espace, Rencontre du Troisième Type, La Guerre des Mondes ou plus récemment Contact) et remettant littéralement en cause notre conception/appréhension de l'espace et du temps; Villeneuve s'amuse à y juxtaposer le combat intime pour la rédemption de Banks, écorchée par la perte d'un être cher.

Elle tente de retrouver gout à la vie, alors que le monde lui, s'accroche douloureusement à son existence face à un conflit interplanétaire potentiellement imminent.
Comme son brillant Enemy, le cinéaste sonde les zones d'ombres de la nature humaine et pousse une nouvelle fois son spectateur à redécouvrir encore et encore son oeuvre pour décrypter son infinie richesse tout en développant une fois encore, ses nombreuses obsessions (la notion de deuil et la cellule familiale brisée en tête).
Une oeuvre moderne refusant justement toute la modernité de son genre (le film est un contre-pied parfait au récent Independance Day : Resurgence, par exemple), pour lui préférer un traitement faussement simpliste et ordinaire, mais à la complexité renversante.



Tout en émotion et dont la tension est totalement focalisée sur la psychologie trouble d'une héroïne follement empathique (Amy Adams est magistrale tandis que Jeremy Renner, en retrait, n'en est pas moins incroyablement attachant), offrant un soin tout particulier autant à son visuel léché (les nombreux paysages sont filmés comme des tableaux naturels d'une beauté sans nom) qu'à son ambiance sonore enivrante - merveilleux score de Johan Johanssonn -; Premier Contact brasse une pléthore de genre (mélodrame, thriller surnaturel et géopolitique, science-fiction) pour mieux signer une oeuvre SF sérieuse, exigeante et humaniste sur le language, jamais redondante et encore moins prétentieuse.
Sans forcer, Denis Villeneuve un nouveau bijou cinématographique, qui viendra gentiment se caler entre ses ainés 2001 : L'Odyssée de L'Espace et Rencontre du Troisième Type.
Vivement, mais vivement, Blade Runner 2049...


Jonathan Chevrier



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