[CRITIQUE] : Une nuit au zoo

Réalisateurs : Ricardo Curtis et Rodrigo Perez-Castro
Acteurs : avec les voix de : (VO) David Harbour, Gabbi Kosmidis, Bryn McAuley, Paul Sun-Hyung Lee,...
Distributeur : Apollo Films
Genre : Aventure, Animation, Comédie, Famille.
Nationalité : Canadien, Français, Belge, Américain.
Durée : 1h31min

Synopsis :
Une nuit, une météorite s'écrase sur le zoo de Colepepper, libérant un virus qui transforme les animaux en mutants zombies baveux ! Gracie, une jeune louve excentrique, s'associe avec Dan, un puma bourru et redoutable, pour trouver un moyen de retourner à sa meute. Alors que tout le zoo va être contaminé, ils doivent élaborer un plan pour que les animaux redeviennent eux-mêmes. Avec l'aide d'un groupe de survivants - Xavier, le lémurien cinéphile ; Frida, la capybara fougueuse ; Ash, l'autruche sarcastique et Félix, le singe perfide - ils se lancent dans une mission périlleuse pour vaincre les zombies, déterminés à répandre le virus au-delà des murs du zoo. Bienvenue dans l’horrible…. NUIT AU ZOO !

Critique :

Prévisible mais à l'énergie gentiment communicative, #UneNuitAuZoo distille toutes les nouvelles saveurs de sa popote dans un vieux pot familier pour mieux incarner une séance certes loin d'être inoubliable mais joliment mordante dans sa manière digeste de compiler ses références pic.twitter.com/sl2Gi6tvDp
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) February 1, 2025

Assez fou de se dire que dans la prolifération méchamment excessive de péloches tentant de surfer sur la vague " zombies ", initiée par une The Walking Dead qui l'a finalement lessivée et enterrée avec elle-même, que l'opportunisme du cinéma nord-américain n'ait pas plus poncé la vague jusque dans son versant le moins évident : le film d'animation.

Si quelques pistes, alléchantes, ont été distillées avec fébrilité (on attend toujours la série Marvel Zombies), et qu'un où deux vrais/faux contre-exemples viennent à l'esprit (L'Étrange Pouvoir de Norman de de Sam Fell et Chris Butler, Frankenweenie de Tim Burton), sans oublier les pourtant oubliables déclinaisons/adaptations de la saga cinématographique Resident Evil; le genre avait été extraordinairement préservé... jusqu'à aujourd'hui et le bien nommé Une nuit au zoo du tandem Ricardo Curtis (scénariste sur le sympathique Horton) et Rodrigo Perez-Castro, dont c'est le premier effort.

Louchant férocement sur un Madagascar dont il reprend un chouia le pitch de départ (remplacez un zèbre et ses envies d'ailleurs, par une jeune louve qui s'ennuie et un voyage improvisé à l'autre bout du continent, par une nuit de terreur sauce Romero, avec un météorite luminescent qui transforme tout un zoo en un barbecue des Lapins crétins encore plus sous-LSD), et un brin sur l'animation - et le ton - de la saga Moi, moche et méchant (la présence du studio Mac Guff à la production, explique aussi cela), le film incarne néanmoins un vrai petit bout de cinéma animé protéiforme, qui tente de draguer plus où moins adroitement les grands avec quelques piques bien senties et des références plutôt bien digérées, mais également les plus petits avec des valeurs familières détournées juste ce qu'il faut (ça brosse en surface les thématiques de l'importance de l'amitié et de la nécessite de solidarité/entraide entre les espèces).

Le tout emballé dans un style aussi dynamique que coloré (très 80s avec ses couleurs pop et flashy) qui s'inscrit directement dans la veine des comédies horrifico-fantastique sauce Joe Dante, et ce même si son pendant horrifique (et sa tension) est, évidemment, moins assumée que son versant humoristique.

Plus prévisible qu'un épisode de Columbo et sans doute un peu trop répétitif dans ses rebondissements pour son bien, mais porté par une envie de bien faire et surtout une énergie gentiment communicative, Une nuit au zoo distille toutes les nouvelles saveurs de sa popote dans un vieux pot familier, pour mieux accoucher d'une séance certes loin d'être inoubliable mais joliment mordante - même pas pardon.
Le petit kiffe familial et déglingué du moment.

Jonathan Chevrier