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[CRITIQUE] : The November Man


Réalisateur : Roger Donaldson
Acteurs : Pierce Brosnan, Luke Bracey, Olga Kurylenko, Eliza Taylor,...
Distributeur : Paramount Pictures France
Budget : -
Genre : Action, Espionnage, Thriller.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h48min.

Synopsis :
Il n'y a pas pire ennemi que celui que l'on a formé. Peter Deveraux est un ex-agent de la CIA réputé pour sa redoutable efficacité et un passé trouble. Contacté pour assurer la protection d’Alice Fournier, responsable d'un centre d'accueil pour réfugiés, dont le témoignage pourrait compromettre l'un des favoris à l'élection présidentielle russe, Devereaux comprend rapidement qu’il a été manipulé et qu’il est devenu la cible de son ancien élève, David Mason…


Critique :

La franchise Expendables et les incartades tatanesques de Liam Neeson nous le prouve constamment, les vieux briscards sont toujours à craindre dans les séries B Hollywoodiennes, et encore plus qu'en il s'avère être d'anciens espions célèbres...

Douze ans après avoir campé le plus grand des agents de l'histoire du septième art, 007, le plus classe des Bond Pierce Brosnan revient donc au genre qui a fait de lui une star planétaire, le cinéma d'espionnage, via The November Man, adapté d'une série de romans homonyme.

Méchamment revanchard depuis que son aventure Bondienne s'est vu subitement écourtée (il était en passe de signer pour un cinquième film avant que la MGM ne mise sur un reboot avec Daniel Craig en vedette), le bonhomme nous revient donc dans une nouvelle péloche musclée au sein d'un mois d'octobre qui les a collectionnés à la pelle (Equalizer, Balade entre les Tombes ou encore John Wick), et retrouve pour l'occasion Roger Donaldson, qui l'avait dirigé dans l'efficace Pic de Dante.


The November Man donc, ou un énième duel entre un maitre et son élève, père et fils spirituel l'un pour l'autre.
On y suit l'histoire de Peter Deveraux, un ex-agent de la CIA à la retraite à Lausanne, après une mission qui s'est mal terminée.
Une machine à tuer et à inflitrer au passé tout aussi trouble que son efficacité est redoutable.
De retour dans le business cinq ans plus tard à cause de son ami et boss, il va tenter d'assurer la protection d’Alice Fournier, responsable d’un centre d’accueil pour réfugiés, dont le témoignage pourrait compromettre l’un des favoris à l’élection présidentielle russe, qui s'avère être un criminel de guerre.

Mais Devereaux comprend très rapidement qu’il a été manipulé et qu’il est devenu la cible de son ancien élève, David Mason...

Depuis qu'il a rangé les costards de 007 en 2002 - avec Meurs un Autre Jour de Lee Tamahori -, force est d'admettre que la carrière de Brosnan est loin d'être brillante.
Outre quelques fulgurances (Seraphim Falls, The Matador, The Ghost Writer et son court passage dans Le Dernier Pub avant la Fin du Monde), on l'a surtout vu prêter son nom à des productions toutes plus douteuses les unes que les autres, allant de l'affreux Mamma Mia à la franchise lourdement bancale Percy Jackson, sans oublier des comédies aux relents romantiques auxquelles on aurait tant aimer qu'il ne participe pas (le récent et piteux Duo d'Espions avec la précieuse Emma Thompson).

Le voir retrouver Donaldson, papa des sympathiques Cocktail, La Mutante ou encore La Recrue, pouvait laisser présager un regain de forme certains dans sa filmo, ce qui est dans un sens le cas, tant revoir le bonhomme - qui n'a pas perdu la main - en vedette d'un film d'action fait méchamment son effet, lui qui aurait clairement sa place dans un hypothétique Expendables 4 (il a d'ailleurs annoncé vouloir en être il y a peu).


Et c'est bien là la vraie satisfaction de cette classique série B toute droit sortie des 90's, mélangeant les genres (revenge movie, thriller, film d'action et d'espionnage) avec plus ou moins de réussite.
Une péloche burnée peu originale et prévisible - même dans son twist final - mais un tantinet divertissante puisque sévèrement boostée aux ralentis et aux explosions en tout genre comme si on se retrouvait chez Michael Bay ou Zack Snyder.

Bon point cependant à notifier dans ce cocktail de clichés : à l'instar de son La Recrue avec qui il partage une thématique sensiblement identique, Donaldson donne une piètre image des services secrets ricains ou l'on tue et trahi ses collègues avec une facilité déconcertante.
Malin mais maigre vu qu'à la différence de l'aventure " Rambo-esque " qui voyait s'affronter Al Pacino et Colin Farell, son November Man manque cruellement d'ambition, d'investissement et de piment, vu que tout ou presque semble recycler des idées réchauffées, voir proscrites (les relants de la Guerre Froide et l'opposition USA/Russie), depuis des lustres.

Idées réchauffées quand l'intrigue ne cède pas à la facilité d'une pluie d'incohérence ou d'artifices poussifs et téléphonés qui mettent à mal la crédibilité du Brosnan en tueur/caméléon impitoyable à la capacité d'adaptation plus élevé que la moyenne.
Reste que, comme dit plus haut, même si il caricature un brin son 007, l'acteur envoi sacrément du petit bois en Deveraux, que la Paramount rêve encore de franchisé comme un Jason Bourne du troisième age.

Portant la péloche sur ses larges épaules vu que le reste du casting est d'une fadeur sans nom (de la jolie Olga Kurylenko, transparente et en mode reboot de son rôle dans Hitman à un Luke Bracey inconsistant et ridicule dans la peau de l'élève de Deveraux, ça promet pour le remake de Point Break tiens...), il offre une composition des plus matures, violent, froid, brut de décoffrage et gorgé de haine dans la peau d'un agent supposément à la retraite mais qui n'a rien perdu de sa forme.


Bancal et réchauffé au point de paraitre complétement décomplexé et divertissant, The November Man ne révolutionne pas le genre mais, sous ses relents cool de péloches old school toute droit sortie des 90's, se laisse regarder sans trop de déplaisir en bon popcorn movie du samedi soir, l'immense sympathie que l'on peut porter au cinquième mister Bond et ses explosions généreuses jouant beaucoup sur son appréciation finale.

Mais dans la guerre des B movies qui fait rage dans les salles hexagonales en ce mois chargée d'octobre, on aurait quand même méchamment envie de lui préférer la concurrence...


Jonathan Chevrier


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