[CRITIQUE] : Opus
Réalisateur : Mark Anthony Green
Acteurs : Ayo Edebiri, John Malkovich, Murray Bartlett, Amber Midthunder, Melissa Chambers,...
Budget : -
Distributeur :
Genre : Épouvante-horreur.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h43min
Synopsis :
La popstar Alfred Moretti va publier son premier album en 30 ans. Six personnes sont invitées à une avant-première privée : les journalistes Stan Sullivan et Ariel Ecton, l'animatrice de talk-show Clara Armstrong, l'influenceuse Emily Katz, la photographe Bianca Tyson et le DJ Bill Lotto. La soirée dégénère.
Il est arrivé un stade critique où, la faute à un Ruben Östlund (pas uniquement lui, évidemment... mais surtout lui) beaucoup trop prolifique pour notre bien et qui n'a eu de cesse de répéter ad vitam æternam la même formule avec une apathie pesante (en même temps, il a été adulé et récompensé pour cela), nous avons tous beaucoup trop vu et encaissé de satires plus où moins acides, pour être un tant soit peu attiré par une nouvelle bande s'aventurant sur cette voie mal défrichée, même armée des meilleurs intentions horrifiques et/où dramatiques, voire d'un humour supposément affûté selon les talents impliqués.
Quelle ironie de voir que la firme A24, dont le vernis de sa " perfection " productive n'a de cesse de se craqueler pour quiconque s'intéresse réellement à tous son catalogue, s'essayer à nouveau à l'exercice après la déroute Death of a Unicorn d'Alex Scharfman, avec un nouveau premier effort peut-être encore plus vain et insipide : Opus, estampillé premier long-métrage du wannabe cinéaste Mark Anthony Green.
![]() |
| Copyright A24 |
Pensé comme une critique affûtée de la haute bourgeoisie (tendance dissection des excentricités de figures assoiffées de pouvoir), du culte de la célébrité et des stars imposées comme des quasi-divinités (mais également du journalisme poubelle et profondément servile qui alimente leurs mythes), à travers un pitch pour le coup pas mons pretexte qu'un autre (une jeune écrivaine en quête de reconnaissance, gratte une place pour la soirée privée événement marquant le retour aux affaires d'une icône de la pop, de retour avec un nouvel album après trente ans d'absence), le film est la définition même de l'œuvre superficielle à l'écrin faussement pimpant (une belle photographie couplée à une distribution particulièrement talentueuse mais mal dirigée, dominée par une Ayo Edebiri que l'on aurait aimé voir ailleurs et un John Malkovich - joliment en roule libre - qui n'est pas à une plantade près), qui auto-sabote le moindre de ses élans horrifiques comme ses saillies sarcastiques.
Version Temu du Blink Twice de Zoë Kravitz tout autant que des meilleurs films du catalogue A24 (The Menu, Midsommar, Get Out,...), au déroulé aussi laborieux que son final est absurde, Opus semble tout du long moins gêné par son manque d'idées originales, que par son étrangeté jamais totalement assumée.
Du divertissement inerte qui peine cruellement à masquer qu'il n'a strictement rien à dire à son auditoire... shame.
Jonathan Chevrier


.jpg)



