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[FUCKING SERIES] : Bref saison 2 : Bref, c'est trop bien à tous les niveaux


(Critique - avec spoilers - de la saison 2)


Les retours de certaines séries rappellent les réunions avec de vieux amis avec qui on n’a pas discuté pendant un long moment. L’appréhension du temps qui est passé se fait doucement ressentir, avec ce que cela implique de changements personnels qu’on ne prend pas toujours en compte immédiatement. Parfois, cela se passe bien : l’adolescent qui sommeillait en nous revient comme si de rien n’était avec un plaisir nostalgique. Parfois, cela se passe mal : on se rend compte qu’on a vieilli et on se demande si ce à quoi on fait face n’aurait pas dû grandir plutôt que de se renfermer dans son passé. Et puis, de temps en temps, on se rend compte qu’on a tous les deux évolué en mieux, une maturité qui n’empêche pas de profiter des souvenirs passés tout en prenant en compte son évolution personnelle. C’est exactement le cas de cette deuxième salve de Bref

Il faut admettre qu’il y avait quand même quelques appréhensions, notamment au vu du changement de format. Passer d’épisodes assez courts à six épisodes touchant par moments les 40 minutes, il y avait de quoi se poser des questions, tout comme cette question du retour d’une production fortement ancrée dans le début des années 2010. Pourtant, on se retrouve assez vite pris par l’écriture toujours aussi maligne de la série, comme si plusieurs mini épisodes se reliaient les uns aux autres mais avec une même ligne directrice assez claire, voire surprenamment émouvante. Ainsi, l’un des sujets abordés se fait avec une maturité plutôt surprenante qui s’accroche néanmoins à ce sentimental amical qui ressort de l’écriture. 

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Et finalement, on se laisse prendre et on apprécie même la remise en question qui se développe en son sein. En effet, le rapport à l’âge de notre héros s’accompagne d’un besoin de perspective qui est rafraîchissant et nous remet en face de nos propres imperfections. Comment devenir une meilleure personne ? La question peut paraître naïve mais, dans une période où on se laisse aller à des colères (essentiellement masculines), elle s’avère nécessaire. Il en sort une direction limpide qui ne s’empêche pas de nombreux écarts, tantôt hilarants (l’école des oncles), tantôt touchants (Jean-Jacques, le troisième épisode), avec une humanité sincère qui fait chaud au cœur et n’hésite pas à renvoyer aussi bien à des blagues d’antan qu’à une inventivité toujours à propos. 

Prenez tout ce qui faisait le charme de Bref, rajoutez une dose de maturité émotionnelle avec une richesse visuelle et narrative et vous obtiendrez cette deuxième saison, aussi bien hilarante qu’émouvante. On en ressort avec l’impression d’avoir retrouvé un vieil ami qui nous exhorte à grandir au-delà de nos erreurs, le tout avec un sentiment d’attachement tellement fort qu’il nous interroge sur les doutes qu’on aurait pu avoir avant sa découverte. Bref : c’est trop bien à tous les niveaux.


Liam Debruel