[CRITIQUE] : The Monkey
Réalisateur : Osgood Perkins
Acteurs : Theo James, Tatiana Maslany, Christian Convery, Elijah Wood,...
Distributeur : Metropolitan FilmExport
Budget : -
Genre : Comédie, Epouvante-horreur.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h38min.
Synopsis :
Lorsque Bill et Hal, des jumeaux, trouvent dans le grenier un vieux jouet ayant appartenu à leur père, une série de morts atroces commence à se produire autour d'eux...
Critique :
Sarcastique as hell et glorieusement kitsch, #TheMonkey, qui aurait certes mérité un poil plus de substance dans son écriture, n'en reste pas moins une sacrée comédie noire ensanglantée, un chaos savamment exagéré qui galope sur son propre groove tambouriné avec malice et sadisme pic.twitter.com/vVflPK9OPJ
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) February 15, 2025
“ You know, Minister, I disagree with Dumbledore on many counts...but you cannot deny he's got style ”, cette réplique que les fans d'Harry Potter n'auront pas eu de mal à reconnaître (L'ordre du Phoenix, les vrais savent), pourrait totalement s'appliquer à Osgood Perkins et à son cinéma, et d'autant plus après la vision du tout en esbrouffe Longlegs, sous-Silence des Agneaux avec un Nicolas Cage tout en prothèse risible et littéralement en roue libre.
Autant dire donc que l'idée de voir le bonhomme loucher du côté de chez Stephen King, dans l'ombre d'un Mike Flanagan qui a indiqué la marche à suivre (même si personne ne semble vraiment, justement, capable de la suivre), n'avait pas grand chose de rassurant, quand bien même il sait tenir une caméra et distiller une atmosphère vraiment malaisante.
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Adapté de la - brève - nouvelle éponyme tirée du recueil Skeleton Crew (et qui dit King dit une intrigue au cœur du Maine, des traumatismes d'enfance,...), The Monkey permet au bonhomme (qui s'offre la meilleure mort du film) de bifurquer sur un terrain d'expression qui lui était alors jusqu'ici inconnu : la comédie, savamment savonnée à l'humour noir et pince-sans-rire, où les éclaboussures - généreuses - de sang se font dans une joyeuseté à peine feinte : oui, cette fois on ne rit pas aux dépends d'un film où Nic Cage, en transe, pousse la chansonnette, on rit avec et grâce à lui, et ça fait toute la différence.
Sensiblement dans l'ombre de la franchise Destination Finale (une inversion de ses codes : les morts sont rapides et brutales, et ce n'est pas tant dans la fuite de la mort elle-même que les victimes tombent, mais plutôt par la force des liens qui les unissent) voire même de Gremlins, subvertissant d'une manière plutôt inattendue son matériau d'origine (il met de côté la terreur pure et tétanisante, en utilisant une horreur plus frontale et jouissive qui ne laisse pourtant jamais de côté l'émotion, où chaque mise à mort ressemble presque à une punchline savoureusement gratuite), cloué aux basques des ravages d'un héritage familial dont on ne se débarrasse jamais vraiment (un singe avec un tambour - et non des cymbales comme dans la nouvelle - dont la passion est de scandaleusement tuer tout ce qui l'entoure, avec une imagination débordante); The Monkey réussit la prouesse plutôt audacieuse de garder intact l'investissement de son auditoire face au calvaire réel subit par son héros (un Theo James qui connaît une sacrée seconde moitié de carrière), tout en jouant la carte du chaos exagéré défiant toute logique, avec des effets de montage qui accentuent le sadisme ambiant.
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“ Everybody dies. That’s life. ”
Sarcastique as hell et glorieusement kitsch (il n'y a aucune logique ni équité derrière la malédiction du singe, et c'est, définitivement, lorsqu'il tente de se lancer dans une quelconque explication que le film perd de sa force), le Perkins nouveau, qui aurait certes mérité un poil plus de substance dans son écriture (la narration reste assez superficielle, aucun des personnages n'est véritablement approfondi - notamment Bill -,...), n'en est pas moins un sacré divertissement qui galope sur son propre groove tambouriné avec malice et sadisme.
Une adaptation de King sur le papier pas forcément aguichante, mais clairement meilleure et plus fun que prévu.
Jonathan Chevrier