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[CRITIQUE] : SOS Fantômes


Réalisateur : Paul Feig
Acteurs : Kristen Wiig, Melissa McCarthy, Leslie Jones, Kate McKinnon, Chris Hemsworth,...
Distributeur : Sony Pictures Releasing France
Budget : -
Genre : Aventure, Comédie, Fantastique.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h57min.

Synopsis :
S.O.S. FANTÔMES est de retour, revisité et dynamisé avec un casting féminin et de tout nouveaux personnages plus hilarants les uns que les autres. Trente ans après le raz-de-marée planétaire du premier film, le réalisateur Paul Feig nous offre sa vision rafraîchissante et ultra vitaminée de la comédie surnaturelle, avec la complicité de certaines des personnalités les plus drôles du cinéma actuel : Melissa McCarthy, Kristen Wiig, Kate McKinnon, Leslie Jones et Chris Hemsworth. Les fantômes n’ont qu’à bien se tenir !



Critique :


On le sait, ce remake/reboot n'a même pas eu besoin d'attendre son premier clap de tournage pour être féjà, sans l'ombre d'un doute, l'un des films les plus conspués et trollés de la décennie (et peut-être même plus encore).

Flanqué boulets aux pieds dans le couloir de la mort sans même avoir eu le temps de plaidé coupable ou non, cette énième preuve du manque flagrant d'inventivité qui gangrène durablement Hollywood s'attaque certainement à l'une de ses œuvres made in 80's (supposément) intouchables de trop; SOS Fantômes, le masterpiece - et meilleur film - d'Ivan Reitman.

Un sacrilège ultime même si le sympathique Paul Feig n'est décemment pas le premier metteur en scène à s'attacher à un projet voulant offrir une relecture non-désirée d'une de nos références ultimes (The Thing, Robocop, Conan le Barbare, Poltergeist, Karaté Kid... on continue ?), et remettre totalement en cause notre héritage culturel.


Un affront puissance mille qui se payait, en plus, le " culot " de surfer sur la vague en vogue du gender swap - bien initié par Feig -, soit le concept de refaire un classique du cinéma avec un point de vue contemporain et un casting vedette uniquement féminin.
La révolution féministe est en marche, certains l'accepte - dont nous - d'autres (la grande majorité, soyons honnête) pas du tout, et encore plus outre-Atlantique - mais pas que - ou la culture de la misogynie règne en maitre dans le business du septième art.

Par chez nous, si l'on acceptait mal l'idée que l'on puisse toucher à l'une de nos péloches favorites (cast 100% féminin ou pas), malgré le savoureux trio Feig/McCarthy/Wiig à la barre; c'était surtout le manque flagrant d'humour dans ses premiers trailers, qui nous inquiétait réellement sur la nécessité/qualité finale de l'entreprise.
Et pourtant, même s'il paraissait franchement mal barrée sur le papier, ce SOS Fantômes version 2016 comporte bien plus de bons points en lui que de mauvais, et s'il ne justifie pas pleinement sa légitimité, et il n'est cependant pas - comme redouté - le pire blockbuster de la saison; à la différence de Tarzan ou encore Independance Day : Resurgence.

Logiquement calqué sur le film de Reitman - Le Réveil de la Force en a fait de même il y a peu -, le film joue sur la nostalgie de son auditoire mais dépoussiérer néanmoins dans les grandes largeurs la franchise (jusque dans son nouveau thème, à la nécessité/qualité fortement discutable), jusqu'à lui offrir un point de vue totalement inédit en lui injectant une ironie bien venue, grâce au personnage jouissif de Chris Hemsworth (l'élément comique number one du métrage), standardiste stupide dont le statut d'objet sexuel pointe du doigt et renverse parfaitement les codes du sexismes sur grand écran.


Un joli vent de fraicheur qui arpente un univers certes balisé et connu de tous mais tout de même plaisant à suivre.
Un sentiment appuyé par une intrigue au rythme dynamique et aux punchlines savoureuses, mais aussi par des effets spéciaux léchés et (très) colorés, magnifié par une 3D franchement réussite et loin du simple gadget promotionnel - c'est assez rare pour le notifier -, ainsi que par un propos intelligemment référencé à la pop culture (Ghost, Les Dents de la Mer et même le film original, via les caméos bien amenés - sauf celui de l'inestimable Bill Murray - des héros originaux, sont cités).

Dommage du coup, que le film n'assume pas entièrement son statut de reboot et que son scénariste/réalisateur semble bloqué tout du long en pilote automatique.
Car outre les clins d’œils forcés et une mise en scène sans grande fulgurance (la scène des ballons hantés est cependant sublime et flippante), on reprochera grandement au papa de Spy de ne pas s’impliquer pleinement dans la caractérisation de ses personnages, tant Wiig et McCarthy semblent encore une fois, nous ressortir la même tambouille peu fraiche de la trentenaire coincée/la bonne vivante vulgaire (alors qu'elles sont capable de jouer sur bien d'autres registres).

Une maladresse (fainéantise ?) qui mène à ce que l'on peine grandement à s'attacher à l'interprétation too much de son casting vedette pourtant énergique et décalé (mention tout de même à la percutante Leslie Jones mais surtout à Kate McKinnon, scientifique aussi belle que méchamment barrée), sans oublier quelques gags assez lourd (une habitude pourtant chez Feig, même si ici cela ne fait pas toujours mouche), un final foutrement expéditif - tronqué des CGI aux fonds vert trop lisibles et un vilain majeur peu charismatique en prime.


Pas le nanar horrible que laissait présager sa terrible - et disproportionnée - campagne de dénigrement, sans pour autant être la chasse aux spectres surprenante et captant avec malice l'essence géniale de son ainé, SOS Fantômes version 2016 est divertissement aussi plaisant qu'il est superficiel, qui se détache difficilement de son modèle tout en dévoilant parfois (notamment via le couple McKinnon/Hemsworth, qui vole le show) quelques bribes du film génial qu'il aurait pu être.

Peut-être que sa suite, déjà défendue par Sony Pictures, pourrait réussir là ou ce nouvel opus a pêché, l'avenir nous le dira (ou pas).


Jonathan Chevrier


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