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[CRITIQUE] : Gemma Bovery


Réalisateur : Anne Fontaine
Acteurs : Fabrice Luchini, Gemma Arterton, Jason Flemyng, Isabelle Candelier,...
Distributeur : Gaumont Distribution
Budget : -
Genre : Comédie, Drame.
Nationalité : Français.
Durée : 1h39min.

Synopsis :
Martin est un ex-bobo parisien reconverti plus ou moins volontairement en boulanger d'un village normand. De ses ambitions de jeunesse, il lui reste une forte capacité d'imagination, et une passion toujours vive pour la grande littérature, celle de Gustave Flaubert en particulier. On devine son émoi lorsqu'un couple d'Anglais, aux noms étrangement familiers, vient s'installer dans une fermette du voisinage. Non seulement les nouveaux venus s'appellent Gemma et Charles Bovery, mais encore leurs comportements semblent être inspirés par les héros de Flaubert. Pour le créateur qui sommeille en Martin, l'occasion est trop belle de pétrir - outre sa farine quotidienne - le destin de personnages en chair et en os. Mais la jolie Gemma Bovery, elle, n'a pas lu ses classiques, et entend bien vivre sa propre vie...



Critique :

Que ceux qui doute encore de la beauté des femmes made in Britain s'arrête ne serait-ce que deux petites secondes sur la sublime plastique de la précieuse Gemma Arterton, juste histoire de considérablement changer leur point de vue en gueulant haut et fort un God Bless The Queen le cœur vibrant

Car admirer la Gemma, s'est irrémédiablement en tomber amoureux dès le premier regard, sex-symbol en devenir qui aura même su faire chavirer le pourtant impassible James Bond aka Daniel Craig.
C'est un fait, tous les hommes sont envoutés par son charme, et on ne pourra reprocher à l'inestimable Fabrice Luchini de lui vouer un culte sans borne dans le Gemma Bovery d'Anne Fontaine, cette semaine en salles.

La cinéaste française, de retour un petit peu plus d'un an après l'excellent et sulfureux Perfect Mothers, adapte pour la première fois l'auteure anglaise Posy Simmonds, déjà auteure de Tamara Drew dans lequel Gemma Arterton tenait la vedette sous la caméra de Stephen Frears.


La belle Gemma sous la caméra d'une cinéaste française dans une comédie made in France face à Fabrice Luchini, inutile de dire que l'affiche de ce Gemma Bovery avait tout pour allécher son cinéphile, qui ne sera décemment pas déçu du voyage en salles...

Dans le film, on suit donc les aventures du sympathique Martin, un ex-bobo parisien reconverti plus ou moins volontairement en boulanger - pour prendre la relève de la boulangerie paternel -, d'un village tranquille de sa Normandie natale.
De ses ambitions de jeunesses, il lui reste une forte capacité d’imagination, et une passion toujours bien vive pour la grande littérature, notamment celle de Gustave Flaubert.
Difficile donc, de ne pas deviner son émoi lorsqu'un couple d'Anglais, aux noms étrangement familiers, viennent de s'installer dans une fermette du voisinage.

Car non seulement les nouveaux venus s'appellent Gemma et Charles Bovery, mais surtout leurs comportements semblent être inspirés par les héros de Flaubert, de Madame Bovary justement.
Pour le créateur qui sommeille en Martin, l'occasion est trop belle de pétrit - outre sa fameuse farine quotidienne - le destin de ses personnages en chair et en os.

Le seul hic c'est que la belle Gemma Bovery n'a pas lu ses classiques, et qu'elle entend bien vivre sa propre vie comme elle le sent...


Sous la caméra d'une Anne Fontaine renouant joliment avec sa veine comique et sa passion pour les personnages contrastés - ce qui faisait le sel de son dernier essai dans le genre, le pourtant très palot Mon Pire Cauchemar -, Posy Simmonds peut dormir sur ses deux oreilles, son œuvre à conservé toute sa légèreté et son esprit décalé de son passage du roman graphique au grand écran.

Peinture joliment acerbe et ironique du couple et de l'ennui conjugal tout autant que fine critique de la moyenne bourgeoisie de campagne (ses anglais qui s'émerveillent de tout ce qui est français notamment) et ses petits travers, Fontaine vise souvent juste, rend la campagne Normande plus belle qu'elle ne l'a jamais été - elle nous parait même presque fantasmé - et à de surcroit le bon gout de miser sur la continuité de Stephen Frears en offrant la vedette à la parfaite Gemma Arterton.

Ici, la lumineuse belle plante british, femme fatale toute de naturelle et de naïveté vêtue, apporte une touche d'exotisme über bandante à une Normandie hautement sympathique, mais qui surtout, est en train de se construire doucement mais surement un statut d'icône sensuelle qui s'accapare la caméra pour ne plus jamais la lâcher.

Dans un français absolument parfait - et appris en quatre mois à peine -, elle apporte toute la subtilité et le charme de sa palette de jeu pour dépeindre les amours plus ou moins heureux et l'itinéraire ordinaire de cette jeune mariée anglaise, frappée par l'ennui et la solitude d'un quotidien qui ne lui sied guère, et incarnant la femme parfaite aux yeux du sexe opposé sans pour autant être plus exceptionnelle qu'une autre.


Lointain reflet de l'héroïne quasi-homonyme de Flaubert dont elle est une variation moderne, la Gemma Bovery d'Anne Fontaine semble ressembler à la Gemma à la ville - une anglaise débarquée en France qui apprend notre langue -, mais surtout à la Tamara Drew de Simmonds, tant les deux femmes accaparent l'histoire sans que les films ne soient pourtant focalisés sur elles - on l’aperçoit bien plus par le prisme de Martin qu'autre chose -, même si elles s'avèrent in fine très différentes l'une de l'autre.

Un point de gravitation captivant au charisme et à la sensualité méchamment ravageuse, aussi accessible par sa banalité qu'inaccessible par son physique incendiaire, qui réussit même la prouesse d'éclipser l'abatage pourtant impressionnant et touchant, du génial Fabrice Luchini.

Dans un rôle qui ne pouvait être destiné qu'à lui - un homme au rapport obsessif avec la littérature et accro aux bons mots -, il incarne un Martin désabusé et prêt à vivre une existence des plus monotones, jusqu'à l'arrivée de sa fameuse voisine qui va lui changer son quotidien, quitte même à jouer les quasi-voyeur pour voler le moindre instant d'intimité de celle-ci

Également narrateur du récit à la verve affutée et aux longues tirades qui n'apparaissent pourtant jamais trop bavarde - la force du personnage Luchini -, son petit jeu du chat et de la souris avec Gemma est l'atout le plus enthousiasmant du métrage, tout comme ses répliques ciselées sont tout le piment du second degré de la péloche.
Le jeu tout en sobriété de l'excellent Jason Flemyng est d'ailleurs également à noter.


Plus classique - son script suit un peu trop à la lettre le matériau d'origine -, moins burlesque, plus romancé que Tamara Drew et pour le coup réellement prévisible pour qui connait l’œuvre de Flaubert avec lequel il ne cesse de s'entrecroiser, Gemma Bovery n'en reste pas moins une fraiche, tendre et légère comédie pleine de délicatesse et d'intelligence.

Sans aucun doute l'une des plus belles et drôles surprises du mois, et un moment de cinéma immanquable pour tout cinéphile (la majorité, au bas mot) faisant de la belle Gemma un objet de culte fascinant sur pellicule...


Jonathan Chevrier



Pour le plaisir, la belle Gemma qui s'exprime à propos du tournage du film, dans un français parfait.
Merci Allo Ciné pour se joli cadeau qui nous rend encore plus amoureux de la madame.


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