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[CRITIQUE] : Turbo


Réalisateur : David Soren
Acteurs :
...
Distributeur : Twentieth Century Fox France
Budget : 135 000 000 $
Genre : Aventure, Animation, Comédie.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h36min.

Synopsis :
Turbo est un escargot qui n’a qu’un seul rêve en tête : être incroyablement rapide ! Son obsession pour la vitesse l’a rendu quelque peu impopulaire chez les siens, où lenteur et prudence sont de rigueur. Mais il est hors de question pour lui de se conformer. C’est alors que se produit un étrange accident qui lui donne soudainement le pouvoir de foncer à toute vitesse. Il s’embarque alors dans une aventure extraordinaire pour accomplir son invraisemblable destinée : courir contre le plus grand champion de course automobile, Guy La Gagne. Avec l’aide d’une équipe d’escargots aussi rusés que stylés, l’ultime outsider Turbo mettra tout son cœur – et sa coquille, pour prouver qu’aucun rêve n’est trop grand, aucun rêveur n’est trop petit.


Critique :

Qu'on se le dise, depuis trois ans maintenant, Dreamworks Animation a salement musclé son jeu dans la jungle de l'anim' made in Hollywood.

Dragons, Les Cinq Légendes et Les Croods cette année, ont prouvés que le studio n'était plus celui qui subissait le ton du roi - jadis indiscuté - Pixar, mais bel et bien celui qui menait clairement la danse, vu que depuis le sublime Toy Story 3, la firme à la lampe n'est plus que l'ombre d'elle-même.

Un changement de hiérarchie loin d'être définitif mais qui s'avère furieusement alléchant, tant on se demande tous combien de temps ceux-ci pourront continuer à autant nous surprendre avec des projets de plus en plus fouillés, intelligents et improbables.
Après les hommes préhistoriques en avril dernier, et en attendant - avec une certaine impatience -, le retour aux affaires d'Harrold et Krokmou (Dragons 2), voici que l'on a donc droit pile-poil - ou presque - deux mois avant noël (ou trois mois après la sortie US, au choix), au vrombissant Turbo, production à la ressemblance plus que frappante avec le Cars de... Pixar.

Parce que si Turbo parait - clairement -, un cran en-dessous de la prod actuelle du studio, c'est avant tout parce qu'il manque cruellement d'originalité.
Trop proche des aventures de Flash McQueen - que ce soit dans le renfort massif de courses automobiles ou dans le concept de l'échoppe en passe de fermer (Radiator Springs fait place ici à Starlight Plaza), entre autres -, et ce même dans ses seconds couteaux drôles mais peu développés, Turbo subit également un récapitulatif pas toujours bien amené, du catalogue Dreamworks, de Shrek à Madagascar, en passant même par Fourmiz.


Dommage, car avec un tout petit peu plus d'ambition scénaristique, toutes ses petites tares narratives (une Formule 1 contre un escargot, really ?) auraient pu être évitées, et permettre ainsi au film de tout simplement incarner, au bas mot, l'une des péloches d'animations les plus éblouissantes et maitrisées de la dernière décennie.
Prenant pour toile de fond la recette certes un poil éculée (comme le tout récent Planes) du loser winner qui désire plus que tout, aller au bout de son rêve, on suit donc les aventures de l'attachant Théo, escargot en mal de vitesse et lasser de sa condition de simple gastéropode de jardin.

Grâce à un coup de pouce du destin, son métabolisme va changer du tout au tout, après avoir été aspiré par le moteur d'une voiture boosté au NOS.
Dès lors, le bonhomme ira tout simplement plus vite que l'éclair...

Esthétiquement bluffant et soigné (ton flashy et pimpant au moment des courses, sombre lorsque le héros pénètre dans le monde dangereux des humains), recréant à merveille la sensation de vitesse tout autant que l'échelle démesurée qui sépare l'immense monde des hommes et celui plus " riquiqui " des escargots et autres insectes, mais également pourvu d'une 3D étonnement léchée et immersive, Turbo est d'une beauté irréprochable, au même titre que les éblouissants Les Cinq Légendes et Les Croods.

Et si son scénario pêche par son sentiment frustrant de " déjà-vu ", fort heureusement, plus que simplement en mettre plein les yeux, la première bande de David Soren captive son auditoire avec un rythme aussi dynamique que soutenu, et un humour vraiment savoureux et pertinent, véhiculé par une pléthore de personnages intermédiaires sympathiques, à défaut d'être originales.


Prenant, bourré d'idées malines (notamment le duo-miroir entre les deux frangins latinos et les deux escargots), d'une bande originale emballante (pour une fois, très R'N'B et Hip-Hop) et de morales à la naïveté touchante (le dépassement de soi, ne jamais renoncer à ses rêves), le film est une fable moderne ingénieuse et belle, qui aurait mérité plus d'application dans sa conception certes, mais qui n'en reste pas moins un joli et efficace divertissement, bien plus appréciable que la récente concurrence de chez Disney (Planes), Universal (Epic), Sony (Hotel Transylvanie) ou Pixar (Monstres Academy).

Une sorte de - toute propension gardée - Fast and Furious pour nos petites têtes blondes, aux sidekicks bien moins agaçants que ceux de la franchise Cars (Martin...), mais à l'émotion tout aussi présente et touchante.

Pas du grand cru donc, mais nettement mieux foutu que le boulot abattu sur les franchises à rallonges qui ont fait sa renommée - pas toujours glorieuse -, Dreamworks Animation n'affirme pas ici, son statut de leader incontesté mais avec Turbo, elle ne recule pas forcément d'un pas face à une concurrence de plus en plus féroce.

Et ça, c'est déjà une grande victoire en soi...


Jonathan Chevrier

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