[CRITIQUE] : France, une histoire d'amour

Réalisateurs : Yann Arthus-Bertrand et Michael Pitiot
Acteurs : -
Distributeur : Destiny Films
Budget : -
Genre : Documentaire.
Nationalité : Français.
Durée : 1h45min.

Synopsis :
Après avoir exploré la planète, Yann Arthus-Bertrand part à la rencontre des Français pour les photographier. Ces rencontres permettent de révéler des paroles sincères dessinant des portraits d’hommes et de femmes pour qui, fraternité rime plus que jamais avec égalité. Ce road-movie, authentique et sans filtre, est une invitation à la curiosité mais surtout au vivre ensemble.





Éminent photographe naturaliste, spécialisé dans les clichés aériens follement évocateurs, Yann Arthus-Bertrand a également un pendant cinéaste pas piqué des hannetons, fort de quelques documentaires particulièrement prenants même si un chouïa plombés par quelques scories récurrents (de leurs longueurs pas toujours justifiées à leurs structures familières, allant d'un décompte précis de temoignages en gros plan, encadrés sur fond noir et tournés de la même manière, à une caméra distancé pour assurer l'homogénéité des images).

Si on l'avait laissé en salles sur une vraie réussite, Woman, co-signé avec la cinéaste franco-ukrainienne Anastasia Mikova (avec qui il avait déjà chapeauté Human), documentaire profondément féminin et féministe marqué par une pluie de portraits passionnants à la mise en scène mesmérienne, composant tout autant un bel hymne à la biodiversité et aux nombreuses cultures humaines qui peuplent la planète, qu'une dénonciation féroce du retard de la condition féminine dans de (trop) nombreuses régions du monde; le voilà de retour avec le bien nommé France, une histoire d'amour, co-réalisé avec Michael Pitiot, nouveau documentaire dont le titre annonce d'une manière simple et limpide la couleur.

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Oui, exit les balades autour des moindres recoins de notre belle - mais mourante - planète bleue, et bonjour une plongée au coeur de la France profonde, au plus près de françaises et de français à la tête de diverses initiatives écologiques et sociales, dans une sorte d'odyssée où la moindre rencontre est censée appuyer l'idée d'un bon vivre ensemble dont la définition et le sens, nous échappe de plus en plus.

Louable et vertueuse sur le papier (quand bien même loin d'être originale, et encore moins au sein du septième art hexagonal), la limonade paraît beaucoup plus amère à l'écran, tant l'authenticité des intervenants n'arrive jamais à supplanter l'artificialité de l'entreprise, entre manque de profondeur de ses sujets (au traitement qui plus est expeditif) et mise en avant accrue de son auteur, le documentaire incarnant beaucoup trop vite un exposé aux belles idées mais sans argumentaire, manquant cruellement de temps tout en le perdant dans le même mouvement.
Une étrange popote donc, pour une histoire d'amour...


Jonathan Chevrier