[CRITIQUE] : Peaches goes bananas
Réalisatrice : Marie Losier
Actrice : Peaches.
Distributeur : Norte Distribution
Budget : -
Genre : Documentaire.
Nationalité : Français, Belge.
Durée : 1h13min.
Synopsis :
Pendant 17 ans, Marie Losier a suivi la chanteuse Peaches, icône queer et féministe à la créativité explosive qui a fait voler en éclats tous les tabous. De la scène à sa vie intime, ce portrait montre à quel point Peaches a transformé chacun des pans de sa vie pour en faire une œuvre d’art fascinante.
Critique :
Tout en empathie et en exaltation, Marie Losier fait parler les images plus que les mots, tout comme son héroïne fait parler son corps et son exubérance plus que toute autre chose, et fait de #PeachesGoesBananas un documentaire à la fois audacieusement punk, puissant et touchant. pic.twitter.com/hB4GVDC53Q
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) March 6, 2025
Le septième art, et plus particulièrement son pendant documentaire, est souvent fait pour ça, mettre en lumière des personnalités que le grand public ne connaît pas forcément, les célébrer comme mettre en avant leur parcours, leur art, leurs combats.
En ce sens, Marie Losier, dont on avait adoré le magnifique Cassandro The Exotico !, où elle croquait un portrait aussi touchant et colorée qu'à l'humanité déchirante, sur la figure légendaire de la lucha libre et véritable icône LGBTQ+ qu'est Cassandro The Exotico aka Saúl Armendáriz; fait de ce leitmotiv la ligne directrice de son cinéma.
![]() |
Copyright Norte |
Nouvelle preuve en date avec son nouvel effort, Peaches Goes Bananas, qui comme son titre l'indique, fixe toute l'attention de sa caméra sur Peaches, chanteuse de rock canadienne un poil provocante - pour être poli - devenue une icône queer et féministe au cœur des années 2000, pour mieux composer un documentaire merveilleusement nourrit et hypnotisé par son sujet au militantisme fougueux - comme pouvait déjà l'être son documentaire sur Cassandro.
Bouffant de vérité et d'authenticité malgré sa maigre durée (à peine soixante-dix minutes au compteur), vrai morceau de confession intime tourné sur près de deux décennies - dix-sept ans -, qui donne le ton dès son introduction (dont la vérité crue assénée défie vaillamment toutes les idées reçues sur l'âge et les préjugés sur le corps des femmes, mais également sur une industrie du spectacle - pas uniquement musicale - où la vieillesse féminine est pensée comme une ennemie de l'esthétisme), le documentaire vise à encadrer l'excentricité et l'exubérance de cette artiste hors normes aussi bien sur scène (où elle s'approprie totalement son corps à travers ses performances éléctrisantes) qu'en-dehors, notamment dans la tendresse de ses rapports avec sa sœur malade, dont la bonhomie cache la douleur face à une sclérose en plaques de plus en plus handicapante.
![]() |
Copyright Norte |
Un mantra plus que louable même s'il laisse un brin planer l'idée qu'il n'aborde que la face immergée de l'iceberg, et que l'on pourrait consacrer d'autres efforts à Peaches.
Tout en empathie et en exaltation, Marie Losier fait parler les images plus que les mots, tout comme son héroïne fait parler son corps et son exubérance plus que toute autre chose, et signe un nouveau doc audacieusement punk, touchant et puissant.
Four words : Fuck the pain away !
Jonathan Chevrier