[CRITIQUE] : Loveable
Réalisatrice : Lilja Ingolfsdottir
Acteurs : Helga Guren, Oddgeir Thune, Marte Magnusdotter Solem, Elisabeth Sand,...
Distributeur : Jour2fête
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Norvégien, Danois.
Durée : 1h41min.
Synopsis :
Maria et Sigmund se croisent de fête en fête avant de se rendre à l'évidence : ils sont faits l'un pour l'autre ! Une passion fusionnelle et quelques années plus tard, Maria jongle désormais entre une vie domestique avec quatre enfants et une carrière exigeante. Sigmund, lui, voyage de plus en plus pour son travail mais un soir, il annonce qu'il veut divorcer...
Quand bien même il n'est pas aussi exporté que ses voisins suédois et finlandais, le cinéma norvégien n'en reste pas moins prolifique et surtout (très) intéressant à suivre, lui qui ne se résume - évidemment - pas qu'aux quelques envolées lyriques du populaire Joachim Trier, ni aux blockbusters sauce Hollywoodienne (voire carrément Hollywoodien, avec Tomb Raider) de Roar Uthaug.
Pour preuve les excellentes et récentes productions de ces cinéastes, de la savoureusement perverse et captivante comédie noire frappée de doux accents de body horror, Sick of myself de Kristoffer Borgli (qui a déjà traversé l'Atlantique), pensée et conçue comme une critique incisive des normes qui régissent notre société contemporaine; à la comédie dramatique Ninjababy de Yngvild Sve Flikke, récit initiatique doux-amer sur une jeune femme contrainte de mûrir trop vite où encore l'uppercut The Innocents de Eskil Vogt, cauchemar cruel et réaliste sur l'enfance, purgé de tout regard innocent face à la découverte maladroite du monde.
Loveable, estampillé premier long-métrage de la wannabe cinéaste Lilja Ingolfsdottir, peut intimement s'inscrire dans cette belle lignée, lui qui se fait in fine tout autant l'examination/auscultation d'un mariage sur le déclin et dont la passion s'est lentement fanée au fil du temps (sept ans comme autant de degrés de séparation), que le portrait psychanalytique douloureux et sans concession d'une mère de famille - une fantastique Helga Guren - au bout du rouleau et prompt aux accès de colère plus où moins consenties, symbole criant de son incapacité terrible à pouvoir communiquer avec les autres - et encore plus avec les siens.
Une figure acculée (quatre enfants dont deux de sa précédente union - toxique -, un futur ex-mari absent et peu investi, une carrière mise entre parenthèses et un quotidien fait de tâches ménagères et de conflits, notamment avec sa fille adolescente) qui suscite instinctivement la sympathie et dont on explore la psyché complexe à travers un drame contemplatif et introspectif joliment subtil et humain, qui soulève des questionnements difficiles et universels sur l'amour et le mariage - dans jamais de laisser aller à une théâtralité putassière -, tout en invitant un élan de sororité essentiel dans un monde continuellement rattrapé par les griffes emprisonnantes du patriarcat.
La belle découverte de la semaine.
Jonathan Chevrier
Acteurs : Helga Guren, Oddgeir Thune, Marte Magnusdotter Solem, Elisabeth Sand,...
Distributeur : Jour2fête
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Norvégien, Danois.
Durée : 1h41min.
Synopsis :
Maria et Sigmund se croisent de fête en fête avant de se rendre à l'évidence : ils sont faits l'un pour l'autre ! Une passion fusionnelle et quelques années plus tard, Maria jongle désormais entre une vie domestique avec quatre enfants et une carrière exigeante. Sigmund, lui, voyage de plus en plus pour son travail mais un soir, il annonce qu'il veut divorcer...
Quand bien même il n'est pas aussi exporté que ses voisins suédois et finlandais, le cinéma norvégien n'en reste pas moins prolifique et surtout (très) intéressant à suivre, lui qui ne se résume - évidemment - pas qu'aux quelques envolées lyriques du populaire Joachim Trier, ni aux blockbusters sauce Hollywoodienne (voire carrément Hollywoodien, avec Tomb Raider) de Roar Uthaug.
Pour preuve les excellentes et récentes productions de ces cinéastes, de la savoureusement perverse et captivante comédie noire frappée de doux accents de body horror, Sick of myself de Kristoffer Borgli (qui a déjà traversé l'Atlantique), pensée et conçue comme une critique incisive des normes qui régissent notre société contemporaine; à la comédie dramatique Ninjababy de Yngvild Sve Flikke, récit initiatique doux-amer sur une jeune femme contrainte de mûrir trop vite où encore l'uppercut The Innocents de Eskil Vogt, cauchemar cruel et réaliste sur l'enfance, purgé de tout regard innocent face à la découverte maladroite du monde.
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Copyright Øystein Mamen |
Loveable, estampillé premier long-métrage de la wannabe cinéaste Lilja Ingolfsdottir, peut intimement s'inscrire dans cette belle lignée, lui qui se fait in fine tout autant l'examination/auscultation d'un mariage sur le déclin et dont la passion s'est lentement fanée au fil du temps (sept ans comme autant de degrés de séparation), que le portrait psychanalytique douloureux et sans concession d'une mère de famille - une fantastique Helga Guren - au bout du rouleau et prompt aux accès de colère plus où moins consenties, symbole criant de son incapacité terrible à pouvoir communiquer avec les autres - et encore plus avec les siens.
Une figure acculée (quatre enfants dont deux de sa précédente union - toxique -, un futur ex-mari absent et peu investi, une carrière mise entre parenthèses et un quotidien fait de tâches ménagères et de conflits, notamment avec sa fille adolescente) qui suscite instinctivement la sympathie et dont on explore la psyché complexe à travers un drame contemplatif et introspectif joliment subtil et humain, qui soulève des questionnements difficiles et universels sur l'amour et le mariage - dans jamais de laisser aller à une théâtralité putassière -, tout en invitant un élan de sororité essentiel dans un monde continuellement rattrapé par les griffes emprisonnantes du patriarcat.
La belle découverte de la semaine.
Jonathan Chevrier