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[CRITIQUE] : Freud, la dernière confession


Réalisateur : Matthew Brown
Acteurs : Anthony Hopkins, Matthew Goode, Liv Lisa Fries, Jodi Balfour,...
Distributeur : Condor Distribution
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Américain, Britannique, Irlandais.
Durée : 1h50min.

Synopsis :
À la veille de la Seconde Guerre mondiale, Sigmund Freud s'est réfugié à Londres, en compagnie de sa fille Anna. Sous l'effet de l'âge et de la maladie, la star mondiale de la psychanalyse s'est changée en un vieillard aigri et capricieux. Mais la curiosité du professeur est piquée au vif lorsqu'un certain C.S Lewis, romancier et chrétien revendiqué, le mentionne dans l'une de ses publications. Leur rencontre autour de la question de Dieu va tourner au duel...





Quand bien même le bonhomme n'a strictement plus rien à prouver (à l'instar de ses camarades Robert De Niro, Al Pacino où même Christopher Walken), il y a quandmeme quelque chose de profondément frustrant à l'idée de voir un comédien aussi fantasque que talentueux tel que Anthony Hopkins, enchaîner des projets plus (surtout) où moins alimentaires, aussi sincère soit parfois sa démarche d'incarner des personnages souvent aux antipodes les uns des autres.

D'autant qu'il est souvent difficile de remettre en cause son implication comme son dynamisme (parfois excessif, certes), lorsqu'il se met à l'œuvre.

Copyright Condor Distribution

Passé un risible et insignifiant Piégé de David Yarovesky (peut-être encore en salles, pour les plus sadiques), bonjour Freud, la dernière confession de Matthew Brown, adaptation de la pièce Off-Broadway éponyme et primée de Mark St. Germain, elle-même adaptée du roman In The Question of God d'Armand M. Nicholi Jr., qui couchait sur le papier ses nombreuses conférences données à Harvard à partir de 1967, sur les visions opposées entre le père de la psychanalyse, Sigmund Freud (alors en fin de vie et sous le joug d'un cancer), et l'auteur britannique C.S. Lewis... tu nous suis encore ? Tant mieux...

Plutôt accrocheur sur le papier, la possibilité d'une rencontre réelle entre les deux hommes à Londres et à quelques heures du Blitz, dont la raison reste cela dit tout aussi floue que la psychologie comme la philosophie et les croyances de deux hommes diamétralement opposés; se fait cela dit nettement moins impactant à l'écran, tant leurs débats théologiques ne dépassent jamais le stade de l'exploration pudique et verbeuse de ses figures titres, dont on masque poliment les zones d'ombre problématiques (pour être poli), pour mieux se laisser aller à un exercice de glorification dialectique à coups de grandes citations clamées sans la moindre authenticité.

Copyright Condor Distribution

Chronique didactique manquant cruellement de complexité et même d'envie (malgré quelques flashbacks et autres récits parallèles - impliquant notamment la fille de Freud, Anna, persécutée par son paternelle -, venant plutôt joliment bousculer une narration ronronnante), moins un jeu d'intellectuels qu'un dialogue volontairement désuet sans grande convergence de position, Freud, la dernière confession reste néanmoins, aussi paradoxal que cela puisse paraître, divertissant grâce à la partition d'un tandem Anthony Hopkins/Matthew Goode brillant, auquel vient se greffer une fantastique Liv Lisa Fries.
Ils portent le film sur leurs larges épaules...


Jonathan Chevrier