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[CRITIQUE] : Downton Abbey III : Le Grand Final


Réalisateur : Simon Curtis
Acteurs : Michelle Dockery, Hugh Bonneville, Laura Carmichael, Jim Carter, Brendan Coyle,...
Distributeur : Universal Pictures International France
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Britannique, Américain.
Durée : 2h03min.

Synopsis :
Le retour tant attendu au cinéma du phénomène mondial nous replonge dans l’univers de la famille Crawley et de son personnel à l’aube des années 1930. Alors que chacun tente de faire évoluer Downton Abbey avec son temps, une nouvelle ère s’annonce, pleine de défis, de remises en question et d’espoirs.




Passé six - brillantes - saisons à passionner les spectateurs sur le petit écran, à travers les aternoiements mouvementés d'une famille Crowley restant solidement debout face à un monde en crise, la merveilleuse Downton Abbey avait su joliment opérer sa mue sur grand écran (et elles sont rares, très rares les séries à avoir pu en faire autant) à travers deux opus totalement conscients de leur superficialité élégante (tout reste en surface, rien n'y est véritablement politique et encore moins subversif), renforçant son héritage (un hyper-réalisme de l'histoire engoncé dans une superbe cage dorée, qui ne la compte pas tant telle qu'elle fut, mais plutôt telle qu'on aurait aimé qu'elle soit) comme son impression d'universalité chez leur auditoire.

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Annoncé, sans surprise dès son titre - The Grand Finale -, comme la conclusion de tout ce petit univers aristocratique britannique où le temps ne semblait jusqu'ici ne pas réellement avoir d'emprise, ce troisième film flanqué dans un monde au bord de l'effondrement économique et d'une transformation idéologique, laisse de tout son long planer une mélancolie à la fois délicate et dévastatrice, une incapacité profonde à lâcher prise à l'égard d'un passé résolument plus réconfortant malgré ses tourments, que l'avenir.

Une ultime aventure tout en tempêtes financières et intimes, en potentiels scandales (le divorce de Lady Mary, faille en apparence triviale mais véritablement catastrophique pour la bienséance de l'écosystème aristocratique et son hermétisme aussi absurde que d'une cruauté rare; preuve éclatante que l'humain importe moins pour ce qu'il est que pour ce qu'il incarne) comme de mise en péril du domaine familiale (symbole même de l'identité familial des Crowley, en passe d'être dévalué et liquidé), symbole du retour à la réalité d'un microcosme devant définitivement composer avec les pressions croissantes d'une société moderne à la clémence absente (une douloureuse obsolescence élégiaque d'une artistocratie découvrant brutalement toute son insignifiance dans le monde contemporain), opérant brutalement sa mue entre traditions et modernité.

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Dans un cocktail habile entre un pathos jamais trop gluant et un humour subtil, le film compose des adieux tout aussi profondément élégants et soignés que douloureux et touchant, à une famille attachante moins confrontée à la perte de sa richesse, qu'à la perte de son sens.
L'au-revoir est lourd et pourtant, paradoxalement, il distille un vrai sentiment d'achèvement tout aussi bien qu'il récompense les fans de la première heure à qui cet univers va, inévitablement, manquer.


Jonathan Chevrier