[CRITIQUE] : Lads


Réalisateur : Julien Menanteau
Avec : Marco Luraschi, Jeanne BalibarMarc BarbéPhénix Brossard,...
Budget : -
Distributeur : ARP Sélection
Genre : Comédie Dramatique.
Nationalité : Français.
Durée : 1h31min.

Synopsis :
Ethan, 17 ans, devient apprenti-jockey dans une écurie d’obstacles, l’épreuve la plus violente du galop. Au contact des purs-sangs, il découvre le monde des courses, des paris et de l’argent. Sa passion grandit, sa frustration aussi. Courir pour gagner, mais toujours au service des autres. Bientôt il devra choisir : transgresser les règles ou sauver sa peau.




À une heure où l'on fustige, plus par manque de connaissance que par pur acte de stupidité (quoique la question se pose parfois sur les réseaux sociaux... bon très souvent), le manque d'originalité et de diversité dans le paysage cinématographique hexagonale, pas une semaine ne passe pourtant où presque sans qu'un premier long-métrage bien de chez nous ne pointe fièrement le bout de son nez dans une salle obscure, qu'un où qu'une cinéaste ne vienne potentiellement faire son trou et démontrer que talent est bien là, et qu'il ne demande qu'à être soutenu (surtout en salles).

Copyright Gloria Films Production - Beside Productions

Et s'il est évident que les bonnes intentions ne font jamais véritablement un film, il arrive toute fois que certaines d'entre elles peuvent au moins en nourrir le propos et ce même si la production en elle-même, s'échine a férocement se mettre des bâtons dans les roues.
C'est définitivement tout le paradoxe qui anime le premier long-métrage réalisé et co-écrit par Julien Menanteau, Lads, plongée ambitieuse au cœur du monde impitoyable et tout en excès des courses hippiques et, plus directement, de la course de galop (un milieu rarement abordé à l'écran, et ici particulièrement fouillé), cloué aux basques d'un apprenti-jockey qui rêve de faire carrière, Ethan, bien décidé à rebattre les cartes d’une existence jusqu'ici limitante qui l'a vu flirter avec la criminalité.

Vendu tout autant comme un récit dramatico-sportif que d'émancipation (qui peut se targuer d'être original, et non opportuniste comme tout biopic/hagiographique qui se respecte), le film peine néanmoins tout du long à trouver une bonne allure, la faute à une écriture ayant une féroce tendance à surcharger sa selle d'obstacles dispensables (notamment une idylle naissante taillée à la serpe) tout en restant cruellement en surface des choses (même s'il farfouille quelques recoins sombres du milieu, des abattoirs pour les chevaux pas forcément en bout de course à une jalousie marquée entre les jockeys, sans oublier le dopage), une narration jamais véritablement relevée autant par un rythme décousu que par une mise en scène sans ampleur, qui laisse son audace dans les écuries.

Copyright Gloria Films Production - Beside Productions

Au-delà des jeux de mots faciles (et plus où moins de bon goût, certes), Lads n'en est pas pour autant désagréable à la rétine, notamment grâce à la partition impliquée de Marco Luraschi, cascadeur et fils du célèbre cavalier Mario Luraschi, vraiment juste dans la peau d'un gamin pas toujours défendable ni empathique, mais au charisme bestial.
Un premier film perfectible donc, mais avec du cœur et une humanité jamais feinte, qui n'est pas forcément façonné pour donner la meilleure des images - ce qui démontre son honnêteté - de l'univers des courses hippiques.


C'est déjà (vraiment) pas mal.


Jonathan Chevrier




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