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[CRITIQUE] : War Dogs


Réalisateur : Todd Phillips
Acteurs : Jonah Hill, Miles Teller, Ana de Armas, Bradley Cooper,...
Distributeur : Warner Bros. France
Budget : -
Genre : Comédie, Drame, Guerre.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h55min.

Synopsis :
Deux copains âgés d'une vingtaine d'années vivant à Miami Beach à l'époque de la guerre en Irak, profitent d'un dispositif méconnu du gouvernement fédéral, permettant à de petites entreprises de répondre à des appels d'offres de l'armée américaine.
Si leurs débuts sont modestes, ils ne tardent pas à empocher de grosses sommes d'argent et à mener la grande vie.
Mais les deux amis sont totalement dépassés par les événements lorsqu'ils décrochent un contrat de 300 millions de dollars destiné à armer les soldats afghans.
Car, pour honorer leurs obligations, ils doivent entrer en contact avec des individus très peu recommandables… dont certains font partie du gouvernement américain…



Critique :



Et si, à l'instar d'Adam McKay l'an dernier avec le brillant The Big Short - Le Casse du Siècle, les artisans de la comédie US cherchaient eux aussi à rendre leur cinéma plus sérieux; voir même de se payer leur part du gâteau très prisé qu'incarne la course aux statuettes dorées ?
La question se pose là, surtout quand on voit le nouveau long en date de Todd Phillips, disparu des grands écrans depuis le mitigé dernier opus de sa trilogie Very Bad Trip.

Car comme McKay - toute propension gardée -, le bonhomme, roi de la comédie potache US, égratigne le sourire aux lèvres, les (grosses) zones d'ombres de l'American Way of Life, avec son bien nommé War Dogs, tout en s'attachant les services de quelques jeunes loups férocement en vues à Hollywood (Jonah Hill, déjà du Loup de Wall Street, Miles Teller et la sublime Ana de Armas); là ou le papa de Frangins Malgré Eux mettait en scène quelques-uns des meilleurs acteurs de leur génération (Steve Carell, Ryan Gosling, Brad Pitt, Christian Bale).



Inspiré d'un article du Rolling Stone datant de 2011, et lui-même traitant d'une véritable affaire bien gratinée, la péloche suit l'histoire de deux amis d'enfance, David Packouz et Efraim Diveroli, qui vont méchamment profité d'une faille dans le système fédéral du gouvernement de George W. Bush (un dispositif méconnu du gouvernement, permettant notamment à de petites entreprises de répondre à des appels d’offres du Ministère de la Défense) pour se lancer, sans aucune expérience, dans le marché du trafic d'armes.

Très vite, les deux lascars fraichement dans la vingtaine, accumulent les billets vert mais leur fiesta tournera petit à petit au drame lorsqu'ils accepteront un contrat de 300 millions de dollars destiné à fournir des armes aux soldats afghans...
Dramédie bien plus proche finalement du American Hustle de David O. Russell que du plus fantasque Le Loup de Wall Street ou même The Big Short, War Dogs privilégie l'humour et la légèreté dans sa mise en image dynamique d'une amitié haute en couleur mise à rude épreuve par la cupidité, à défaut d'incarner un véritable et sombre réquisitoire contre la marchandisation des armes et de la guerre.

S'il montre avec assiduité - malgré quelques facilités scénaristiques - l'envers du décor d'une faille accablante de l'économie de la guerre au Moyen-Orient, son message critique lui, manque réellement de force pour pleinement marquer la rétine.
Vrai/faux feel good movie surprenant et un brin vicieux, au mélange des genres assez convaincant (le drame, le thriller tendu, la comédie un brin lourde), même si un peu coincé le cul entre deux chaises avec ses atours de chronique aussi acide que moralisatrice (voix-off lourde en prime); le film détonne en revanche par la justesse de son rythme et la partition réjouissante de son duo vedette, deux escrocs pleins de panache et foutreusement ingénieux.



Plus en forme que jamais, Jonah Hill incarne avec maestria cette génération de jeunes ricains aux dents longues et sans foi ni loi, bouffant le rêve américain par les deux bouts tout en étant férocement obnubilé par l'American Dream et cette idée du " The World is Yours " - son personnage étant d'ailleurs, fasciné par Scarface.
Cupide et en complet roue libre, il est le versant sombre d'un Miles Teller au personnage attachant, volontairement en retrait (ce qui n'empêche pas son personnage de pleinement exister) et plus sage même s'il est constamment " ramené " du côté obscur par les plans de son meilleur ami.

Ils sont incontestablement les maillons forts de War Dogs, pamphlet politique timide mais solide divertissement ambiguë et prenant, jouissif sur le font tout en laissant le fâcheux arrière-gout de ne pas avoir pleinement pu user de tout son potentiel et traiter en surface un sujet autant effrayant que fascinant.
Un dessert digeste et léger après le bouillant et grisant Infiltrator de Brad Furman.


Jonathan Chevrier



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