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[CRITIQUE] : Lazarus Effect


Réalisateur : David Gelb
Acteurs : Olivia Wilde, Mark Duplass, Donald Glover, Evan Peters, Sarah Bolger,...
Distributeur : Metropolitan FilmExport
Budget : -
Genre : Thriller, Épouvante-Horreur.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h23min.

Synopsis :
Une équipe de chercheurs universitaires découvre comment ramener les morts à la vie. Ils n'imaginent pas ce que leurs expériences vont déclencher.




Critique :


Il y a encore quelques mois, même si ces péloches produites étaient hautement douteuses, force est d'avouer qu'il était impossible de ne pas reconnaître la main mise sur le box-office de la méthode Blum, la plus prolifique du cinéma de genre ces dernières années.

Pour preuve, quasiment un film sur deux produit par le lascar, avec des budgets toujours hautement raisonnable - rarement plus de cinq millions de dollars -, ont fait des malheurs en salles, multipliant souvent par dix (voir plus), leurs mises de billets vert initiales.

Des franchises Paranormal Activity, American Nightmare et Insidious en passant par Dark Skies ou même Sinister, le Jason était en train de gentiment imposer un nouveau modèle économique à Hollywood, un cocktail détonnant entre concepts bandants, des atours de top budget et un potentiel cinématographique foutrement franchisable.


Reste qu'à l'instar du concept du found footage qui a fait une grande partie de son succès, la méthode Blum a rudement été mise à l'épreuve par la concurrence au box-office, et notamment celle de la Warner et du raz de marée complètement incompréhensible de leur piteux Annabelle (le premier d'une longue date malheureusement).

Mais si ces recettes sont un poil moins impressionnantes qu'à l'époque de son apogée (Paranormal Activity 5, Sinister 2 et American Nightmare 3 ne sont cependant pas encore sortis), la firme s'est offert une jolie crédibilité au sein de la hiérarchie du septième art ricain grâce au triomphe d'estime du merveilleux Whiplash de Damien Chazelle.

Comme on ne change pas une méthode qui gagne - et encore moins à Hollywood -, le voilà donc qu'il nous revient en 2015 avec une nouvelle péloche horrifique, Lazarus Effect, premier long métrage signé par le clippeur David Gelb, et porté par la douce et sublime Olivia Wilde.
Ou l'histoire d'une équipe de chercheurs universitaire qui découvre le moyen de faire revenir les morts à la vie.

Le hic, c'est qu'ils n'imaginent pas les conséquences que leurs dangereuses expériences vont déclencher.


Pitché comme ça, difficile ne pas admettre que ce Lazarus Effect pioche allègrement dans le giron de quelques-unes des petites séries B horrifiques cultes des 80's/90's, le sentiment de déjà-vu qui le caractérise en ferait même le rejeton légitime de l'Expérience Interdite de Joel Schumacher (bientôt sujet à un remake) et du génial Ré-Animator de Stuart Gordon façon 2.0., le côté fou et malsain en moins.

Pourtant, loin d'être une pâle copie de ses aînés - il est plus proche de l'hommage qu'autre chose - tout en ne pétant pas dans la soie de l'originalité, le premier essai sur grand écran de Gelb incarne étonnement un thriller horrifique aussi plaisant qu'haletant, aux jumps scares simples et un brin éculés mais globalement très efficaces, exemple parfait sur pellicule de la méthode Blum : production au budget limité, tourné dans une unité de lieu qui l'est tout autant et porté par un casting solide (seconds couteaux souvent sortis du petit écran) voir même parfois bankable.

Faux film de possession mais vrai huit clos éprouvant à l'ambiance joliment sombre et pesante, la péloche à le bon gout de ne pas abusé du désormais détestable found footage, tout autant que d'apporter à son histoire un propos scientifique crédible et bien approfondi jusqu'à un final pour le coup bien pensé, malgré un pitch de départ assez simpliste


Bien plus flippant et maîtrisant bien mieux la peur que la plupart des récentes productions horrifiques (excepté It Follows), porté par des personnages très bien croqués, voir même attachant jusque dans ses sympathiques seconds-rôles, la bande jouit également d'une excellente partition de son casting titre, porté par la décemment trop rare Olivia Wilde.

Terrifiante et franchement convaincante dans un rôle inédit (c'est son premier film horrifique), elle reprend avec succès la blouse quelques années après l'avoir abandonné au sein de la culte série médical Dr House, tandis que l'excellent et mésestimé Mark Duplass, s'avère une nouvelle fois très juste dans son interprétation.

Prévisible, pas exempt de nombreuses facilités scénaristiques et de clichés, sans grande morale malgré un propos pour le moins intéressant (ça survole que trop légèrement les dérives de la science et des scientifiques se prenant pour Dieu), mais esthétiquement très soigné, si il est évident qu'il n'invente rien vu son manque cruel d'originalité, Lazarus Effect n'en est pas moins une excellente série B horrifique comme on les aime, qui n'a que pour humble intention de divertir son spectateur de la plus efficace des manières.


Pas le film du Blum qui mettra tout le monde d'accord certes (n'est pas Sinister qui veut), mais une bonne petite séance fun et sans prise de tête entre deux moments de cinéma fort (The Voices, Inherent Vice, Selma, Still Alice pour ne citer que) qui caractérise un mois de mars ciné savoureusement exceptionnel.


Jonathan Chevrier


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