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[CRITIQUE] : Les Cavaliers des terres sauvages


Réalisateurs : Michael Dweck et Gregory Kershaw
Acteurs : Guada Gonza, Tati Gonza, Jony AvalosSolano Avalos,...
Distributeur : Tandem
Budget : -
Genre : Documentaire.
Nationalité : Américain, Argentin.
Durée : 1h24min.

Synopsis :
Au cœur des montagnes argentines, vit une petite communauté de gauchos, des familles de cavaliers profondément attachées à la nature et perpétuant leurs traditions. Tandis que les anciennes générations partagent leur sagesse, leurs rites et culture, leur descendance tente de préserver leur identité dans un monde en pleine mutation.




Dans un océan de sorties où il est difficile de ne pas crouler sous les vagues incessantes des propositions diverses et variées (dont la quasi-intégralité, sont elles-mêmes même menacées d'être écrasé sous le poids des plus imposantes d'entre-elles), quelques productions arrivent néanmoins à se démarquer et à titiller plus que les autres, notre intérêt.
Notamment du côté d'un giron (absurdement délaissé) du documentaire trop rarement mis en avant - tout du moins, par les cinéphiles les moins avertis.

En ce sens, et vu la qualité réelle de leur premier effort, Chasseurs de Truffles (plongée pastorale mais néanmoins hautement captivante et attachante au plus près dune poignée d'anciens chasseurs de truffes du nord de l'Italie, lancés à la recherche la truffe d’Alba, ingrédient le plus cher au monde), il y a avait de quoi etre gentiment attiré par Les Cavaliers des terres sauvages du tandem Michael Dweck et Gregory Kershaw, dont la promesse était plutôt aguicheuse sur le papier.

Copyright Tandem Films

Flairez plutôt : une plongée immersive au coeur d'une petite communauté de gauchos vivant dans les montagnes argentines, des familles de cavaliers profondément attachées à la nature et perpétuant leurs traditions dans un monde littéralement hors du temps et où la liberté se dresse à dos de cheval - même si, paradoxalement, il est lentement envahit par les divers enjeux d'une modernité inéluctable.
Mais la vérité du papier n'est pas toujours celle du grand écran - et inversement.

De la sincérité supposée de son entreprise, le film laisse in fine douloureusement transparaître ses coutures désinvoltes de fiction un peu trop savamment orchestré pour son bien, où chaque élément, des conversations (qui ne dégainent que trop peu de vérités concrètes sur la communaute et son mode de fonctionnement) comme son noir et blanc léché (qui renvoie bien plus à l'esthétique monochrome des classiques du western qu'à l'authenticité même d'un effort documentaire, une idéalisation - voire même une exotisation - qui sape la spiritualité authentique du mode de vie de ses sujets), viennent maladroitement servir un récit creux et fabriqué - politiquement tiède - sur des personnages qui sont eux, réellement authentiques.
Un beau mensonge donc qui réussit néanmoins son pari - croquer un portrait de la culture cow-boy argentine et de la jeune figure féminine qui tente d'y faire sa place -, malgré sous-texte créatif définitivement discutable.


Jonathan Chevrier