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[CRITIQUE] : Oddity


Réalisateur : Damian McCarthy
Acteurs : Carolyn BrackenGwilym LeeTadhg MurphySteve Wall,...
Distributeur : Insomnia
Genre : Epouvante-horreur, Thriller.
Nationalité : Irlandais.
Durée : 1h38min

Synopsis :
Darcy, une jeune femme aveugle travaillant dans un magasin de curiosités, est convaincue qu’elle peut communiquer avec l’au-delà. Après le meurtre de sa sœur jumelle, elle cherche à démasquer l’assassin en utilisant un inquiétant mannequin en bois issu d’une collection d’objets maudits.



Critique :



Au rayon des petites claquettes horrifiques dans la nuque qui font du bien, Caveat de Damian McCarthy pouvait gentiment postuler au top 5 sur la dernière décennie, cauchemar hypnotique, atypique et jouissif aux images oniriques, qui prenait son temps pour embaumer pleinement l'écran de son atmosphère macabre et claustrophobique, et distiller tous ses enjeux dans une sorte de puzzle mental complexe et envoûtant.
Un put*** de premier film quoi, tout simplement, qui nous laissait présager que du bon pour l'avenir du bonhomme.

Quatre ans plus tard, et non sans s'être fait méchamment attendre après une sacrée tournée des festivals (il vient même fraîchement d'être primé à Gérardmer), place donc à son second effort, Oddity, qui comme le premier repose formidablement sur la fascination que convoque sa narration, à la minutie folle (une nouvelle fois, l'attention portée au moindre petit détail est exceptionnelle), vissé qu'il est sur une jeune femme aveugle - une magnifique Carolyn Bracken - qui, convaincue qu’elle peut communiquer avec l’au-delà, cherche à démasquer l’assassin de sa sœur jumelle en utilisant un inquiétant mannequin en bois issu d’une collection d’objets maudits.
Ambiance...

Copyright IFC

Pas le genre de proposition troublante et obsédante qui se boude facilement donc, et encore moins quand l'accent est autant mis sur ses contours gothiques (du folklore irlandais comme on les aime) que psychologiques, avec une révérence marquée à la J-horror - avec, également, une bonne couche de Fulci -, à travers une épouvante aussi rêche et froide que féminine, articulée aussi bien autour de l'invisible et de l'audible que d'une confrontation séduisante et sinistre entre matériel (exit le lapin creapy, bonjour un mannequin de bois grandeur nature qui l'est encore plus) et au-delà.

Démarrant tambour battant (une introduction sauce home invasion, qui incarne l'un des plus beaux moments de tension de récente mémoire), le film joue très vite la carte du malaise graduel et du total package avec une gourmandise incroyable, trébuche certes parfois un peu trop face à sa pluie d'idées et ses nombreux va-et-vient entre les temporalités, entre rationalisme (glacial) et surnaturalisme, mais il séduit sans forcer par sa simplicité assumée, son exécution clinique et épurée voire même avec son esprit grotesque détonnant.
Une sacrée séance donc, moins radicale que Caveat, mais qui confirme tout le bien que l'on peut penser de McCarthy.


Jonathan Chevrier