[CRITIQUE] : Nos jours sauvages
Réalisateur : Vasilis Kekatos
Acteurs : Daphne Patakia, Nikolakis Zeginoglou, Stavros Tsoumanis, Popi Semerlioglou,...
Distributeur : Condor Distribution
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Grec, Belge, Français.
Durée : 1h44min.
Synopsis :
En rupture avec sa famille, Chloé, 20 ans, est recueillie par un groupe de jeunes itinérants. A bord de leur van, ils sillonnent la Grèce des oubliés, venant en aide aux plus démunis, moyennant des combines pas toujours légales. A leur contact, Chloé expérimente une nouvelle vie, plus libre, plus intense, où tout peut s'arrêter demain.
Parfois, plus encore que le drame, le road movie est le genre cinématographique le plus propice à laisser parler, sincèrement, les émotions d'une histoire et de ses personnages, sans doute parce que la simplicité évidente qu'il convoque (aller d'un point A à un point B), lui permet d'aller strictement à l'essentiel, de laisser vivre et vibrer sa narration au gré des points clés et autres rebondissements d'un périple à la fois physique et intime.
L'essence même, au fond, de l'influence apporté au genre par le cinéma américain (et, en grande partie, par la figure tutélaire qu'est John Ford), délicatement bâti sur les aspirations et les désirs - qu'ils soient bons comme mauvais - de protagonistes promis à une vraie catharsis émotionnelle.
Et puis, après tout, Robert Louis Stevenson ne disait-il pas que " l'important, ce n'est pas la destination, mais le voyage en lui-même "?
Décemment loin d'être fait pour péter dans la soie de l'originalité (quand bien même il a le bon ton, à la différence d'une bonne frange des jeunes cinéastes du pays des Hellènes qui poppent, de ne pas voguer sur le terrain sinueux et fantasque de la satire sociale et extravagante à l'humour - majoritairement - absurde), le premier long-métrage du wannabe cinéaste grec Vasilis Kekatos, Nos Jours Sauvages, suit scrupuleusement tous ses codes au détour des aternoiements d'un petit groupe de jeunes marginaux à la vie bohème, sillonnant les routes d'une nation fragilisée autant par son désir de modernité que par les fêlures toujours béantes d'une crise économique qui a tout dévoré sur son passage.
Une petite bulle éphémère où l'intérêt de la narration est tout autant blotti dans les relations entre chaque personnages face à l'adversité (qui se revendiquent comme des Robin des Bois des temps modernes), que dans l'appréhension de la vie d'adulte et de ses aspirations socio-politiques de sa plus récente " recrue " (une excellente Daphne Patakia, tout en vulnérabilité et en résilience); le film touche par sa manière de sublimer la solidarité d'une jeunesse désabusée, même s'il peine à donner un tant soit peu de profondeur autant à son histoire, cousue de fil blanc, qu'à sa galerie de figures taillés à la serpe.
Une séance authentique et mélancolique donc, même si bien trop minimaliste pour son bien.
Jonathan Chevrier
Acteurs : Daphne Patakia, Nikolakis Zeginoglou, Stavros Tsoumanis, Popi Semerlioglou,...
Distributeur : Condor Distribution
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Grec, Belge, Français.
Durée : 1h44min.
Synopsis :
En rupture avec sa famille, Chloé, 20 ans, est recueillie par un groupe de jeunes itinérants. A bord de leur van, ils sillonnent la Grèce des oubliés, venant en aide aux plus démunis, moyennant des combines pas toujours légales. A leur contact, Chloé expérimente une nouvelle vie, plus libre, plus intense, où tout peut s'arrêter demain.
Parfois, plus encore que le drame, le road movie est le genre cinématographique le plus propice à laisser parler, sincèrement, les émotions d'une histoire et de ses personnages, sans doute parce que la simplicité évidente qu'il convoque (aller d'un point A à un point B), lui permet d'aller strictement à l'essentiel, de laisser vivre et vibrer sa narration au gré des points clés et autres rebondissements d'un périple à la fois physique et intime.
L'essence même, au fond, de l'influence apporté au genre par le cinéma américain (et, en grande partie, par la figure tutélaire qu'est John Ford), délicatement bâti sur les aspirations et les désirs - qu'ils soient bons comme mauvais - de protagonistes promis à une vraie catharsis émotionnelle.
Et puis, après tout, Robert Louis Stevenson ne disait-il pas que " l'important, ce n'est pas la destination, mais le voyage en lui-même "?
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Copyright 2025 Condor Distribution |
Décemment loin d'être fait pour péter dans la soie de l'originalité (quand bien même il a le bon ton, à la différence d'une bonne frange des jeunes cinéastes du pays des Hellènes qui poppent, de ne pas voguer sur le terrain sinueux et fantasque de la satire sociale et extravagante à l'humour - majoritairement - absurde), le premier long-métrage du wannabe cinéaste grec Vasilis Kekatos, Nos Jours Sauvages, suit scrupuleusement tous ses codes au détour des aternoiements d'un petit groupe de jeunes marginaux à la vie bohème, sillonnant les routes d'une nation fragilisée autant par son désir de modernité que par les fêlures toujours béantes d'une crise économique qui a tout dévoré sur son passage.
Une petite bulle éphémère où l'intérêt de la narration est tout autant blotti dans les relations entre chaque personnages face à l'adversité (qui se revendiquent comme des Robin des Bois des temps modernes), que dans l'appréhension de la vie d'adulte et de ses aspirations socio-politiques de sa plus récente " recrue " (une excellente Daphne Patakia, tout en vulnérabilité et en résilience); le film touche par sa manière de sublimer la solidarité d'une jeunesse désabusée, même s'il peine à donner un tant soit peu de profondeur autant à son histoire, cousue de fil blanc, qu'à sa galerie de figures taillés à la serpe.
Une séance authentique et mélancolique donc, même si bien trop minimaliste pour son bien.
Jonathan Chevrier