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[CRITIQUE] : Mr Wolff 2


Réalisateur : Gavin O'Connor
Acteurs : Ben Affleck, Jon Bernthal, Cynthia Addai-Robinson, Alison Robertson, Daniella Pineda, J.K. Simmons,...
Distributeur : Amazon Prime Vidéo France
Budget : -
Genre : Action, Drame, Thriller.
Nationalité : Américain.
Durée : 2h12min

Synopsis :
Christian Wolff a un talent pour résoudre les problèmes complexes. Lorsqu'une vieille connaissance est assassinée, laissant derrière elle un message cryptique demandant de « trouver le comptable », Wolff se sent obligé d’élucider l'affaire. Comprenant qu'il lui faut prendre des mesures extrêmes, il fait appel à son frère Brax, un homme dangereux avec lequel il est en froid, pour l'aider. En collaboration avec Marybeth Medina, directrice adjointe du Trésor américain, ils découvrent un complot mortel et deviennent la cible d'un réseau impitoyable de tueurs prêts à tout pour protéger leurs secrets.




C'est assez paradoxal à une heure où tout produit populaire est gangbangisé à outrance au cœur de la jungle Hollywoodienne, mais si Mr Wolff premier du nom avait été concocté dans les grandes heures du cinéma d'action, deux à trois décennies plus tôt, il n'aurait sans doute pas attendu neuf ans pour se voir offrir une suite, et encore plus une suite à l'image même de celle concoctée par un Gavin O'Connor toujours à sa barre, résolument moins tenté de reproduire un opus complexe et solidement charpenté, dans la veine de son aîné.

Et dans un sens... tant mieux, pour les amoureux de divertissements qui tâchent et qui tabassent que nous sommes.

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Car oui, Mr Wolff 2 aka The Accountant 2 dans la langue de Shakespeare, abandonne soigneusement les oripeaux de thriller complexe et musclé sauce discussions fiscales du premier (à la manière très Hollywoodienne certes, mais plus juste que dans la majorité des cas, d'aborder l'autisme), pour embrasser plus volontiers ceux bien plus légers d'un buddy movie totalement décomplexé et brutal d'où émerge une sincère et touchante relation fraternelle (le poumon même du solide cinéma de O'Connor, qui trouva son apogée - à tous les niveaux - dans le magnifique Warrior), entre deux frangins solitaires qui tentent de renouer leurs liens entre deux gunfights et quelques bières bien fraîches - la vraie vie quoi.

Toujours cloué aux basques de l'expert-comptable judiciaire/autiste/justicier occasionnel à camionnette Christian Wolff, lancé cette fois sur l'enquête entourant la mort d'une ancienne connaissance (celle de Raymond King, l'ancien directeur du FinCEN, annoncée dès la scène d'ouverture), avant de devenir la cible d'un complot mortel chapeauté par un réseau impitoyable de tueurs, où il n'aura pour seul soutien que son petit frère tueurs à gages, et une groupe d'ados également autistes, tout droit sortie de l'école de Charles Xavier...
Du velours donc, pour une narration furieusement bordélique qui n'a pas peur d'enquiller les incohérences tout comme de se mettre constamment des bâtons dans les roues (tout ce qui, en gros, penche beaucoup trop vers la comédie et la vie personnelle de Wolff), dans sa quête d'aller droit à l'essentiel de la manière la plus fun qui soit, arnachée au savoir-faire évident d'O'Connor pour faire fuser les vannes comme les balles, avec une caméra toujours autant enlevée dans l'action - bien aidé par un Seamus McGarvey inspiré à la photo.

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Contre toute attente mais avec un certain plaisir à peine coupable, la saga Mr Wolff quitte son sérieux un poil excessif et opère sa mutation pour devenir une sorte de cousine pas si éloignée de la (très) sympathique franchise Equalizer, tout aussi jouissive et bourrées d'empoignades musclés (mais aux réseaux criminels un poil moins absurde, certes), où ses deux apôtres brutaux et cliniques viennent tout comme Robert McCall, dispenser une bonne parole tout en plombs et en muscles, cette fois de leur Amérique natale jusque dans la banlieue de Juarez (dans un final il est vrai, peut-être en deçà des autres séquences burnées du film).

Par chez nous, on signe déjà pour un troisième opus.


Jonathan Chevrier